Cartographie - Définition

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Limites

Manipulations et agenda politiques

Indépendamment de sa précision croissante, la cartographie est toujours régie par un principe de sélection des informations représentés, pour les besoins d'un commanditaire et/ou en fonction d'un public. La cartographie est ainsi aussi un instrument idéologique et politique, dont l'impact sur les consciences, pour être discret, est souvent considérable. La subjectivité des cartes est facilement mise à jour par l'étude critique et comparative des Atlas géographiques. Philippe Rekacewicz le résume ainsi : « La carte géographique n'est pas le territoire. Elle en est tout au plus une représentation ou une « perception ». La carte n’offre aux yeux du public que ce que le cartographe (ou ses commanditaires) veut montrer. Elle ne donne qu'une image tronquée, incomplète, partiale, voire trafiquée de la réalité. ».

Boîte à outils et problématiques associées

Monde, en Projection_de_Winkel-Tripel, avec Tissot's Indicatrix des déformations.
France, en Lambert-93, avec échelle, cadrillage (plutôt que rose des vents), et localisateur
Projections

Les projections cartographiques sont des méthodes d'affiche de la réalité sphérique du globle sur un plan plat. Il existe de nombreuses projections, chacune faisant un compromis spécifique entre déformations des distances, déformations des surfaces, et découpage de l'espace, en fonction de l'espace à exposé. Plus le sujet est large, plus on traite d'une réalité courbe, et plus les transformations seront importantes. Pour les cartes du monde, la National Geographic Society et le National Geographic préfèrent aujourd'hui la Projection de Winkel-Tripel. Pour une carte de la France métropolitaine, la projection officielle est la Lambert-93 (décret du 26 décembre 2000).

GIS
Icones et palettes
Échelle, Rose des vents, localisateur

Il est d'usage d'affirmer l'échelle sous forme de fraction sur les cartes imprimées, les versions numériques nécessitent elles nécessairement l'affichage d'un icone-échelle, généralement une ligne graduée, intégrée dans un angle. Fonction des transformations de la projection, cette échelle peut n'être vraie que pour une partie de la carte. Une rose des vents peut être être ajouter, mais pareillement, la déformation sur les grandes distance peut rendre la rose des vents trompeuse. Dans un soucie d'exactitude, un cadrillage des parallèles et longitudes est préférable. Enfin, un localisateur, sous la forme d'une carte minature exposant le contexte géographique élargi du sujet est souvent ajouté dans un coin de la carte.

Représentations des communautés autochtones

Les techniques cartographiques ont permis le développement de revendications territoriales, d'une géographie culturelle et d'une gestion des ressources (Harley and Woodward, 1987 ; Harley, 1988 ; Peluso, 1995). Elles ont produit plusieurs travaux remarquables : Nunavut Atlas (1992), Wet’suwet’sen and Gitxsan (Sparke, 1998). La cartographie biographique (MS Weinstein) s'est même appuyée sur la perception autochtone de l'histoire et de leurs traditions.

Sur le plan conceptuel, les traditions multiples ou alternatives de cartographie ont été soutenues, à divers degrés, par des géographes (Chapin et al., 2001; Harley and Woodward, 1987; Lewis, 1998; Louis, 2004; Pearce, 1998; Rundstrom, 1987; Sparke, 1998; Woodward and Lewis, 1998). Toutefois, la cartographie autochtone étant transmises par les chansons, les histoires, les rituels ou des expériences vécues (telle que la chasse), elle est rarement reconnue comme une représentation cartographique à part entière.

Comme Rundstrom (1998) le fait observer, la cartographie dite scientifique se fonde sur des principes cartésiens et newtoniens dont l'épistémologie s'accommode mal aux caractéristiques de la pensée autochtone : non-anthropocentrisme, concept cyclique du temps, construction des connaissances géographiques plus synthétique qu'analytique, pensée non binaire, imbrication des faits et des valeurs, emphase sur la transmission orale, omniprésence de l'éthique dans les actions portées sur un territoire. Jay T. Johnson, Renee Pualani Louis et Albertus Hadi Pramono (2006) s'appuient sur les travaux de Paulo Freire (2000) pour initier une lecture critique des valeurs cartographiques implicites, par les Aborigènes.

Un aspect des projets cartographiques autochtones illustre bien cette problématique : la perte d'informations dans la transcription de frontières fixes (Brody, 1982; Chapin, 1998; Chapin et al., 2001; Fox, 1998; Kosek, 1998; Peluso, 1995; Rundstrom, 1998). Tandis que les communautés autochtones admettent des frontières souples et mouvantes pour l'usage des ressources, la fixation de limites définitives par la cartographie occidentale impose un carcan à un mode de pensée plus flexible et fluide. Tobias (2000) a tenté de dépasser ce clivage en introduisant la distinction entre terres occupées et utilisées (générant des superpositions de cartes).

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