Une équipe de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) dirigée par le Dr Tarik Möröy, président et directeur scientifique de l'Institut, directeur de l'unité de recherche en hématopoïèse et cancer et chercheur titulaire à la Faculté de
médecine de l'
Université de Montréal, publiera une percée importante demain dans
Immunity, une revue
scientifique du groupe
Cell Press. Les chercheurs ont identifié un nouveau régulateur qui joue un rôle critique dans le développement des lymphocytes B qui produisent les anticorps.
Les anticorps circulent dans le sang et protègent contre les maladies infectieuses provenant de bactéries ou de virus. Un manque d'anticorps compromet sérieusement le
système immunitaire contre les infections et peut mener à la mort. En produisant des anticorps précis, les lymphocytes B matures et fonctionnels sont ainsi essentiels à la réponse immunitaire.
Le régulateur découvert par les chercheurs est le facteur de transcription Miz-1, nécessaire au bon développement et à la maturation des lymphocytes B dans la
moelle osseuse. Ce processus de maturation a aussi besoin du facteur de croissance Interleukin-7 (IL-7), qui permet aux lymphocytes B de se développer en leur fournissant les signaux de survie requis.
"Au départ, nous voulions élucider le rôle de Miz-1 dans l'hématopoïèse (la formation de tous les composants cellulaires du sang). Étonnamment, notre étude a démontré que Miz-1 est nécessaire principalement dans les stades précoces du développement des lymphocytes B dans la moelle osseuse. Par exemple, après avoir supprimé le gène Miz-1 dans la souris, nous avons découvert qu'elle avait presque
complètement perdu la capacité de générer des lymphocytes B" a expliqué le Dr Christian Kosan, associé de
recherche dans l'unité de recherche du Dr Möröy et premier auteur de l'étude.
Après une étude plus approfondie, l'équipe de recherche a trouvé que Miz-1 exerce une fonction très particulière: Miz-1 est indispensable afin qu'IL-7 puisse efficacement déclencher la maturation des lymphocytes B dans la moelle osseuse. Pour cette raison, les souris sans facteur de transcription Miz-1 étaient immunodéprimées. Avec ce grave défaut dans la production de lymphocytes B, l'invasion d'un pathogène causerait certainement une mort rapide.
"La percée importante de cette étude a été de découvrir que la voie de signalisation IL-7 utilise le facteur de transcription Miz-1 afin d'assurer autant la survie que la maturation des lymphocytes B. Notre projet de recherche confirme donc l'importance de cette voie de signalisation dans le développement des cellules produisant les anticorps. Notre prochaine étape sera d'étudier l'impact de Miz-1 sur le développement de la leucémie à lymphocytes B. Si ce régulateur est essentiel à la production de lymphocytes B, il est possible qu'il soit également requis pour le développement de la leucémie à lymphocytes B. Il pourrait donc devenir une cible d'intervention thérapeutique dans le traitement de ce type de cancer du sang" a ajouté le Dr Möröy.
Ingrid Saba, doctorante en microbiologie et
immunologie à l'
Université de
Montréal et membre de l'équipe de l'unité de recherche en hématopoïèse et cancer à l'IRCM, est la deuxième auteure de l'article. Ce projet de recherche a été réalisé en collaboration avec le Dr Martin Eilers, professeur à l'Université de Würzburg (Allemagne), et son équipe. L'étude a été subventionnée par les Instituts de recherches en santé du Canada (IRSC) et par la Chaire de recherche du Canada (niveau 1) du Dr Möröy.
Pour plus de détails, veuillez consulter le sommaire de l'article publié par
Immunity:
lien