Minorque - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Minorque
Menorca (ca)
Image satellite de Minorque.
Géographie
Pays Espagne Espagne
Archipel Îles Baléares
Localisation Mer Méditerranée)
Coordonnées
Superficie 694,39 km2
Point culminant Mont Toro (358 m)
Géologie Île continentale
Administration
Espagne Espagne
Communauté autonome Îles Baléares
Province Îles Baléares
Démographie
Population 88 434 hab. (2006)
Densité 127,35 hab./km2
Plus grande ville Mahón
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1

 

Voir sur la carte : Îles Baléares
Minorque

 

Voir sur la carte : Espagne
Minorque
Îles d'Espagne
Drapeau de Minorque.

Minorque (Menorca officiellement et en catalan ; du latin Balearis Minor) est une des îles Baléares (nom officiel en catalan : Illes Balears), un archipel situé en mer Méditerranée. Elle est située au nord-est de Majorque, et est voisine de l'îlot de l'Aire. Elle prend son nom du fait d'être plus petite que l'île de Majorque. Elle a été appelée Nura par les phéniciens en l'honneur de leur dieu Baal, signifiant l'"île du feu". Minorque a une population de 88 000 hab. Elle est située entre 39° 47' N et 40° 00' N, 3° 52' E et 4° 24' E. Son point culminant, El Toro, est à 358 m au-dessus de niveau de la mer. L'île a de nombreux monuments en pierre mégalithique : navetes, taulas, et talaiots.

Histoire

La fin des guerres puniques vit une augmentation de la piraterie dans la Méditerranée occidentale. L'occupation romaine de l'Hispanie a marqué une croissance du commerce maritime entre les péninsules ibériennes et italiennes. Les pirates ont tiré profit de l'endroit stratégique des îles Baléares pour piller les commerçants romains, en utilisant Minorque et Majorque comme bases. Les Romains en réaction ont envoyé une armée afin de mettre un terme à de telles activités. En 121 avant J.C., les deux îles étaient entièrement romaines, étant incorporées plus tard à la province de Hispania Citerior. En 13 avant J.C., César Auguste a réorganisé le système provincial et les îles Baléares sont devenues une partie de la province impériale de Tarraconensis.

La lettre sur la conversion des juifs par un évêque du cinquième siècle appelé Severus raconte la conversion de la communauté juive de l'île en 418 après J.C.. Après la conquête maure de l'Espagne péninsulaire, Minorque a été annexée par le Caliphat de Córdoba en 903, qui lui donna le nom arabisé de Manûrqa. En 1231, après la reconquête par les forces chrétiennes de Majorque, Minorque est devenue un état islamique indépendant, quoique tributaire au roi Jacques Ier d'Aragon. L'île a été gouvernée d'abord par Al Qurashi d'Abû 'Uthmân Sa'îd Hakam (1234-1282), et après sa mort par son fils, ibn Sa'îd (1282 - 1287) d'Abû'Umar. Une invasion aragonaise, menée par Alfonse III est arrivée le 17 janvier 1287, célébrée maintenant comme jour national à Minorque. La plupart des habitants musulmans de l'île ont été asservis et vendus sur les marchés d'esclaves d'Ibiza, de Valence et de Barcelone. Jusqu'en 1344, l'île faisait partie du Royaume de Majorque, état vassal de l'Aragon, puis a été annexée par le royaume d'Aragon, et plus tard au royaume unifié de l'Espagne. Pendant le XVIe siècle, les attaques navales turques ont détruit Mahon, et puis la capitale Ciutadella. Khayr ad-Din Barberousse prit ? où il a fait 6 000 prisonniers en 1536.

Prise par la Marine Britannique en 1708 pendant la Guerre de Succession d'Espagne, Minorque est devenue une possession britannique. Cette période a vu la capitale de l'île se déplacer à Mahón, et une base navale s'établir dans le port de cette ville. Pendant la Guerre de Sept Ans, cependant, l'impossibilité pour un escadron naval britannique de briser le siège de Minorque entrepris par les Français le 20 mai 1756, entraîna une cour martiale et l'exécution de l'amiral britannique John Byng le 14 mars 1757. Cette bataille navale, la bataille de Minorque, a représenté le début de la Guerre de Sept Ans dans le théâtre européen. En dépit de cette défaite, la résistance britannique a persisté à Mahón, mais la garnison a été forcée de capituler avec des conditions honorables : possibilité de rejoindre la Grande-Bretagne, le 29 juin de cette même année. Par le Traité de Paris (1763), l'île reste britannique, puisque la Grande-Bretagne et ses alliés ont eu un ascendant sur cette guerre. Pendant la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, les Britanniques ont été défaits une deuxième fois, par la combinaison des forces françaises et espagnoles, qui ont capturé l'île le 5 février 1782. Minorque a été récupérée de nouveau par les Britanniques en 1798, pendant les Guerres de la Révolution française, mais a été finalement et de manière permanente cédée à l'Espagne par le Traité d'Amiens en 1802. Une histoire dit que les Britanniques étaient disposés à renoncer à l'île parce que Nelson a favorisé Malte, du fait qu'il aurait été plus près d'Emma Hamilton à Naples. L'influence britannique peut encore être vue dans l'architecture locale.

