Rétro 1937: Une sensationnelle découverte géographique

Publié par Michel le 18/01/2009 à 00:00
Source et illustration: Almanach Hachette 1937
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Un aperçu de géophysique du siècle dernier dans la news rétro de ce dimanche.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1937, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.

On savait que le saumon quitte les eaux marines et remonte les fleuves jusqu'aux environs de la source pour frayer. Déjà cette migration est étonnante, mais il y a plus étonnant encore. Les petits saumons descendent peu à peu le cours d'eau qui les a vus naître, puis rivières et fleuve jusqu'à la mer, où on les retrouve à des distances de 200 kilomètres au large. Et lorsqu'ils remontent à leur tour pour frayer, ils remontent toujours le même fleuve, puis les mêmes affluents jusqu'à la région de leur naissance, à moins, bien sûr, qu'un barrage de s'y oppose (barrage respectable, car le saumon est capable de bondir jusqu'à trois mètres de haut).

Ce phénomène posait un problème qui restait à résoudre. Comment les saumons retrouvaient-ils en mer l'embouchure du fleuve natal ? Fallait-il leur supposer un sens spécial permettant de la "flairer" de loin, grâce à des indications subtiles sur la différence des eaux ? Le directeur de l'Office des pêches maritimes, M. le docteur Le Danois, en cherchant à résoudre ce problème, a abouti à une sensationnelle découverte. Si les saumons retrouvent leurs fleuves en plein Océan, c'est, dit-il, qu'ils ne les ont pas quitté. En effet, les fleuves continuent de nos jours le parcours même qu'ils couvraient aux temps préhistoriques.


Par suite des grands cataclysmes originels, les terrains qu'ils arrosaient se sont affaissés, mais au fond de l'Océan, leurs lits se prolongent dans les directions primitives. Et c'est dans ces anciens lits que les saumons vont vivre et grandir en mer.

Grâce à des saumons témoins marqués à la source et retrouvés au large, le docteur Le Danois a tracé des cartes qui seraient l'exacte reproduction de la carte préhistorique. La gravure ci-dessus en reproduit une sur laquelle on reconnaît très bien, entre autres, le Rhin et la Seine se prolongeant bien au-delà de leur embouchure actuelle.

Le Rhin, aux temps préhistorique, ramassait donc sur sa droite des fleuves aujourd'hui hollandais et allemands, sur sa gauche la Canche, l'Authie, la Somme, quelques autres rivières de France et d'Angleterre, et se jetait en mer quelque part à la hauteur du Nord de l'Ecosse.

La Seine, arrosant ce qui est devenu la Manche, s'en allait se perdre dans l'Océan à quelques 200 kilomètres au large de notre Finistère après avoir ramassé sur sa droite des affluents venus de l'Angleterre d'aujourd'hui et sur sa gauche, entre autres rivières normandes et bretonnes, l'Orne, la Vire, la Rance et l'Elorn.

En ce temps-là, les hommes s'il en existait déjà, n'eussent certainement pas eu l'idée du fameux tunnel sous la Manche.

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