Mobilier urbain - Définition

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Contraintes et solutions

L’aménagement de nos zones urbaines est un processus relativement complexe, car il devra satisfaire l’ensemble des acteurs de la vie communale. Les citoyens ont des besoins et des demandes qu’il faut prendre en compte, et qui ne sont pas toujours compatibles avec les impératifs des décideurs. De même, les différents décideurs communaux prêtent souvent plus d’attention aux valeurs de coût, de robustesse, et de résistance dans le temps, en oubliant de prendre en compte des considérations plus sociales, et en omettant d’intégrer avec cohérence le mobilier dans son environnement. Le travail des aménageurs et des concepteurs contribue donc activement à tenter de développer, en collaboration avec les municipalités, des projets globaux et réfléchis, qui prennent en compte ces importants principes.

Besoins et demandes des citoyens

Cabines téléphoniques à Pékin
Protection contre le stationnement sauvage en secteur historique - Montepulciano - Italie

C’est bien-sûr avant tout les besoins des utilisateurs qu’il faut chercher à combler lors de la création de mobilier urbain ou de l’aménagement d’une zone urbaine. Car c’est eux qui le côtoieront et l’utiliseront dans leur vie quotidienne. D'où la popularité croissante du mobilier urbain qui est fabriqué à partir de matériaux issus du recyclage. En fait, l'écologie gagne continuellement du terrain parmi les préoccupations des gens, selon www.ipsos.fr.

Fonctionnalité

Tout d’abord, il faut tenir compte des fonctions à donner à l’objet et les contraintes qui en découlent, comme les matériaux à utiliser ou ses dimensions et encombrement. Certains objets auront un rôle de signalétique et des couleurs et formes particulières permettront de le repérer, tandis que d’autres devront permettre le repos ou l’attente. Les besoins des citoyens sont nombreux, tout comme les solutions. Rien n’empêche non plus de donner plusieurs fonctions à un seul objet. Il s’agit donc d’étudier en détail l’ensemble des services à rendre aux différents utilisateurs.

Convivialité

Bien plus que répondre à des besoins purement fonctionnels, l’aménagement des zones urbaines tente de réaliser le souhait urgent de faire réapparaître dans les villes une vie sociale en dehors du chez soi. En rendant à l’espace public la dignité, la qualité qu’il avait perdues, on lui attribue le rôle essentiel de lieu d’échanges, de rencontres, et de loisirs. L’espace public appartient aux citoyens, qui doivent y trouver leur place. On veillera donc à créer des lieux conviviaux, uniques et originaux, au sein desquels les habitants de la ville aimeront se retrouver, pour discuter, faire des rencontres, jouer, découvrir… C’est le véritable enjeu social de l’aménagement urbain.

Contraintes pour les municipalités

Lampadaire en secteur médiéval, Assise, Italie.

Coût

Le coût global d’une pièce de mobilier urbain est un important facteur de choix.

À son coût d'achat s'ajoute celui des aménagements nécessaires à son installation, des interventions à effectuer sur les réseaux, et des coûts d'exploitation (consommation électrique, eau.).

Un potelet de protection contre le stationnement installé revient à 150 euros, un feu tricolore à 15 000 euros. Une analyse fine du besoin et de l'implantation peut amener à de substantielles économies en éliminant les redondances.

Résistance

Le bon sens laisserait à penser qu'un objet résistant devra être remplacé moins vite. On constate cependant que l'excessive médiatisation des aménagements urbains, amplifiée par la pression des aménageurs, conduit à remplacer des mobiliers avant qu'ils soient détériorés.
L'importance de la résistance aux chocs, au vandalisme (feu, casse, graffitis, rayures), et au nettoyage (jets sous pression, solvants), doit être relativisée. L'accent sera plutôt mis sur la facilité d'entretien ou de réparation du mobilier, fonction du climat et la fréquentation du lieu d’implantation.

Image de la ville

Les espaces urbains sont la vitrine de la ville, le reflet de son dynamisme et de son identité. Les décideurs sont tout à fait conscients de l’enjeu politico-économique que représente l’aménagement des zones collectives.

Une tendance actuelle à l'aménagement durable se dégage cependant dans certaines municipalités plus novatrices, privilégiant les aménagements naturels et économes en entretien.

Dans le même esprit, des éclairages urbains spécialement câblés (système bi-puissance) permettent un éclairage différencié selon les heures de la nuit.

Réponses et principes des aménageurs urbains

Arrêt de bus à Curitiba, au Brésil

Les aménageurs et concepteurs n’imposent pas de règles particulières à suivre pour aménager un espace. Ils insistent tout de même sur un certain nombre de principes à suivre pour éviter les erreurs trop souvent commises par les décideurs qui agissent sans collaboration avec des professionnels de l’aménagement.

Un projet global

Pour éviter la surabondance des objets, qui mène trop souvent à un fouillis illisible où personne ne se retrouve, il faut mener une étude et un projet réfléchis, qui prennent en compte l’ensemble de la zone à réaménager et toutes les fonctions à lui assigner. C’est donc un espace qu’il s’agit de créer, en mettant en relation des objets dont les fonctions sont diverses. Pour y parvenir, on définit le rôle exact des différents espaces, de liaison, de centralité, de représentativité, ou encore de monumentalité. L’ensemble des décisions peut être repris dans une charte qui définira les orientations stratégiques sur l’ensemble de la ville, et qui contiendra des plans établissant le statut des espaces et le rôle qu’ils jouent, des caractéristiques demandées pour le mobilier urbain, ou encore un cahier d’implantation des objets, pour éviter leur éparpillement.

Intégration

Un certain nombre de décisions indispensables doivent également être prises par les décideurs pour garantir l’homogénéité des formes, couleurs, et matériaux du mobilier pour leur intégration dans l’environnement. « La conception fonctionnaliste, qui définit l’espace urbain comme le support d’activités associé à un découpage de compétences et des territoires administratifs, a généré une superposition chaotique d’objets d’origine diverse […] Cette multiplication incontrôlée perturbe la lisibilité de l’espace, fait obstacle aux déplacements et au regard, et devient une nouvelle forme de pollution urbaine » Pour une bonne intégration, les aménageurs rechercheront des similitudes entre les différents produits (matériaux, procédés de mise en forme, structures, …), ou au contraire, recourront aux contrastes. Ils pourront choisir de prolonger l’architecture existante, ou de se situer à l’opposé, pour souligner les qualités respectives du mobilier et de son environnement, toujours dans le but de parvenir à une perception cohérente de la ville.

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