Les otites sont des inflammations de peau ou de muqueuse situées au niveau de l'oreille. En fonction de la position et des caractéristiques de l'inflammation, l'otite va porter un nom plus spécifique.
Les otites externes sont des inflammations se produisant dans le conduit auditif externe, délimité par le tragus en dehors et le tympan en dedans. Elles se manifestent par des œdèmes des tissus du canal, une vive douleur à la mobilisation du pavillon auriculaire et parfois un suintement : l'otorrhée .
Fréquente et bénigne chez l'adulte, elle consiste en une inflammation diffuse, d'origine bactérienne ou mycosique, du derme et de l'hypoderme du méat acoustique externe. Elle se traite par des soins locaux (hygiène et antibiotiques en gouttes auriculaires).
Bien plus grave, l'otite externe maligne survient essentiellement en cas de déficit immunitaire principalement chez le diabétique mal équilibré, âgé, après une petite plaie du conduit auditif (nettoyage agressif des oreilles, ablation d'un bouchon de cérumen). Il se développe une infection à Pseudomonas aeruginosa (ou bacille pyocyanique) initialement limitée aux tissus sous-cutanés, et s'étendant rapidement au cartilage, à l'os, puis aux méninges et au cerveau. Le pronostic est médiocre (la mortalité peut atteindre 20 %), le traitement repose sur une triple antibiothérapie intraveineuse et sur la correction du déséquilibre glycémique.
Complication exceptionnelle des otites moyennes, l'otite interne se caractérise par l'apparition chez un malade souffrant d'otite moyenne de vertiges, acouphènes, surdité, ... par extension de l'infection vers le labyrinthe.
Voir Labyrinthite.
Les otites moyennes (otitis media) sont des inflammations de la muqueuse respiratoire qui tapisse la cavité tympanique. Elles sont subdivisées en trois catégories, les otites moyennes aiguës, les otites moyennes chroniques et les otites adhésives. On peut également préciser ces catégories, en ajoutant les otites chroniques suppurées et non suppurées.
Dans la plupart des cas, l'inflammation de la trompe d'Eustache constitue la première étape de l'otite moyenne.
C'est une inflammation aiguë de la muqueuse de l'oreille moyenne, d'origine microbienne (bactérienne ou virale), fréquente chez les jeunes enfants. La guérison se fait de façon spontanée (85 % des cas), mais parfois un petit geste chirurgical, la paracentèse, et/ou l'utilisation d'antibiotiques peuvent être conseillés, la surinfection de ce type d'otite étant rapide.
Il s'agit toujours d'une inflammation de la muqueuse qui tapisse la cavité tympanique, mais elle est installée depuis plus de trois mois. Ce genre d'otite a tendance à se répéter régulièrement, et le sujet atteint dresse un tableau pathologique donnant l'impression d'une continuité.
L'évolution de la pathologie vers une otite chronique passe nécessairement par une phase d'otite séro-muqueuse, à distinguer de l'otite moyenne aiguë par ses épanchements de mucus dans l'oreille moyenne.
Les personnes souffrant régulièrement d'otites séro-muqueuses peuvent les prévenir par une bonne hygiène (pas de reniflement et un mouchage efficace) et une rééducation tubaire.
Il existe différentes manifestations de l'otite moyenne chronique :
Cette otite fait état d'une otorrhée passant à travers une perforation de la membrane du tympan, en plus des signes de l'inflammation de la muqueuse de l'oreille moyenne.
Stade le plus favorable parmi les otites chroniques non cholestéatomateuses. La surdité est légère, sans otorrhée ni otalgie. Le tympan apparait fragile, désépaissi, souvent perforé. Traitement chirurgical: myringoplastie (greffe de tympan).
La tympanosclérose est une calcification de la membrane du tympan et/ ou des osselets.
Le tympan subit une rétractation dans la cavité de l'oreille moyenne, moulant les osselets.
Le cholestéatome est la présence d'épithélium pavimenteux stratifié dans l'oreille moyenne (c'est-à-dire de peau). Cet épithélium désquame et se kératinise, et peut provoquer l'érosion voire la destruction des structures contenues dans et autour de l'oreille moyenne.
La forme la plus fréquente est le cholestéatome acquis par évolution terminale d'une otite chronique (poches de rétractions essentiellement). Une perforation tympanique acquise post-traumatique ou post-otitique peut également entrainer un cholestéatome par migration de l'épiderme du conduit par la perforation surtout si elle est au contact du sulcus (perforation dite marginale).
Un cholestéatome acquis iatrogène (c'est-à-dire, conséquence indésirable d'un traitement) est exceptionnel (après tympanoplastie, après pose d'aérateurs transtympaniques).
Un cholestéatome congénital (de naissance) est possible et apparait comme une masse blanchâtre derrière un tympan normal
Les complications peuvent être :
Le traitement du cholestéatome est chirurgical et a pour but d'éradiquer tout le tissu cholestéatomateux et de reconstruire les lésions anatomiques et fonctionnelles. Les cavités de l'oreille moyenne et de la mastoïde sont complexes avec des angles morts qui rendent souvent la chirurgie difficile (chirurgie sous microscope). Il n'est pas rare d'opérer à plusieurs reprises un patient pour éliminer un cholestéatome résiduel. Il existe deux grandes techniques chirurgicales : les techniques fermées où le mur osseux du conduit auditif externe est conservé et les techniques ouvertes où ce mur est sacrifié (réservées aux formes récidivantes et/ou très importantes). Le terme d'ossiculoplastie est le fait de rétablir une continuité fonctionnelle entre le tympan et l'oreille interne (effet columellaire) pour remplacer le ou les osselets atteints.