Un robot conçu par une équipe de l'université de Brême a remporté l'ESA Lunar Robotics Challenge. Crater Exploration and Sample Return, c'est son nom, préfigure peut-être un futur rover lunaire européen. En tous cas, c'est une piste de réflexion sérieuse pour l'
Agence spatiale européenne.
Le robot Cesar
Cette initiative de l'ESA visait à intéresser les étudiants des Etats membres de l'agence à l'exploration humaine et robotique de l'espace à travers une approche ludo-éducative. Pour l'Agence, qui voit la Lune comme un tremplin pour Mars, ce challenge ambitionnait moins la
recherche de
ruptures technologiques que voir les solutions techniques et conceptuelles retenues par les différents protagonistes.
Les 8 équipes en course avaient donc un
cahier des charges à respecter de sorte que pour remporter ce challenge, le rover devait être capable de descendre dans un
cratère, en ressortir après avoir récupéré des échantillons, le tout dans une obscurité totale. Ce qui signifie que l'utilisation de panneaux solaires n'est pas possible pour la production et la fourniture d'
énergie. Des critères très stricts en termes de taille, de
masse et de
puissance étaient également imposés, en ligne avec des spécifications d'une véritable mission.
Concrètement, Cesar est capable de descendre à l'intérieur d'un cratère, profond d'une quinzaine de mètres avec une pente accidentée, inclinée à 40%. Il peut saisir jusqu'à 100 grammes d'échantillons sélectionnés.
La question de l'eau
Cesar préfigure peut-être un type de rover qui sera nécessaire aux explorateurs humains de la Lune pour rechercher de la glace d'eau au fond des cratères.
Si la présence de glace d'eau sur la Lune fait débat, les planificateurs des futures missions habitées veulent croire que certains de ces cratères situés aux pôles en contiennent. Et pour cause, cette ressource naturelle facilitera la vie des premiers colons et renforcera leur autonomie vis-à-vis de la
Terre. Pour les scientifiques, son existence ouvrirait une
fenêtre exceptionnelle sur le
passé de la Lune.
Cela signifie qu'il faudra descendre à l'intérieur des cratères pour en avoir le cœur net. Profonds de plusieurs dizaines de mètres, il est exclu d'envoyer des astronautes à l'intérieur pour des questions de sécurité, d'où l'utilisation de rovers.