Maladie de Lou Gehrig: un nouveau pas vers un traitement ?

Publié par Isabelle le 20/11/2011 à 12:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)


Jean-Pierre Julien, professeur à la Faculté de médecine de l'Université Laval: "Il n'y a pas eu d'études cliniques, alors nous ne savons pas à quelle dose il faudrait consommer les produits dérivés du ginseng indien pour obtenir un effet".
Photo: Marc Robitaille
Des chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université Laval découvrent une nouvelle cible thérapeutique pour la maladie de Lou Gehrig.

Une équipe de la Faculté de médecine vient de franchir un nouveau pas dans la compréhension des mécanismes cellulaires impliqués dans la maladie de Lou Gehrig. Les travaux de cette équipe, publiés en ligne le 14 novembre par le Journal of Experimental Medicine, cernent également une nouvelle cible pour un traitement contre cette maladie.

La maladie de Lou Gehrig, aussi connue sous le nom de sclérose latérale amyotrophique (SLA), se caractérise par une dégénérescence des neurones qui gèrent l'activité musculaire. Cette atteinte des neurones moteurs, dont les premières manifestations surviennent à l'âge adulte, entraîne un affaiblissement progressif des bras et des jambes, suivi d'une paralysie musculaire et, quelques années plus tard, par des problèmes respiratoires graves qui conduisent à la mort. Il n'existe encore aucun traitement pour stopper cette maladie qui frappe de 5 à 7 personnes par 100 000 de population.

En étudiant la moelle épinière de personnes décédées des suites de SLA, Vivek Swarup, Daniel Phaneuf, Nicolas Dupré, Suzanne Petri, Michael Strong, Jasna Kriz et Jean-Pierre Julien ont découvert qu'il y avait surproduction d'une protéine appelée TDP-43 dans les tissus nerveux. Les chercheurs ont aussi montré que cette protéine interagit avec une protéine clé du système immunitaire, la NF-kB. "La surexpression de TDP-43 entraîne une réponse inflammatoire exagérée qui augmente la vulnérabilité des neurones aux molécules neurotoxiques qui circulent dans l'organisme", résume Jean-Pierre Julien.

La NF-kB joue un rôle central dans la régulation de nombreux gènes impliqués dans la réponse immunitaire et dans l'inflammation. Il existe de nombreux inhibiteurs de cette protéine. L'équipe de la Faculté de médecine en a testé un, la withaférine A, sur des souris transgéniques qui expriment les principaux symptômes de SLA. "Cette molécule s'est révélée efficace pour réduire l'inflammation, améliorer le contrôle moteur et restaurer partiellement les jonctions neuromusculaires", souligne le professeur Julien.

La withaférine A provient de la plante Withania somnifera, aussi appelée ginseng indien. Même si cette plante est utilisée en médecine traditionnelle indienne depuis des siècles et qu'on peut se procurer des capsules qui contiennent des extraits de sa racine dans les magasins spécialisés ou sur Internet, le professeur Julien n'en recommande pas l'usage aux personnes atteintes de SLA. "Il n'y a pas eu d'études cliniques, alors nous ne savons pas à quelle dose il faudrait consommer ces produits pour obtenir un effet. À trop fortes doses, ils risquent d'atténuer le système immunitaire et ils pourraient même s'avérer toxiques." Le chercheur du Centre de recherche du CHUQ entend poursuivre des travaux pour trouver un inhibiteur qui empêcherait TDP-43 d'agir sur NF-kB, sans pour autant nuire au rôle que cette dernière joue dans la défense de l'organisme.
Page générée en 0.372 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise