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Des chercheurs ont pu établir un lien entre la transformation radicale des locustes, insectes du désert solitaires et inoffensifs capables de donner de vastes masses grégaires, et la présence dans leur cerveau d'une substance courante, la sérotonine. Cette découverte met au jour un mécanisme chez les locustes qui les fait basculer d'un comportement d'aversion en un processus d'attraction et elle pourrait suggérer de nouveaux moyens de contrôler ces nuisibles dévastateurs en termes économiques.
Michael Anstey, de l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, et ses collègues ont mesuré les taux de sérotonine chez des locustes du désert quand ils provoquaient chez eux un comportement grégaire ou solitaire. Leurs résultats montrent que les locustes les plus grégaires ont environ trois fois plus de sérotonine dans leur cerveau que leur forme solitaire. Ceci révèle un mécanisme neurochimique qui fait le lien entre les interactions entre individus et des changements de structure à grande échelle de leurs populations ainsi que le début de leur migration en masse.
Les criquets du désert peuvent parfois former des essaims de milliards d'individus et déciment alors souvent les récoltes. Bien que cette découverte n'apporte pas de réponse immédiate pour contrôler ce fléau, Paul Anthony Stevenson explique dans un article de la revue Science que ces nouvelles données "présentent un énorme potentiel" pour traiter ces insectes nuisibles si les scientifiques arrivent à trouver des moyens réalisables de faire retourner chimiquement les criquets des essaims en leur forme solitaire de locustes.
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