Le tricycle de Google de passage en France

C'est avec étonnement que les touristes n'ont pu que remarquer, lundi 10 août, le "Google tricycle" qui circulait dans les jardins du château de Versailles. Certains se demandent à quoi peut bien servir cet engin, d'autres l'ont tout de suite reconnu...


Après la Grande Bretagne et l'Italie, le temps d'une matinée, cet étrange véhicule a en effet parcouru les chemins du parc dans le but de le mitrailler de photos et d'alimenter les bases de données de Google. Ce véhicule n'est ni plus ni moins que le moyen de locomotion qui remplace les Google Cars, véhicules équipées d'appareils photos, mais celui-ci a l'avantage de pouvoir parcourir les zones inaccessibles aux voitures. Ce sont ces photos qui vous permettent, en utilisant le service "Street View" de Google Maps, de parcourir une rue, de vous retourner pour regarder le commerce d'en face, ou encore regarder la façade de la maison dans laquelle vous devez vous rendre.

Le Google tricycle ne peut que se faire remarquer avec ses 140 kg, trois roues (comme son nom l'indique), et neuf appareils photo permettant des clichés à 360 degrés perchés sur un mât de deux mètres de haut, programmés en rafale avec un prise tous les deux mètres parcourus avec le vélo. Son volume lui permet par exemple d'accéder aux quartiers piétons, aux ruelles trop étroites, aux squares ou encore aux jardins publics.

Le cycliste au T.shirt noir siglé "Google" a rapidement attiré les médias. Après quelques poses photo, il a confié qu'il s'agissait d'un très bon job d'été qui l'occupe pour sa part du 3 au 20 août, mais que cela demande un peu d'entraînement sportif pour tirer 140 kg toute la journée.

Qu'en est-il du respect de la vie privée et du droit à l'image ?

Ces photos font polémique auprès de certains internautes, qui se plaignent de voir apparaître leur visage sur les photos, ces derniers n'ayant pas donné leur accord. La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) recence depuis le début de l'année 2009 des dizaines de plaintes. Elle profite de cet évènement pour rappeller les règles d'usage, dans un document en ligne.

Si votre visage apparaît sur l'une de ces photos, il vous est tout à fait possible d'exercer votre droit à l'anonymat en rédigeant une demande via la rubrique "signaler un problème", en bas à gauche de la page Street View. Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, responsable de la communication de Google France, annonce que le retrait se fait en quelques jours. La directrice des affaires juridiques de la CNIL Sophie Vulliet-Tavernier confirme que des procédures garantissant la vie privée des personnes sont en place, mais que quelques améliorations sont à apporter en terme de réactivité face à ce genre de demandes.

Ne nous affolons pas, Google a tout même prévu une technologie de floutage automatique, permettant de masquer les visages ou les plaques d'immatriculation des véhicules. Cette technologie n'est pas fiable à 100% mais Google travaille sur l'amélioration de certains points. Les véhicules devraient être tous clairement identifiés et la firme devra systématiquement prévenir les offices de tourisme des villes visitées par le tricycle. De plus, Google s'est publiquement engagé en juin 2009 à ne plus conserver indéfiniement les images prises avant le floutage. Mais aucune nouvelle durée de conservation n'a été communiquée.

Le tricycle va continuer à parcourir les rues parisiennes jusqu'au 27 août (notamment au programme: le parc Monceau, les jardins du Luxembourg, les Tuileries...), pour passer ensuite à Lille, au mont saint michel, et se diriger vers le sud de l'héxagone. Les premières photos prises seront accessibles d'ici cette fin d'année sur Street View.

Auteur de l'article: Cédric DEPOND