Philippines - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Education

Aux Philippines, l’école est gratuite et obligatoire pour tous les enfants âgés de sept à douze ans. Bien que le tagalog soit enseigné et que, dans les plus petites classes, des dialectes locaux soient en usage, l’anglais n’en demeure pas moins la première langue enseignée. L’influence de l’Espagne et de l’Église catholique a été prépondérante. L’Église possède encore plus de 400 établissements d’enseignement, plus d’une centaine d’universités, dont l’université San Tomas, fondée en 1619. Cette empreinte hispanique et religieuse explique le fort taux d’alphabétisation qui s'élève à 97 % alors qu’il est toujours inférieur à 90 % en Asie du Sud-Est.

Faune et Flore

Un tarsier des Philippines

Selon une légende de Java, l'Asie formait autrefois un continent unique qui fut fragmenté en neuf terres. Les nombreux éléments communs de la faune et de la flore qui donnent leur unité secrète à ces îles désormais dispersées (et excitent la curiosité des scientifiques), apportent un certain crédit à la légende. À la suite de la baisse du niveau des mers, il y a 5000 ans, une série d'isthmes auraient émergé dans les eaux peu profondes entre l'île de Palawan et Bornéo, ainsi qu'entre l'île de Mindanao et des Célèbes. Ces ponts terrestres ont permis des migrations de faune et de flore dont les adaptations et les mutations font la joie des naturalistes. On trouve ainsi plus de soixante espèces végétales endémiques de Bornéo dans les îles méridionales de Mindoro, Palawan et Mindanao. Certaines plantes identifiées comme originaires des Célèbes et des Moluques sont très largement répandues aux Philippines : il s'agit principalement de fougères, d'orchidées et du diptérocarpe, l'arbre national, aussi appelé narra, pouvant atteindre 35 mètres de hauteur, abondant dans les forêts primaires de l'archipel.

Les régions sauvages de Palawan et les îles Calamian toutes proches, abritent certaines espèces animales comme le chevrotin, la belette, la mangouste, le porc-épic, la mouffette, le fourmilier et la loutre, que l'on retrouve à l'intérieur des terres de Bornéo. Certaines espèces de musaraignes de Palawan, ainsi qu'une espèce rare de chauve-souris de Mindanao existent également aux Célèbes. Sous les eaux, on rencontre une multitude de poissons commun à l'est de Sumatra, à l'ouest de Bornéo et au sud-ouest des Philippines. Enfin, de nombreux oiseaux originaires de Malaisie et de Bornéo viennent nicher à Palawan.

Il semble également qu'une passerelle terrestre, plus ancienne que les passages méridionaux, reliait jadis les Philippines à l'île de Taïwan, lorsque cette dernière était encore rattachée au continent asiatique. Les restes d'une espèce préhistorique d'éléphant nain, le stégodon, ont en effet été retrouvés à la fois à Taïwan et dans plusieurs régions des Philippines.

Arts et littérature

Billy Crawford en concert à Londres
Le héros national José Rizal fut tout dabord un poète, un romancier et un artiste. Photo prise en 1893
José Garcia Villa lors d'une conférence en 1953

La jeune femme, tête haute, se déplace avec une lenteur et une sûreté pleine de noblesse. Elle tient à la main deux grands éventails dorés. La richesse et la beauté de sa parure indiquent un rang élevé : c'est une princesse. Elle s'approche de deux figurants qui, tenant des perches de bambou, les croisent et se mettent à en frapper furieusement le sol entre les pieds de la jeune femme, dont le visage ne trahit pas la moindre expression, et qui, sans se départir de sa grâce et de sa sérénité, danse avec vivacité et agilité entre les bambous qui claquent.

La danse

Cette danse, le Singkil, d'origine musulmane, est un grand classique souvent exécuté par des troupes de danseurs folkloriques professionnels. L'une de ces troupes, le Bayanihan (littéralement "travailler ensemble"), de renomée internationale, s'attache à préserver et à populariser les danses philippines traditionnelles dont le raffinement et la théâtralité ont permis de faire connaître les Philippines dans le monde entier. Des spectacles de ballets modernes et classiques créés et chorégraphiés pas des Philippins ont régulièrement lieu à Manille. Les compagnies les plus célèbres sont le Ballet Philippines, la Ramon Obusan Dance Company et la Seasonal Ballet Company, dont l'étoile la plus connue, Lisa Marcuja, fut révélée par le ballet russe du Kirov.

Une nation de musiciens

Les Philippins, rois du rythme, comédiens-nés, ont la réputation d'être un peu les troubadours de l'Asie. Les groupes philippins ont l'habitude de reprendre et d'imiter la musique pop européenne et américaine, en y ajoutant au passage ce zeste brillant et sophistiqué qui est leur cachet personnel. Les tubes occidentaux sont traduits en tagalog et souvent en taglish (mélange de tagalog et d'anglais). Les stars locales de la chanson exercent une influence considérable sur la population, qui voit en elles des modèles.

La reine de la chanson philippine, Nora Aunor, a débuté comme vendeuse de boissons ambulante dans la gare d'Iriga, à Albay (Bicol). Elle fut découverte à l'age de 14 ans, à Manille, lors du concour de chanteurs amateurs (il en existe beaucoup) le plus populaire du pays à l'époque, le Tawag ng Tang-halan. Elle a ensuite donné, dans les années 1960, un spectaculaire exemple de réussite, en devenant productrice de télévision et de cinéma. Parmi les autres grands noms de la scène musicale figure le compositeur, chef d'orchestre, pianiste et chanteur Ryan Calatab, le maître de la musique philippine traditionnelle, et Bobby Enrique, surnommé "le sauvage", maître incontesté du jazz philippin. Freddie Aguilar, le "Beatle philippin" est l'un des rares chanteurs de renommée internationale. au début des années 1980, sa chanson Bayan Ko ("Mon pays") fut l'hymne du mouvement de révolte contre l'ancien président, Ferdinand Marcos. Plus récemment, les chanteurs Willie Revillame, présentateur de la célèbre émission Wowowee, connue dans toute l'archipel, se révéla comme chanteur en interprétant son titre Ikaw Na Nga, ainsi que Billy Crawford, jeune chanteur américano-philippin de 27 ans, fera ses débuts en musique en 1998 et connaît jusqu'à maintenant un succès international en se produisant aux Philippines, ainsi qu'en France et aux États-Unis.

