Platine - Définition

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Symbolique

  • Les noces de platine symbolisent les 70 ans de mariage dans la tradition française (symbole de stabilité).
  • Le platine est le 12e niveau dans la progression de la sarbacane sportive.
  • Le disque de platine est une récompense honorifique remise aux artistes ayant atteint le million d'albums vendus.
  • Sur les jeux PlayStation 3, un trophée (fictif) de platine est obtenu après qu'un joueur ait obtenu tous les trophées de bronze, d'argent et d'or du jeu.

Impacts écologiques et toxicologiques

Quand il est pur et massif, le platine ne pose a priori aucuns problèmes de santé environnementale.
Mais tous ses composés sont hautement toxiques.

Sous leurs formes biodisponibles, les platinoïdes se sont montrés bioassimilables chez les plantes et animaux expérimentalement exposés. Ceci a été démontrée chez diverses plantes terrestres ou aquatiques, pour des composés solubles et pour des particules liée au Pt, Pd et Rh.
Le platine des pots catalytiques, rare et couteux tend à être remplacé par le palladium (ou associé à ce dernier). Dans les mêmes conditions, le palladium semble aussi voire plus bioassimilable que le platine.

- Le Palladium et le platine ont été dosés chez 22 espèces d'algues du littoral californien, avec une technique analytique nouvelle, très sensible ; les teneurs dans ces algues variaient de de 0,09 à 0,61 ng/g pour le palladium et 0,25 à 1,75 ng/g pour le platine (en matière sèche).
- Le ratio moyen de Pt/Pd trouvé dans ces algues était de 3,5 alors qu’il était de 4,5 dans la mer. On suppose donc que ces algues accumulent le palladium et le platine de l'eau de mer, sans discrimination, en raison de la similitude chimique de ces métaux.

Chez les animaux (espèces aquatiques principalement) expérimentalement exposés à des sels solubles ou à des substances catalytiques, la bioconcentration est également démontrée.

- Par exemple, le platine sous forme de H2PtCl6 provoque chez le poisson Danio rerio une lyse et nécrose des cellules de la muqueuse intestinale, des changements dans la sous-muqueuse, et la fusion des villosités entre elles. Cet effet était d'autant plus marqué que la concentration ou le temps d’exposition était élevé. Lors d’une exposition de 15 jours à une concentration sublétale de 16 µg/L, suivie d'un période de non-exposition de 64 jours, ces lésions étaient toutefois réversibles.
- Les animaux filtreurs y sont notamment vulnérables  : À titre d'exemple et de comparaison avec d'autres "métaux lourds", pour la moule zébrée (Dreissena polymorpha) vivant en eau douce, la biodisponibilité des platinoïdes issus de poussières routières se situe entre celle du cadmium et du plomb., avec - peut-on supposer - des effets synergiques.
Des vers parasites des poissons ont également montré une capacité à bioaccumuler les platinoïdes (ils pourraient donc être utile à la biosurveillance fine de milieux aquatiques.
La bioassimilabilité et bioconcentrtion sont également observées quand ce sont des sédiments de rivières urbaines, de la poussière routière ou de tunnel qui sont utilisés comme sources de platinoïdes pour l'expérience)

Parmi les platinoïdes, c’est le palladium qui semble le plus bioassimilable par la faune comme par la flore.

Sous forme de micro ou nanoparticules, le platine devient très actif, même à très faible dose.

Les composés du platine biodisponibles étaient très rares dans la nature. Mais ils sont maintenant produits en grandes quantités par l'industrie et largement répandus dans l'environnement, notamment via l'incinération et lors du vieillissement des pots catalytiques.

