Sur le site de Blood Falls en Antarctique, des rivières rouges car riches en minéraux de fer jaillissent à l'extrémité du glacier Taylor et colorent ses glaces de manière spectaculaire. Selon une récente étude, les étendues d'eau sous le
glacier alimentant ces rivières hébergent des microbes qui y prolifèrent depuis des millions d'années, exemple frappant de la manière dont un système microbien peut survivre à long terme sans
photosynthèse ni nutriments venant d'une source extérieure.
La Terre "Boule-de-Neige" entièrement recouverte par les glaces
Jill A. Mikucki, de l'Université de Harvard à Cambridge, et ses collègues rapportent que cette poche d'
eau contient de l'
eau de mer très ancienne restée piégée il y a de 1,5 à 4 millions d'années par l'avancée du glacier. Cette eau est dépourvue d'
oxygène, extrêmement salée, et chargée en
fer. Elle contient aussi du sulfate, une source d'
énergie courante pour les microbes mais curieusement peu de
sulfure auxquels on s'attendrait si les microbes métabolisaient le sulfate en sulfure.
En se basant sur les isotopes d'oxygène présents dans le sulfate et la trace
génétique d'une
enzyme appelée "adenosine 5' phosphosulfate réductase", les auteurs concluent que ces microbes réduisent bien le sulfate mais par une voie couplant fer et
soufre qui utilise le fer du sol pour mener à la réduction du sulfate en un autre composé, le sulfite. Ils avancent que des systèmes microbiens similaires à celui-ci ont peut-être pu exister au cours de l'
histoire de la Terre lors d'épisodes dits "boule-de-neige" où elle a pu être recouverte de glaces.