Gordon: un cerveau biologique contrôlant un robot

Publié par Adrien le 20/08/2008 à 00:53
Illustration: Université de Reading
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Une machine possédant un cerveau biologique, provenant d'un être vivant. Cela fait penser à de célèbres films d'anticipation, et c'est ce que vient de réaliser une équipe de chercheurs de l'Université de Reading, en Angleterre. La machine a été baptisée Gordon.


Le robot Gordon au cerveau biologique

En guise de cerveau, une culture de neurones prélevés sur un fœtus de rat. Les neurones ont été préparés et déposés sur un ensemble d'une soixantaine d'électrodes. Une journée après leur préparation, les neurones ont créé des interconnexions. Après une semaine, des impulsions électriques spontanées ont été observés, semblant montrer une activité de cerveau ordinaire.

Le dispositif permet au "cerveau" biologique de contrôler un robot, et de recevoir des informations sur son environnement via des capteurs. Gordon a été placé dans des conditions permettant de déterminer et de mettre à l'épreuve les capacités de son cerveau. Les résultats semblent remarquables: la "machine" a montré des capacités d'apprentissage par répétition. Son cerveau s'est développé, les neurones le constituant se multipliant et tissant de nouvelles connexions. Les mouvements du robot en disent long sur les capacités de son cerveau: il a appris, par exemple, à contourner un obstacle plutôt que de s'y heurter.

Selon Kevin Warwick, responsable de l'unité cybernétique de l'Université de Reading, "nous étudions comment lui apprendre: en augmentant le voltage de différentes électrodes, en utilisant des produits chimiques pour favoriser ou stopper les transmissions entre neurones". Les chercheurs peuvent déjà contrôler le robot via des impulsions électriques sur son cerveau, par exemple pour le faire tourner à droite. Ils ont également noté qu'en présence de stimulations régulières, le cerveau renforce ses interconnexions, et devient plus vif. Au contraire, si il n'est plus stimulé, il se laisse aller...

Pour faciliter l'étude, l'équipe ne possède pas un seul cerveau, mais plusieurs, interchangeables. Chaque cerveau, constitué d'environ 50 000 à 100 000 neurones, présente des comportements spécifiques. Un va éviter l'obstacle, un autre va s'obstiner dessus, et encore un autre va préférer partir à l'aventure... Montrant autant de ce qui pourrait être considéré comme des personnalités différentes.

Ces recherches permettent d'élargir nos connaissances sur le fonctionnement du cerveau, de son développement, de la mémoire et de l'apprentissage. A terme, elles pourraient permettre entre autres de mieux comprendre les maladies neurodégénératives.

Merci à DeltaPhi (forum) pour la proposition de cette news.

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