Bouse - Définition

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Introduction

Bouse de vache sèche dans un pré.
Bouse de bison, à Skupowo (Forêt de Białowieża, Pologne)

La bouse est l'excrément des mammifères ruminants, comme les bœufs et les bisons. Une vache adulte produit en moyenne 12 bouses par jour (d'environ 4 kg chacune), constituant une manne pour les espèces coprophages et représentant un authentique petit écosystème dont le stade final est l'intégration au sol des pâtures. Il existe environ 70 familles de coléoptères coprophages en Europe du Nord, chacune composée de nombreuses espèces. Certains d'entre eux sont d'ailleurs nommés bousiers par référence à leur ressource alimentaire. Le célèbre scarabée sacré de l'Égypte des pharaons est un bousier.

Une fois séchée, la bouse, aussi nommée « bois de vache », peut être utilisée comme combustible. Dans certaines parties du monde, la bouse de vache sert encore comme ingrédient dans la fabrication de torchis ou de briques de terre crue.

Formation

Une vache produit environ 10 tonnes de bouse chaque année. Les bovins adultes expulsent en temps normal environ 30 à 50 kg d’excréments par jour, en 10 à 20 fois. Les bouses sont constituées de 80 à 90 % d’eau. La matière sèche est constituée d'éléments non digérés, c'est-à-dire ayant échappé à la dégradation opérée par les microbes du rumen, à la digestion dans la caillette et à la fermentation microbienne dans le gros intestin. De plus, on retrouve dans les bouses des éléments endogènes, comme les sucs digestifs, les débris cellulaires ou les micro-organismes du rumen. La quantité de matière sèche issue de l'alimentation varie suivant la digestibilité des aliments.

Un milieu propice à la vie

La scatophage du fumier, un des principaux diptères attirés par les bouses de vaches.

Les bouses de vaches sont riches en eau et en matière organique assimilable, ce qui en fait un milieu intéressant à exploiter par les insectes. Ces derniers arrivent quelques secondes après excrétion de la bouse, attirés par son odeur caractéristique. Les premiers arrivés sont les mouches, dont notamment la scatophage du fumier. C'est sur la bouse qu'a lieu la parade sexuelle de ces mouches, avant que les femelles y pondent leurs oeufs qui se développeront au centre de la bouse qui reste humide alors qu'il se forme une croûte sèche sur la partie extérieure. Les asticots de scatophage sont carnivores et se nourrissent également des autres larves présentes sur place. En tout, ce sont près d'une trentaine de diptères qui sont présents avec la scatophage dans l'écosystème formé par les bouses de vache, parmi lesquels on peut citer la mésembrine de midi ou les sepsidés. Après les mouches, ce sont les coléoptères qui arrivent sur place. En France, il y a par exemple 130 espèces de bousiers, dont Sphaeridium scarabaeoides qui creuse les trous bien visibles dans les bouses sèches, ou le célèbre scarabée sacré d’Égypte qui roule sa boule de bouse séchée qui servira de protection et de réserve de nourriture pour sa progéniture. La bouse attire également des papillons, des abeilles et même des escargots tel le zonite d’Algérie, un escargot méditerranéen ou des acariens. Cette vaste diversité biologique intéresse aussi certains prédateurs comme d'autres coléoptères, des oiseaux, des blaireaux, des marmottes ou encore des taupes qui viennent occasionnellement se nourrir sur place.

Scarabaeus laticollis est un bousier commun en Europe

Les animaux coprophages jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire. Sous leur action, une bouse de vache est dégradée en 12 mois, alors qu'il faut attendre 36 à 48 mois sans eux. L'importance de ces animaux dans la chaîne alimentaire a été démontrée en Australie. En effet, lorsque les vaches y ont été introduites, personne n'avait pensé que la faune locale n'était pas adaptée à la décomposition des bouses (les insectes coprophages des crottes de kangourous n'étant pas les mêmes). Faute d'être dégradées et intégrées au sol par les insectes coprophages, les bouses séjournaient très longtemps en surface, stérilisant des surfaces considérables de pâtures : en 1972, un million d'hectares était ainsi rendu inutilisable pour le bétail chaque année (surface des bouses augmentée du phénomène du refus). Cette faune spécialisée a donc dû être introduite dans les pâturages australiens. L'opération a été menée avec des précautions exemplaires pour éviter d'importer avec les insectes des maladies susceptibles de se répandre sur le continent.

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