Un nouveau regard sur Orion

Publié par Michel le 13/02/2010 à 00:00
Source et illustration: (c) ESO
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La nébuleuse d'Orion révèle un grand nombre de ses secrets cachés dans une image spectaculaire prise par VISTA, le nouveau télescope de l'ESO dédié aux grands relevés du ciel. Le très grand champ de ce télescope offre la possibilité de révéler l'ensemble de la nébuleuse dans toute sa splendeur et "l'œil infrarouge" de VISTA permet également d'observer en profondeur à l'intérieur des régions poussiéreuses normalement cachées et de dévoiler ainsi le curieux comportement des étoiles jeunes et très actives qui y sont enfouies.


La nébuleuse d'Orion (Messier 42) dans l'infrarouge.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

VISTA (the Visible and Infrared Survey Telescope for Astronomy) est le tout dernier équipement mis en service à l'Observatoire Paranal de l'ESO. C'est le plus grand télescope au monde pour les grands relevés et il est dédié à la cartographie du ciel dans les longueurs d'onde infrarouge. Son grand miroir (4,1 mètres de diamètre), son large champ et ses détecteurs très sensibles en font un instrument unique. Cette nouvelle image spectaculaire de la nébuleuse d'Orion illustre les remarquables capacités de VISTA.

La nébuleuse d'Orion [1] est une vaste nurserie stellaire située à environ 1350 années-lumière de la Terre. Bien que cette nébuleuse soit spectaculaire quand on la regarde avec un télescope ordinaire, ce que l'on peut voir dans la lumière visible n'est qu'une petite partie d'un nuage de gaz dans lequel les étoiles sont en train de se former. La grande majorité de l'activité est profondément enfouie dans des nuages de poussière et pour voir ce qu'il s'y passe réellement les astronomes ont besoin d'utiliser des télescopes équipés de détecteurs sensibles au rayonnement de longue longueur d'onde capables de pénétrer la poussière. VISTA a réalisé une image de la nébuleuse d'Orion à des longueurs d'onde deux fois plus longues que ce que l'œil humain peut détecter.

Comme dans de nombreuses images en lumière visible de cet objet, la nouvelle image à grand champ de VISTA montre la forme familière, semblable à une chauve-souris, de la nébuleuse, au centre de l'image, mais également les fascinantes régions qui l'entourent. En plein cœur de cette région, on trouve les quatre étoiles brillantes qui forment le Trapèze, un groupe de jeunes étoiles très chaudes qui insufflent leur puissant rayonnement ultraviolet, éclaircissant ainsi la région environnante et embrasant le gaz. Toutefois, en observant dans l'infrarouge, VISTA révèle de nombreuses autres jeunes étoiles dans cette région centrale, impossibles à voir en lumière visible.

En regardant la région au dessus du centre de cette image, de curieuses structures rouges, totalement invisibles sauf en infrarouge, apparaissent. Ces structures sont pour beaucoup de très jeunes étoiles qui sont encore en pleine croissance, vues au travers des nuages poussiéreux à partir desquels elles se sont formées. Ces jeunes étoiles éjectent des flots de gaz dont la vitesse typique est de 700 000 km/h. Beaucoup de ces structures rouges mettent en évidence les endroits où ces flots de gaz entrent en collision avec le gaz environnant, générant des émissions en provenance des molécules et des atomes excités du gaz. Sur cette image, il y a aussi quelques structures rouges, moins marquées, sous la nébuleuse d'Orion, montrant qu'ici aussi des étoiles se forment, mais avec beaucoup moins de vigueur. Ces étranges structures présentent un grand intérêt pour les astronomes qui étudient la naissance et l'enfance des étoiles.

Cette nouvelle image révèle la grande capacité du télescope VISTA pour réaliser rapidement et en profondeur des images de larges pans de ciel dans le domaine proche infrarouge du spectre de la lumière. Ce télescope commence à peine à sonder le ciel et les astronomes attendent une riche "moisson de science" avec cet équipement unique de l'ESO.


Note:

[1] La nébuleuse d'Orion se situe dans le glaive du fameux "chasseur céleste" et constitue une des cibles favorites des astronomes amateurs et des astrophysiciens. Elle est faiblement visible à l'œil nu et est apparue, aux premiers observateurs qui l'ont observée avec une lunette astronomique, comme un petit amas d'étoiles bleues-blanches entouré par une mystérieuse brume gris-vert. Cet objet a été décrit pour la première fois au début du XVIIe siècle bien que l'identité de son découvreur reste incertaine. Messier, le chasseur de comètes français a réalisé un croquis précis de ses principaux traits dans le milieu du XVIIIe siècle et lui a attribué le numéro 42 dans son célèbre catalogue. Il a également attribué le numéro 43 à la plus petite région qui se détache juste au dessus de la partie principale de la nébuleuse. Plus tard, William Herschel supposa que la nébuleuse devait être "la matière chaotique de futurs soleils" et les astronomes ont depuis découvert que cette brume était en effet du gaz embrasé sous l'effet du puissant rayonnement ultraviolet d'étoiles jeunes et chaudes récemment formées ici même.
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