Art moderne - Définition

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Introduction

Déjeûner sur l'Herbe par Pablo Picasso
Au Moulin Rouge : Deux femmes valsant par Henri de Toulouse-Lautrec, 1892
Boîte de soupe Campbell, peinture en polymère synthétique sur trente-deux canevas, Chaque canevas mesurant 50,8 x 40,6 cm, par Andy Warhol, Museum of Modern Art, New York, 1962

On considère en général que la période de l'histoire de l'art que l'on désigne sous l'appellation d'art moderne commence en 1907, avec Les Demoiselles d'Avignon de Pablo Picasso, et s'achève au milieu des années 1960, avec l'apparition du mouvement Fluxus et du pop art, deux des racines de l'art et du vocabulaire actuel de l'art dit « contemporain ».

L'art moderne se différencie dans sa volonté d'autonomie et dans la naissance de la critique d'art. En effet, à cette période l'art devient sujet d'écriture : la critique est souvent un discours engagé sur l'œuvre. Goethe et Matisse écriront sur la couleur. De nombreux artistes publient des textes ou des manifestes (dadaïsme, futurisme, surréalisme, etc.).

L'apparition de la photographie a exercé une influence sur de nombreux artistes du XIXe siècle puis du XXe siècle, depuis Degas jusqu'à Picasso, Matisse, Miró, et bien d'autres qui deviendront les figures éminentes de l'art moderne. De ce fait, les artistes de l'art moderne s'exprimeront à travers une multiplicité de médiums : dessin, peinture et sculpture, en premier chef, mais aussi photographie, cinéma, céramique, architecture, arts décoratifs ou arts de la scène. Ainsi, Picasso s'intéressa à tout ce qui relevait des arts visuels ; Dalí fit du cinéma avec Luis Buñuel et transposa en sculptures certains de ses thèmes picturaux ; Le Corbusier fut également peintre ; Brassaï photographia, mais aussi dessina ; etc.

La notion d'« art moderne »

La notion d'« art moderne » se définit à la fois par le style et le choix des sujets. Elle caractérise en propre l'art de la première moitié du XXe — 1905 est l'année du scandale des Fauves au Salon d'automne —, mais c'est entre 1950 et 1960 que le terme même de « moderne » prend tout son sens et est employé pour cerner une période.

La notion de modernité envahit l'art et les institutions au XXe siècle, mais elle émerge vers 1850 pour désigner les grands changements survenus au XIXe siècle provenant des révolutions techniques et industrielles.
La « modernité » est un mode de penser, de vivre et de créer qui se veut résolument nouveau, fondé sur le changement et en réaction (comme c'est toujours le cas lors d'évolutions majeures) aux temps qui l'ont précédé.
Dans Le Peintre de la vie moderne, Baudelaire trouve la beauté dans la rue et il la voit changeante, mobile ; chez l'artiste moderne, il salue l'aptitude à dégager du transitoire du quotidien l'éternel de la beauté.
Chez Walt Whitman, on s'attache à observer l'impressionnant quotidien en perpétuel mouvement.
La beauté n'est plus désormais l'apanage de l'Antique. La culture de masse et le divertissement populaire écrasent et signent la fin de l'exaltation de la morale officielle. On trouve de nouveaux sujets à traiter empreints d'une modernité toute nouvelle, notamment ceux issus de la Révolution industrielle. Ainsi La Gare Saint-Lazare de Monet, où l'on ne trouve guère de regard nostalgique ; c'est là la modernité véritable.
La touche impressionniste, apparente, se distingue de la touche plus lisse qui était auparavant de mise dans les conventions de l'époque. On observe également une plus grande liberté dans les couleurs.
D'un point de vue institutionnel, l'émergence de la modernité ébranle l'Académie dans son pouvoir d'autoriser ou non l'entrée d'une œuvre au Salon. Les jurys des salons commencent à perdre leur crédibilité absolue pour les peintres, l'État et le public.

En 1863, lors du Salon des Refusés, Napoléon III décide de « laisser le public seul juge », et c'est un déchaînement de rires et de sarcasmes qui s'abat sur Le Déjeuner sur l'herbe de Manet ; cela met très nettement en évidence quelle influence le jury exerce sur l'opinion du public.
En 1884, l'Académie ne dirige plus les Beaux-arts et perd ainsi en légitimité aux yeux des artistes ; cette perte d'autorité favorise l'émergence de la création dite « bohème », ainsi qu'un renouveau du marché de l'art dans lequel les galeries deviennent des acteurs de tout premier plan.
Les peintres « hors-académie » refuseront finalement d'être exposés à côté des peintres académiques. C'est la raison de la création en 1885 du Salon des Indépendants, en 1890 du Salon de la Société nationale des Beaux-arts ainsi que du Salon d'automne en 1903.

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