La chanson et ses vedettes font étroitement partie de la vie quotidienne des Philippins. C'est à l'occasion d'émissions de télévision comme "Eat Bulaga" et "Lunch Date" à l'époque et même plus récemment, le Wowowee, que les futures vedettes de l'Asie concquièrent ce public exigeant. La musique classique ne manque pas non plus de dynamisme. Les meilleurs formations classiques, l'Orchestre philharmonique des Philippines, le Choral Ensemble et les Philippine Madrigal Singers, outre le répertoire classique jouent également le oeuvres de compositeur philippins contemporains.

On a déjà évoqué à propos de la diversité des peuple philippins, l'extraordinnaire variété des traditions culturelles que compte l'archipel. Sans doute ce qui était exclusivement culture orale n'a cessé de décliner au contact des colonisateurs et de leur civilisation de l'écrit. L'isolement de bon nombre de ces groupes ethniques leur a cependant permis de préserver leurs traditions musicales. Au cours de ses visites, le voyageur découvrira les gongs musulmans (ku-lintang), le git-git (utilisé par les Mangyans et les Négritos), un violon dont les cordes sont faites de cheveux humains, ou le kubing, une guimbarde répendue dans tout l'archipel.

Le Cinéma

Les premiers films muets furent projetés à Manille dès 1904. Il s'agissait, la plupart du temps, de film européens sous-titrés en espagnol. Le thème du premier film philippin, de 1919, était l'histoire d'une jeune paysanne vertueuse, devait donner le ton de la production locale des trente années suivantes. Le cinéma philippin se caractérisait par son goût pour le sentimentalisme et un jeu outré : on y trouvera de fortes similitudes avec le cinéma indien. Les quarante années ont vu se dessiner deux tendances : la multiplication des films d'action, souvent assez violents, et l'émergence d'un véritable cinéma philippin, traitant ses propres thèmes. A ce titre, le réalisateur Lino Brocka est sans doute la figure la plus marquante de cette rénovation. Son premier film non commercial, Tinimbang Ka Ngunit Kulag qui signifie " Tu as été évalué et jugé insuffisant ", qui relate l'histoire des exclus d'une petite ville vus par un jeune homme, fut encensé par les critiques et ébranla l'industrie cinématographique locale. Depuis, Brocka a produit plusieurs films sur des thèmes politiques, il y a quelques années, dont Bayan Ko (Mon pays), un film contre Ferdinand Marcos, et plus récemment Fight for U.S., l'histoire d'un ancien prêtre, prisonnier politique, et de ses désillusions après la révolution de 1986.

La littérature

José Rizal fut incontestablement la figure marquante de la littérature philippine des années révolutionnaires de la fin du XIXe siècle. Ses deux grands romans, écrit en espagnol, Noli Me Tangere de l'édition Gand, qui paru en 1887 et El Filibusterismo de la même édition, paru en 1891 jetèrent les bases d'une littérature en prose conjuguant les préoccupations artistiques et l'engagement politique. Après 1930, peu de Philippins continuèrent à écrire en espagnol à cause de l'expansion de l'anglais et de l'utilisation du tagalog comme langue littéraire. Au début du XXe siècle, la nouvelle, le dagli, influencée par des courants littéraires anglais et français, devint une forme littéraire très appréciée. Le littérature d'après-guerre a été dominée par deux auteurs : Néstor Vicente Madali González et Nick Joaquin. Né en 1917, Nick Joaquin fut le grand homme des cercles littéraires de Manille. Essayiste, poète, dramaturge, nouvelliste et encore romancier, il a parcouru tous les chemins de la littérature et du journalisme du pays depuis près d'un demi siècle. José Garcia Villa, quant à lui, proclamé artiste national en 1973, souvent cité comme le plus grand poète du pays, se surnommera lui-même le « Doveglion », une contraction des mots signifiant la colombe, l'aigle et le lion (dove, eagle, lion)

De la rue à la scène

L'expression orale mélodramatique sur des thèmes profanes ou sacrés était traditionnelle chez les peuples philippins. Dans ce domaine, l'arrivée des Espagnols s'est traduite par l'apparition de formes hybrides. Dans les premiers poème en langue indigène (tagalog), les sujets religieux tels que les vies des saints, ou romanesques et la métrique étaient espagnols. Au théâtre, le moromoro, comédie accompagnée de musique et de danses avec pour thème recurrent la lutte entre chrétiens et musulmans, servait de cadre à des spectacles aussi vivants que colorés. Au début du XVIIIe siècle, la zarzuela, comédie mélodramatique musicale adaptée de la Commedia dell'arte, conquit rapidement un large public philippin, peut-être parce que cette forme de spectacle se prêtait au traitement de sujets d'actualité. A ce jour, Severino Reyes est considéré comme l'un des plus grand auteur de zarzuela. Il n'est pas rare que ces pièces descendent ensuite dans la rue dans le cadre des fiestas qui conjuguent, sur le mode philippin, théâtre, passion religieuse et l'active participation des spectateurs.

Page générée en 0.156 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise