Armée de l'air algérienne - Définition

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Insigne officiel du Commandement des Forces aériennes d’Algérie
Insigne officiel du Commandement des Forces aériennes d’Algérie
Cocarde utilisée par l’armée de l’air algérienne
Cocarde utilisée par l’armée de l’air algérienne

L’Algerian Air Force abrégé (AAF), ou bien Al Quwwat Al Djawia Al Djaza'eria en arabe est l’appellation officielle des forces armées aériennes de l’Algérie. Leur création survient au lendemain de l'indépendance algérienne en 1962. L'actuel commandant des forces aériennes le général Abdelkader Lounès, a été désigné à ce poste par le président de la République en avril 2005.

Historique

L’existence de l’armée de l’air algérienne remonte officieusement au temps de l’ALN. En effet cela est peu connu mais des pilotes de l’ALN (Armée de Libération Nationale) se préparaient discrètement à bord de MiG-15 au Moyen-Orient, dans la perspective de voler au secours de leurs frères au front en Algérie. Cette menace fut prise très au sérieux par les militaires français comme l’a déclaré le général Hugues Silvestre de Sacy, chef du Service historique de l’armée de l’air française dans son article intitulé " Les barrages en Algérie, une vision aérienne du bouclage des frontières ", dans lequel il déclare que " la France connaissait l’existence d’une escadrille algérienne qui s’entraînait en Égypte pour ensuite faire des attaques sur l’Algérie à partir de bases perdues dans le désert libyen. La preuve en fut donnée lorsque dès l’indépendance, plusieurs MIG-15 pilotés par des Algériens, s’étaient posés sur la terre algérienne. "

Constitution de l’AAF

MiG-15, un des premiers avions  utilisé par l’aviation algérienne
MiG-15, un des premiers avions utilisé par l’aviation algérienne

Dans les premiers temps, la formation des pilotes algériens s’effectua dans certains pays arabes du Moyen-Orient, dans le cadre d’un programme d’entraide arabe, et qui avait pour but de former et d’équiper la jeune force aérienne algérienne. L'Algérie reçut à ce titre 18 avions d’entraînement Al Joumhouria (“La République”) fabriqués localement ainsi que 5 MiG-15 pour l’interception. En novembre 1962, des experts et instructeurs est-européens ainsi que des matériels plus récents arrivèrent en Algérie avec ce qui semblait être la base de la future force aérienne algérienne : 5 bi-places MiG-15 UTI, 6 avions de transport Il-14 et 10 hélicoptères Mil Mi-4 Hound. Deux Beech D18S furent aussi acquis pour le transport des officiels du gouvernement.

Après de sérieux affrontements avec le Maroc (" guerre des sables ", 1963), les Algériens comprirent les dangers qui les guettaient, ils décidèrent donc de se lancer dans un vaste programme d’entraînement et de réarmement qui allait être parrainé par un allié de poids : l’Union soviétique. Ce programme avait pour but de donner à l’Algérie la supériorité aérienne dans la région et par là, dissuader le Maroc de toute nouvelle attaque.

En 1964, l’Algérie acquit ses premiers avions offensifs : 50 MiG-15Bis et MiG-17F en plus de 14 bombardiers tactiques IL-28. Mais le projet ne s’arrêta pas là, l’Algérie acquit en plus 6 autres avions de transport Il-14, 1 Il-18 pour le gouvernement et le super transporteur russe de l’époque l’An-12 qui furent livrés avec à leurs bords des tonnes d’armes et de munitions pour l’armée de Terre. L’URSS modernisa également la base aérienne stratégique de Boufarik qui fut utilisée pour le soutien logistique de la FAA.

En 1965, un changement à la tête de l’État amena Houari Boumédiène au pouvoir. Ce dernier commença par changer le nom officiel de la force aérienne algérienne en Al Quwwat Al-Jawwiya Al-Jaza'eriya (QJJ). il mit en place un ambitieux programme de modernisation et de formation et renforça également la coopération avec l’Union soviétique dans le domaine de l’armement, c’est ainsi que les premiers avions de combat modernes firent leur apparition au sein de l’AAF. L’Algérie acquit donc deux escadrons de chasseurs bombardiers MiG-17F, 20 autres hélicoptères MI-4 pour le transport, les missions d’attaque au sol et pour les missions de reconnaissance d’artillerie ainsi que 16 autres bombardiers IL-28. Mais l’événement qui provoqua une grande polémique avec le Maroc fut l’arrivée de 6 avions supersoniques MiG-21F-13.

Au début de l’année 1967, 31 nouveaux MiG-21 furent livrés à l’AAF, qui les divisa en deux escadrons d’interception et de chasse.