Dès 1830 et jusqu'aux années 1845, une grande partie de la population de Minorque va émigrer vers l'Algérie nouvellement conquise par les français. Ils seront les acteurs de la colonisation autour d'Alger. Ils se spécialiseront dans la culture des primeurs.

Cette expédition ne put se faire sans un port d’appui à mi-chemin entre Toulon (le port militaire) et Alger. Ce fut la rade de Maó (Minorque) qui fut choisie pour être le port stratégique entre la France et l'Algérie se transformant en hôpital militaire et en base de ravitaillement des troupes .

Les habitants de Minorque ont été spectateurs de la conquête d’Alger et seront donc par la suite acteurs de la colonisation. Il se développa ainsi un commerce actif entre Minorque et la nouvelle colonie qui maintient constamment de nombreux vaisseaux transportant des passagers. Ils écoutent avec intérêt les nouvelles rapportées par les militaires français participant à la conquête. De nombreux mahonnais s’embarquèrent sur ces navires et en profitèrent pour s'installer déjà aux abords d'Alger (Kouba, Hussein-Dey,Birkhadem) pour cultiver fruits et légumes (leur spécialité). Ils retrouvaient dans les jardins abandonnés par les Maures des cultures très voisines de celles qu'ils avaient laissées dans leur île, voire des procédés comme l'irrigation par les norias qu'ils connaissaient de tout temps pour les avoir eux-mêmes appris des ancêtres de ces Maures.

Cet exode s’explique par la dépression économique que connaît l’île depuis 1810 à cause de mauvaises récoltes. L’île de Minorque est petite et la terre est caillouteuse, ingrate, aride et incultivable à cause des vents de la « tramuntana » et de la sècheresse due au manque de pluie. A cela s'ajoute une grande mortalité du bétail, particulièrement des bêtes à cornes, privées de pâturages. L’activité portuaire de Mahò et Ciutadella est réduite, peu d’industrie donc finalement peu de travail... De plus les familles sont aussi nombreuses...

Sous la seconde République, l’immigration minorquine en Algérie était vivement encouragée. Les visas des passeports étaient délivrés à condition d’avoir un certificat de bonne moralité et d’être en bonne santé. Les femmes jeunes étaient particulièrement recherchées par l’administration française pour aller s’installer dans ce que l’on appelait les « possessions d’Afrique du Nord ». En effet le déficit en femmes dans la nouvelle colonie amenait à favoriser le passage de femmes jeunes. Les nouvelles de ceux déjà partis en Algérie sont encourageantes : du travail est proposé à ceux nouvellement débarqués et une meilleure perspective de mariage s’offre aux femmes qui décident de franchir le pas.

L’assiduité au travail de ces Mahonnais est relatée dans un article de l’Akbar de 1854: « Quant aux Mahonnais, à moins que vous ne passiez par là un dimanche, ne le cherchez pas dans l’habitation, ni aux alentours, ni encore moins dans un cabaret, il est au champ avec tous ses fils, travaillant sous le soleil ardent avec cette assiduité et cette persévérance sans lesquelles il n’y a pas de vrai cultivateur. »

Pendant la Guerre civile espagnole, Minorque est restée fidèle au gouvernement espagnol républicain, alors que le reste des îles Baléares soutenait les nationalistes. Elle n'a pas vu de combat, excepté le bombardement aérien par les Italiens du Corpo Truppe Voluntarie. Beaucoup de Minorquins ont été également tués en participant à l'invasion ratée de Majorque. Après la victoire nationaliste en 1939, la marine britannique a aidé à l'évacuation de quelques réfugiés politiques.

En octobre 1993, Minorque a été indiquée par l'UNESCO comme réserve de biosphère.

En juillet 2005, l'inscription de l'île pour être le vingt-cinquième membre de l'association internationale des jeux d'île a été approuvée.

Page générée en 0.391 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise