La fin de l'IPv4 approche à grands pas

Publié par Publication le 09/02/2011 à 00:00
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Trente ans après l'invention de l'IPv4, les derniers blocs d'adresses IP sont en train d'être alloués. D'après l'IANA (Internet Assigned Numbers Authority), cinq blocs seraient encore disponibles (un bloc contient 16 millions d'IP). La distribution s'effectue vers les Registres Internet Régionaux (RIRs), qui à leur tour les distribuent à leurs membres (hébergeurs, FAI...). La réelle pénurie devrait se faire connaître d'ici 6 à 9 mois. L'objectif de l'IANA, en communiquant sur ce sujet, est de mobiliser les acteurs de l'Internet afin d'accélérer les travaux de migration vers l'IPv6.

Qu'est-ce qu'une adresse IP ?

Une adresse IP (Internet Protocol) est une adresse permettant d'identifier une machine connectée sur un réseau. Cette adresse permet de communiquer d'un appareil à un autre, en envoyant des données encapsulées en paquets d'informations. Inventée dans les années 70 dans sa version 4 (d'où le nom IPv4), une adresse IPv4 est codée sur 32 bits représentés par quatre nombres séparés par des points, les nombres pouvant aller de 0 à 255 (par exemple 91.121.210.19, adresse IP de techno-science.net). Il peut exister 4,3 milliards d'adresses différentes.

Initialement, l'IPv4 a été inventé dans le but d'une utilisation dans un petit réseau académique. Personne n'imaginait qu'un jour autant d'ordinateurs seraient connectés à Internet. A première vue, nous pourrions penser que 4,3 milliards d'adresses IP sont largement suffisantes pour l'ensemble des ordinateurs connectés au web. C'est d'ailleurs exact car on compte environ 2 milliards d'internautes répartis sur quelques centaines de millions d'ordinateurs. Seulement, aujourd'hui il n'y a pas seulement des ordinateurs de connectés, mais également l'ensemble des serveurs, ou encore les smartphones, systèmes de surveillance, imprimantes, modems, tablettes, appareils photos, consoles de jeux vidéo, etc. De plus, plusieurs millions d'adresses aujourd'hui inutilisées ont été allouées dans le début des années 90 à des grandes entreprises (HP en détiendrait 32 millions, General Electric 16 millions, ou encore Apple ou IBM...), des administrations ou des universités.


Proportion d'internautes par millier d'habitants dans le monde en 2009 - Illustration: Olivier Hammam

Qu'est-ce que l'IPv6 ?

En constatant que l'IPv4 n'était finalement pas inépuisable, des travaux ont été menés dans les années 90 au sein de l'IETF (Internet Engineering Task Force) afin de proposer une nouvelle version permettant d'utiliser ce protocole IP. Dans sa version 6, une adresse IP est codée sur 128 bits au lieu de 32 bits, ce qui représente une très grande quantité d'adresses possibles (très exactement 340 sextillions). Cependant, le déploiement du protocole IPV6 sur Internet est complexe car il est incompatible avec l'IPv4.

Quelles solutions sont envisageables pour remédier à ce problème ?

Plusieurs solutions techniques permettent de répondre à cette problématique. Parmi celles-ci, citons le NAT (Network Address Translation, comprenez "traduction d'adresse réseau"), qui permet de faire correspondre une seule adresse IP à toutes les adresses d'un réseau privé. Par exemple, dans le cas d'une école souhaitant mettre à disposition de ses élèves 10 ordinateurs connectés à Internet: en utilisant un résean NAT, l'école utilise 10 adresses IP privées mais une seule adresse IP publique.

Qu'est-il prévu pour la migration vers l'IPv6 ?

Les smartphones et les systèmes d'exploitation actuels supportent l'adressage IPv6. Mais la plupart des box fournies par les FAI ne l'intègrent pas encore. Seul 1% des internautes utiliseraient Internet en IPv6 à ce jour. C'est pourquoi plusieurs acteurs du Net (Yahoo, Google, Facebook...) vont se mobiliser le 8 juin 2011, en organisant une journée (World IPv6 Day) durant laquelle leur page d'accueil sera accessible en IPv6. Ce test ayant pour but d'exercer une pression sur les opérateurs, et d'accélérer ainsi la migration nécessaire vers ce protocole.

Auteur de l'article: Cédric DEPOND
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