- On en trouve une quantité croissante dans les poussières des zones où la circulation automobile est importante. Par exemple à Mexico où les véhicules ont commencé à être équipés de pots catalytiques qu'en 1991.
-Il en allait de même à Boston aux USA, les taux de platinoïdes sont en forte augmentation parmi les particules PM10 inhalées par la population.
- En Italie, dans le sol de Naples et d'une zone périphérique de 120 km2, les taux de Pt et Pd (dosés dans 195 échantillons) variaient de moins de 2 μg/kg à 52 μg/kg pour le platine et de moins de 10μg/kg à 110 μg/kg pour le palladium. Or, les teneurs sont considérées comme anormales au dessus de 6,2 μg/kg de platine et de 17,2 μg/kg de palladium.
Plus la circulation était intense, plus le taux de ces métalloïdes était élevé.
La cartographie de la pollution était fortement corrélée à celle du réseau routier et de la densité de circulation.
Bien qu'ils ne soient obligatoires en Europe que depuis 1993 l'identité et les proportions respectives de platinoïdes (Pt / Pd / Rh) correspondent à celles des pots d'échappement catalytiques, ce qui laisse supposer qu'ils sont bien à l'origine des valeurs de plus en plus élevées (même en Italie où l'État a autorisé les pots non-catalytiques jusqu'en Janvier 2002.).
- Les tunnels sont des zones où l'air est - plus qu'ailleurs- « enrichi » en particules de platinoïdes de petite et très petite taille (PM10 and PM2.5), ce qui laisse penser qu'elles peuvent pour partie passer dans le sang via les poumons. Dans un tunnel étudié en Autriche, les taux variaient selon le point de prélèvement (distance par rapport à l'entrée), le taux de renouvellement de l'air par la ventilation, et le nombre de véhicules empruntant le tunnel. Les taux variaient de 38 ± 5.9 à 146 ± 13 ng émis en moyenne par véhicule et kilomètre, alors que les facteurs d'émission de palladium variaient de 13 ± 2.1 à 42 ± 4.1 ng veh-1 km-1. La plus grande partie du Pt et Pd étaient présent forme d'aérosol dont la taille particulaire dépassait le PM10, mais 12% et 22% respectivement de ces platinoïdes était émis sous forme de particules assez fine (PM2) pour être inhalées et passer dans le système sanguin et d'autres organes.
- Les platinoïdes ont également augmenté dans les sédiments de rivières ou lacs. Par exemple, dans un lac proche de Boston
- L'analyse de 3 platinoïdes (Pt, Pd, Rh) dans les couches de sédiment montre une nette augmentation depuis l'apparition des pots catalytiques (teneurs 6 à 16 fois plus importantes en 1992-2002 qu'avant l'introduction des catalyseurs). Les rapports de proportion entre ces éléments signent leur origine automobile (C'est la même que celle de ces produits dans les pots catalytique des environ 500 million de véhicules équipés de pots catalytiques circulant dans le monde vers 2004. Les teneurs en iridium et le ruthénium (Ru) ont aussi augmenté après l'introduction des catalyseurs.
- Le Pt, Pd et Rh ont été dosés dans des échantillons de neige fraîche prélevés à 14 endroits de la vallée d'Aspe (Pyrénées, France) durant deux d'hiver, (Février 2003 et Mars 2004). Les limites de détection étaient de 0,05, 0,45, et 0,075 pg/g respectivement pour le Pt, Pd et Rh.
La neige fraîche contenait de 0,20 à 2,51 pg/g pour le Pt,de 1,45 à 14,04 pg/g pour le palladium et de 0,24 à 0,66 pg/g pour Rh. les teneurs les plus élevées étaient dans la plupart des cas trouvées près des axes routiers, sans lien direct ou évident avec le trafic routier. Durant l'étude la direction et l'origine des masses d'air atteignant la vallée ont été enregistrées, de manière à fournir des indices sur l'origine de ces platinoïdes.
Les teneurs étaient plus élevées en 2004 qu'en 2003. Les auteurs estiment que les platinoïdes trouvés dans la neige des pyrénées en 2004 provenait du parc des véhicules européen, et certaines activités minières russes.
- Le taux de platine et platinoïdes catalytiques mesuré dans les neiges et glaces du pôle Nord a fortement augmenté entre 1990 et 2000 ; et les taux mesurés dans les couches de neige formées au milieu des années 1990 sont 40 à 120 fois plus élevés que ceux mesurés dans la glace datant de 7000 ans, ce qui indique une contamination à large échelle de toute la troposphère de l'hémisphère Nord par les platinoïdes. Ici aussi, le rapport massique Pt/Rh des échantillons de neige la plus récente est proche du rapport moyen de ces catalyseurs dans les pots catalytiques, ce qui suggère aux auteurs de cette étude « qu'une grande partie de l'augmentation récente du Pt et Rh pourrait provenir de convertisseurs catalytiques d'automobiles ».
- Alors que la contamination par l’osmium (Os) était autrefois associée aux tanneries, les changements récents de composition isotopique de l'osmium (également présent dans les pots catalytiques neufs, comme impureté) montrent une autre source anthropique pour cet élément. L’hypothèse que les catalyseurs automobiles sont une source d’iridium et d’osmium est encore renforcée par le fait que ces éléments sont les plus concentrés dans la poussière de tunnels routiers.

Bien que leur potentiel toxicologiques et écotoxicologiques soit encore mal connu, et qu'on n'ait pas encore détecté d'effets écologiques majeurs ou aigus attribuables avec certitude à ces platinoïdes anthropiques, des effets chroniques sur la biosphère sont suspectés, notamment car :

  • sous forme de très petite particules, ce sont de puissants catalyseurs ;
  • leur augmentation est rapide et cumulative (effets synergiques potentiels) ;
  • Leur augmentation semble déjà concerner tous les compartiments de l'environnement, et au moins tout l'hémisphère-nord ;
  • leur disponibilité biologique est bien plus importante qu'on ne le pensait il y a quelques décennies ;
  • leur bioaccumulation est avérée pour de nombreuses espèces et plausible pour les autres.

La question d'éventuels effets sanitaires - via l'alimentation ou via l'inhalation de particules - se pose donc.

Dans tous les cas, les études sont compliquées par les difficultés techniques d'analyse des traces de Pt, Pd et Rh (bien que des techniques récentes permettent des mesures très précises en Pg/g d'échantillon) et surtout par d'importantes lacunes en matière de connaissance de leurs impacts environnementaux.
De plus, les émissions (industrielles ou des pots cataytiques) changent dans leur composition. Par exemple, à Mexico, on a noté un pic en 1993, puis une moindre augmentation des taux de Pt-Pd-Rh, ce qui suggère que les premiers pots catalytiques perdaient plus rapidement qu'aujourd'hui une partie de leurs catalyseurs, soit parce que la technologie ne permettait pas une bonne adhésion des catalyseurs à la matrice du pot, soit parce que les conducteurs utilisaient des carburants inappropriés, ou pour ces deux raisons à la fois.

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