Les variations de luminosité des étoiles semblables au Soleil: un mystère de plus en plus obscur

Publié par Michel le 09/12/2009 à 00:00
Source: © ESO
Illustration: ESO/S. Steinhöfel
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Une importante étude réalisée avec le très grand télescope (le VLT) de l'ESO ne fait qu'accentuer encore plus un mystère de longue date dans l'étude des étoiles semblables au Soleil. Les peu courantes - et inexpliquées - variations de luminosité, au long de l'année, d'environ un tiers de toutes les étoiles de cette catégorie dans les dernières phases de leur vie se retrouvent donc sans explication. Au cours des dernières décennies, les astronomes ont proposés de nombreux scénarios possibles, mais une nouvelle et très poussée campagne d'observation les contredit tous et ne fait qu'approfondir le mystère. La recherche d'une interprétation valable est donc ouverte...


La vie des étoiles semblables au Soleil

"Les astronomes sont plongés dans l'obscurité et, pour une fois, nous n'aimons pas ça" déclare Christine Nicholls de l'Observatoire du Mont Stromlo en Australie, auteur principal de l'article présentant cette étude. "Nous avons réalisé la série d'observations la plus complète à ce jour pour étudier ce type d'étoiles semblables au Soleil et les données obtenues montrent clairement que toutes les explications possibles de leur comportement insolite s'écroulent."

Le mystère étudié par cette équipe date des années 30 et concerne environ un tiers des étoiles semblables au Soleil dans la Voie Lactée et dans les autres galaxies. Toutes les étoiles ayant une masse similaire à celle de notre Soleil deviennent, vers la fin de leur vie, rouges, froides et extrêmement grandes, juste avant de "prendre leur retraite" sous la forme d'une naine blanche. Aussi connues sous le nom de géantes rouges, ces vieilles étoiles montrent de très fortes variations périodiques de leur luminosité sur des périodes pouvant aller jusqu'à deux ans.

"On pense que de telles variations sont causées par ce que l'on appelle des pulsations stellaires," précise Christine Nicholls, "en gros, une étoile géante gonfle et rétrécit, sa luminosité devenant plus forte puis plus faible, de manière cyclique et régulière. Toutefois, un tiers des ces étoiles révèle une variation périodique additionnelle de luminosité inexpliquée, même sur de plus longues périodes pouvant aller jusqu'à cinq ans."

Afin de découvrir l'origine de ce comportement secondaire, les astronomes ont observé, pendant deux ans et demi, 58 étoiles de notre voisin galactique, le Grand Nuage de Magellan. Ils ont obtenu des spectres en utilisant le spectrographe de haute résolution FLAMES/GIRAFFE, installé sur le très grand télescope de l'ESO et les ont combinés avec des images prises par d'autres télescopes [1], réunissant une impressionnante base de données sur les propriétés de ces étoiles variables.

Les importantes bases de données comme celle obtenue par Christine Nicholls et ses collègues apportent souvent des indications sur la manière de résoudre un puzzle cosmique en limitant le nombre pléthorique d'explications possibles proposées par les théoriciens. Dans ce cas pourtant, les observations sont incompatibles avec tous les modèles conçus précédemment et réouvrent ainsi une question qui avait été profondément débattue. Grâce à cette étude, les astronomes sont maintenant conscients de leur propre "ignorance" - un véritable moteur du processus de quête de connaissance, tel que le philosophe grec Socrate est supposé avoir pensé.

"Cette nouvelle collecte de données montre que les pulsations sont une explication extrêmement différente de ces variations additionnelles" précise Peter Wood, le responsable de l'équipe. "Un autre mécanisme possible, pouvant produire des variations de luminosité d'une étoiles, serait que l'étoile elle-même se transforme en système binaire. Pourtant, nos observations sont également totalement incompatibles avec cette hypothèse."

Grâce à des analyses plus récentes, cette équipe a découvert que quelle que soit la cause de ces variations inexpliquées, elle provoque également les éjections de masse, en blocs ou sous la forme de disques en expansion, des géantes rouges. "Nous avons besoin d'un Sherlock Holmes pour résoudre ce très frustrant mystère" conclue Christine Nicholls.


Note

(1) Les mesures précises de luminosité ont été faites avec la collaboration des programmes MACHO et OGLE, respectivement avec des télescopes en Australie et au Chili. Les observations du programme OGLE ont été réalisées en même temps que les observations faites avec le VLT.
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