
A droite, image de microscopie électronique à balayage montrant un échantillon préparé à 5 GPa et 2000 °C. L'hydrogène intègre préférentiellement le silicate (matrice grise) lors de la mise en équilibre avec le métal (billes claires). Par conséquence, une quantité très faible d'hydrogène, avec un maximum estimé à 70 ppm, devrait intégrer le noyau lors de la ségrégation noyau-manteau dans les planètes telluriques.
Pour étudier le comportement de l'hydrogène, les chercheurs ont recréé expérimentalement les conditions de formation du noyau à haute pression et à haute température. Les concentrations en hydrogène dans le silicate et dans le métal ont été déterminées avec précision à l'aide d'une microsonde nucléaire en utilisant la technique ERDA (Elastic Recoil Detection Analysis). Dans les silicates, ces analyses ont été confirmées par la spectroscopie infra-rouge (FTIR - Fourier Transform Infra-Red Spectroscopy). Les analyses montrent que l'hydrogène est moins siderophile que d'autres éléments légers comme le silicium, l'oxygène, le carbone ou le soufre. Le partage de l'hydrogène entre les phases métal et silicate (DH = poids% dans le métal / poids% dans le silicate) est compris entre 10-2 et 8×10-1, en net contraste avec les résultats antérieurs montrant un DH d'environ 10. L'explication de cette différence réside dans le fait que cette nouvelle étude a été réalisée avec des teneurs en H2O bien plus représentatives de la formation des noyaux planétaires que les études antérieures, et pour des alliages de fer contenant les éléments légers importants dans les noyaux planétaires.
En se basant sur les teneurs en hydrogène les plus élevées des matériaux météoritiques ayant participés à l'accrétion terrestre, cette étude conclue que la concentration en hydrogène dans le noyau doit être inférieure à 70 ppm. De ce fait, le manteau contient l'essentiel de l'hydrogène disponible après la ségrégation du noyau. Cet hydrogène est alors inclus dans le magma et peut éventuellement être relâché en surface pour la formation d'une atmosphère riche en H2 ou H2O.
Source: CNRS-INSU