Par hypercholestérolémie (littéralement : cholestérolémie élevée) on entend un taux élevé de cholestérol sanguin. Ce n'est pas une maladie en soi mais un trouble métabolique. En termes de santé publique, on parlera de facteur de risque. Son caractère pathogène est lié à la distribution du cholestérol dans les lipoprotéines. Certaines (les Apo B) peuvent se révéler athérogènes lorsqu'elles sont déséquilibrées. De même, l'excès de LDL et de VLDL par rapport aux HDL est considéré comme un facteur de risque de maladies cardiovasculaires.
Dans la très grande majorité des cas, la personne ne se plaint de rien et l'anomalie est découverte lors d'un bilan sanguin fait de manière systématique, ou à l'occasion d'une complications liée à l'athérosclérose (infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident vasculaire cérébral...) On peut voir, de manière très inconstante, un xanthelasma : zones nacrées légèrement surélevées au niveau cutané et situées principalement en région péri-orbitaire. Il se voit principalement chez des patients avec hypercholestérolémie chronique et n'est pas un marqueur de gravité en soi. Un gérontoxon peut également être visualisé : anneau en périphérie de la cornée apparaissant de façon physiologique chez des personnes âgées mais aussi chez des personnes plus jeunes avec hypercholestérolémie.
Le diagnostic est fait par le dosage biologique (cholestérolémie) lors d'une prise de sang, faite à jeun et pouvant être couplée aux dosages des fractions LDL et HDL.
Elle doit être en dessous d'un certain seuil. Ce dernier a varié suivant les époques (inférieur à 2,4 g/L avant les années 2000, le but actuel étant d'être en dessous de 2 g/L). Le seuil requis est d'autant plus bas que le patient a d'autres facteurs de risque cardio-vasculaire ou a déjà fait une complication.
Il existe toutefois une variabilité du dosage dans le temps pouvant atteindre près de 7% et requérant un second dosage si les chiffres sont limites.
La thérapie de l'hypercholestérolémie s'efforce de diminuer significativement sa conséquence la plus grave, le risque de survenue de maladies cardio-vasculaires. Pour celà, le traitement vise un double but : diminuer le niveau des lipoprotéines de basse densité qui transportent dans le sang le cholestérol communément qualifié de « mauvais » cholestérol (lipoprotéines dont l'acronyme anglophone est LDL pour Low Density Lipoproteins), tout en essayant de maintenir ou d'augmenter le niveau des lipoprotéines de haute densité qui transportent dans le sang le cholestérol communément nommé « bon » cholestérol (lipoprotéines dont l'acronyme anglophone est HDL pour High Density Lipoproteins).
A cet effet la thérapie est progressive et commence par un traitement non médicamenteux, suivi d'un traitement médicamenteux si la cholestérolémie reste élevée, suivi dans les cas graves d'hypercholestérolémie par un traitement semblable à celui de la dialyse rénale pour éliminer le surplus de cholestérol dans le sang.
Le traitement sans médicaments combine un régime alimentaire approprié et l'exercice d'une activité physique de type aérobique.
Un régime alimentaire adéquat vise à réduire l'excès de poids, une diminution de la consommation de lipides, et une consommation moindre d'aliments riches en cholestérol.
En complément du régime alimentaire, certains phytothérapeutes préconisent l'utilisation de plantes médicinales pour traiter l'hypercholestérolémie en association avec un régime approprié :
La levure de riz rouge (Monascus purpureus), qui contient une statine naturelle a une efficacité démontrée sur le taux de cholestérol. Le policosanol, retrouvé dans la canne à sucre et d'autres produits, pourrait avoir également un effet intéressant.
Une allégation de santé, autorisée en octobre 2009 par la Commission européenne, se rapporte à l'inclusion dans les aliments de phytostérols et de phytostanols par estérification qui les rend solubles. Ces stérols et stanols d'origine végétale s'incorporent aux micelles qui voyagent dans l'intestin.
Un bon type d'exercice va contribuer à diminuer le cholestérol sanguin tout en augmentant (faiblement) le niveau du cholestérol HDL. L'exercice aérobique est le plus indiqué pour atteindre ce but. Il s'agit typiquement d'exercices d'endurance. Les meilleurs types d'exercices impliquent l'utilisation continue des muscles des jambes, comme dans la marche (assez rapide), le cyclisme ou la natation.
Il en existe de nombreux types avec des niveaux d'efficacité variables suivant le type d'hypercholestérolémie et pouvant influer également sur le taux des triglycérides.
Les statines ont prouvé une réduction significative du risque de survenue de maladies cardio-vasculaires. Avant elles, La cholestyramine a démontré son efficacité sur la diminution de ces mêmes maladies, mais son usage est resté limité pour des raisons de tolérance. Les statines doivent donc être utilisées préférentiellement.
Les autres types de médicaments sont les suivants :
D'autres molécules sont à l'essai. Parmi ces dernières, l'anacetrapib augmente de manière importante le HDL cholestérol. Le mipomersen est un inhibiteur de la synthèse d'apolipoprotéine B et s'est révélé, à court terme, être efficace dans les hypercholestérolémies familiales.
Quelques chercheurs, comme Michel de Lorgeril, remettent en question l’hypothèse lipidique d’Ancel Keys, communément admise, selon laquelle l’excès de consommation de graisses et le cholestérol seraient les principaux responsables des maladies cardio-vasculaires. La relation entre le taux de cholestérol sanguin et l’augmentation du risque cardiovasculaire est toutefois solidement établie, et de longue date, par les études cliniques et épidémiologiques.