Les premiers combats aériens

Premier engagement

Les premiers combats des pilotes algériens commencèrent en 1967 avec la guerre des Six Jours, quand 2 escadrons de MiG-17, un de MiG-21 et un autre d’IL-28 furent engagés auprès de la coalition arabe. Avec près de 100 appareils l’Algérie alignait la deuxième force aérienne sur le front égyptien. Les MiG-17 étaient pilotés par des aviateurs algériens tandis que les MiG-21 par des aviateurs égyptiens qui étaient censés avoir plus d’expérience dans l’utilisation de ce nouvel avion. Mais à leur arrivée, les 6 premiers MiG-21 se posèrent sur la base aérienne d’AL-ARICH dans la péninsule du Sinaï qui entre temps était passée sous le contrôle des forces Israéliennes de Défense (IDF). Les 6 avions et leurs pilotes égyptiens furent capturés. Quatre des MiG-21 furent remis aux États-Unis afin de les tester et découvrir ainsi d’éventuelles faiblesses de cet appareil qui les faisait tant souffrir durant la guerre du Vietnam. Certaines sources rapportent par ailleurs que des MiG-17 ont participé à des bombardements contre des troupes israéliennes au Sinaï suite à la débâcle des troupes arabes.

Après la défaite arabe et la supériorité confirmée des Israéliens dans les combats aériens, l’Algérie décida d’intensifier l’entraînement de ses pilotes avec l’acquisition d’un lot de 28 avions d’entraînement CM-170 Fouga Magister et 5 hélicoptères SA-330 Puma. Ces CM-170 appartenaient à l’origine à la Luftwaffe de l’Allemagne fédérale, ils furent transférés en France pour être rénovés et modernisés et enfin livrés à l’Algérie.

Au début de l’année 1971, l’AAF comptait près de 200 appareils avec comme avion principal le légendaire MiG-21 qui composait près de 40 % de la flotte, les MiG-15 et MiG-17 ont prouvé qu’ils ne faisaient plus le poids face à des avions tels que le F-4 Phantom. C’est suite à un accord de partenariat militaire avec l’Union soviétique que l’Algérie commença à acquérir des avions modernes qui étaient en service au sein des forces aériennes de l’URSS. Les premiers chasseurs bombardiers Su-7BMK (avion qui à l’époque était à la pointe de la technologie) ont fait leur apparition avec pour but de remplacer les MiG-17F, donnant à l’Algérie un avantage militaire qui faisait d’elle la seule nation ayant acquis ce type d’appareil dans le bassin méditerranéen.

Ces avions furent déployés pendant la guerre d’usure durant laquelle les Algériens ont appris beaucoup de choses dans le domaine des combats aériens et des techniques de bombardement à basse altitude. Les pilotes ont appris à être en alerte constante et à réduire leur temps de réaction contre d’éventuelles attaques.

Deuxième engagement

Escadron de Mig-21 de l'AAF sur le front égyptien durant la guerre du Kippour en 1973.
Escadron de Mig-21 de l'AAF sur le front égyptien durant la guerre du Kippour en 1973.

En 1973, deuxième engagement direct de l’Algérie dans le conflit israélo-arabe. Elle fut encore une fois la deuxième puissance militaire sur le front égyptien et sa force était composée d’un escadron de bombardiers tactiques Su-7 escorté par un escadron de chasse MiG-21. Un troisième escadron équipé de MiG-17 fut envoyé pour des missions de soutien. Les pilotes algériens étaient cette fois plus préparés et mieux aguerris grâce notamment à l’expérience qu’ils ont acquise durant la guerre d’usure de 1967. Elle fut la seule force aérienne engagée au front à ne pas avoir perdu d’appareils au combat, seul un MiG-17 fut touché par un F-4 Phantom israélien; malgré la gravité du coup, le pilote algérien réussit à crasher le MiG près de sa base d’attache tout en s’éjectant et en évitant de se faire capturer. Les avions algériens avaient accompli toutes les missions qu’on leur a assignées, qui consistaient notamment à attaquer les positions israéliennes dans le Sinaï et à protéger le Caire de toute contre-offensive ennemie.

Parallèlement, Ce n’est qu’au début des années 1970 et avec l’aide de l’URSS, que l’Algérie réussit à ouvrir sa première école militaire de pilotage à Tafraoui près d’Oran. Aujourd’hui cette école a acquis une renommée internationale en formant en plus des pilotes algériens, des aviateurs envoyés par des pays africains et arabes dans le cadre de programmes d’échanges de techniques et de formations.

Organisation de l'AAF suite à l'annexion du Sahara occidental

Après 1973, ce fut une autre guerre mais froide celle-là qui attendait l’AAF : en 1975 le Maroc annexa le Sahara occidental tout en bombardant au napalm les populations de cette région. L’Algérie intervint pour aider ces populations en les mettant à l’abri près de Tindouf. Les responsables marocains voyant cette intervention d’un mauvais œil ramenèrent sur la table la question des frontières en réclamant à l’Algérie la rétrocession de Bechar et de Tindouf. Prenant ces menaces au sérieux, l’Algérie plaça un dispositif militaire sur sa frontière ouest, qui avait pour objectif d’aliéner le roi Hassan II de toute tentation guerrière à l’égard de l’Algérie. Du jour au lendemain des bases aériennes, des tranchées et des stations radars ont fait leur apparition là où il n’y avait que du sable. L’AAF a été l’une des pièces maîtresses de ce dispositif car ses avions étaient toujours prêts à toute éventualité et effectuaient régulièrement des manœuvres combinées aux forces terrestres ainsi que des rotations de jour comme de nuit. Les MiG-21BIS du 110eme, 140eme et 190eme escadron de chasse étaient déployés sur toute la frontière Ouest et pouvaient à tout moment avoir l’appu

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