Citroën SM - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.
Citroën SM
Constructeur : Citroën
Dates de production 1970-1975
Production totale 12 920 exemplaires
Modèle suivant aucun
Classe -
Moteur(s) 2,7L ou 3L. V6
Transmission aux roues avant
Carrosserie(s) coupé
Longueur 4 890 mm
Largeur 1 830 mm
Hauteur 1 320 mm
Poids 1 450 à 1490 kg
Citroën SM allemand
Citroën SM allemand
SM aux États-Unis
SM aux États-Unis

À la suite du rachat de la fameuse firme italienne Maserati en 1968, Citroën voulut créer une GT, en quelque sorte une super DS qui serait équipée d'un moteur Maserati digne des plus grandes GT dans la plus pure tradition italienne. La Citroën SM est alors née en 1970.

La Voiture

C'est un gros coupé à quatre vraies places, celles de l'arrière, plus mesurées certes, mais utilisables par 2 adultes de bonne taille. Le coffre est muni d'un hayon (sièges arrières fixes) que ne possèdera jamais sa descendante indirecte, la Citroën CX (qui reprendra certaines des innovations techniques de la SM).

Elle bénéficie d'une tenue de route exceptionnelle notamment grâce à la célèbre suspension hydropneumatique qui équipe toutes les Citroën haut de gamme depuis 1955 et inaugurée tout d'abord sur la Traction 15H sur les roues arrières, puis sur les 4 roues sur la DS19 (avec des fonctions étendues au freinage, à l'embrayage et à la boîte de vitesse semi automatique), mais aussi grâce à une géométrie exclusive des suspensions : axe de roulis au niveau du sol, déport nul des roues avant (l'axe de pivot passe par le milieu du pneu) qui rend la direction insensible aux chocs de la route ou par exemple à une crevaison, ainsi que grâce à l'excellente répartition des masses (moteur central avant). Autre disposition qui favorise la tenue de route, et que l'on retrouve sur toutes les Citroën de l'époque : les freins sont en sortie de boîte de vitesse, ce qui allège la masse des roues (masse non suspendue). Bien entendu, ceci est au détriment de la maintenance, comme beaucoup de dispositions sur la SM.

Elle est animée de 1970 à 1972 par un moteur V6 à 90° de 2670 cm³ de cylindrée, 3 carburateurs double corps Weber, et d'une puissance de 170 ch DIN au régime très raisonnable de 5500 tr/min (couple 23.5 mkg à 4000 tr/min), développé par l'ingénieur Alferi de Maserati directement et sous la direction du bureau d'étude de la rue de l'Opéra (le bureau d'étude de Citroën se situait à cette adresse à Paris).

Puis pour l'année modèle 1973 jusqu'à la fin de la production, en réponse aux nouvelles normes anti-pollution, le moteur sera équipé de l'injection électronique Bosch L-Jetronic qui fera passer sa puissance à 178 ch à 5500 tr/min (couple 25 mkg à 4000 tr/min) tout en améliorant la souplesse du moteur, mais sans impact positif sur la consommation.

Il a aussi été fabriqué des versions à boîte automatique Borg Wagner à 3 rapports, accouplée de 1970 à 1972 au moteur 2.7L puis, de 1972 à la fin de la production, pour compenser la perte de puissance due au convertisseur, à un moteur de 2965 cm³ qui restera à carburateurs, développant 180cv à 5720 tr/min (25 mkg de couple à 4000 tr/min), mais équipé d'un pot d'échappement à oxydation pour répondre aux normes anti-pollution. Quelques SM seront également exportées (USA/Canada) en version 3L+ boîte manuelle...

C'est une routière extraordinaire (même par rapport aux meilleures voitures modernes), d'une maniabilité incroyable pour son gabarit, exceptionnellement efficace sur mauvais revêtement et particulièrement appréciable sur les parcours autoroutiers (la vitesse était libre sur autoroute à cette époque) : en effet elle profite d'une grande vitesse de pointe de 220 km/h (228 km/h en injection ou 3L carbu à boîte manuelle). Sa vitesse de croisière "naturelle" est de 170 à 180 km/h, qui fait d'elle la plus rapide des tractions avant de la fin des années 70.

Elle comporte de nombreuses avancées technologiques pour cette époque :

  • 4 freins à disques très puissants à commande et assistance hydraulique
  • Une rampe de 6 projecteurs sous verrière (ce qui améliore le Cx global de la voiture qui est de 0.336) dont les 2 intérieurs directionnels et dont la hauteur se règle en continu en fonction du débattement de la suspension arrière (donc du profil de la route) de façon à avoir un faisceau lumineux toujours parallèle à la route (on retrouve cette technologie qui se fait maintenant grâce à l'électronique et non plus grâce à la " magie " de l'hydraulique sur les nouvelles C4 et C5) ;
  • Direction assistée à rappel en ligne droite asservi à la vitesse DIRAVI...
  • jantes ultra légères Michelin en composite dites "RR" (résine renfocée) en option
  • Première voiture en Europe avec réglage en hauteur et en profondeur du volant
  • première voiture avec pare brise collé

La DIRAVI, reprise sur la CX avec une démultiplication légèrement supérieure de 2.5tr de butée à butée (2 tours sur la SM), a souvent été présentée comme une direction à assistance variable. En réalité, l'assistance est constante. C'est la force de rappel en ligne droite qui est asservie à la vitesse et qui donne l'impression, pour les petits angles de braquage, que l'assistance diminue. La direction de la SM est très directe : 2 tours de volant de butée à butée. Ceci permet de la contrôler sur route avec des gestes de faible amplitude, comme une authentique voiture de compétition. L'assistance compense la faible démultiplication. Mais ces deux particularités (faible démultiplication, forte assistance) en feraient une voiture difficile à conduire en ligne droite à vitesse élevée. C'est pour cette raison qu'a été inventé le rappel asservi. Le principe est simple : la colonne de direction est munie d'un plateau dont la forme ressemble un peu à un cœur. Un galet exerce une pression radiale sur ce plateau. Le galet se trouve dans le creux du plateau quand les roues sont en ligne droite. La pression quant à elle est régulée par un dispositif centrifuge, situé sur un des axes de la boite de vitesse.

Son style très particulier fut directement inspiré par le vent. C'est dans ce sens que Robert Opron (styliste qui sera embauché par la suite par la Régie Renault et qui sera auteur entre autre de la célèbre Fuego) donna vie à des formes douces et vives en même temps qui inspirent vitesse et puissance. Ses dimensions sont :

  • Longueur 4,89 m ;
  • Largeur 1,83 m ;
  • Hauteur 1,32 m ;
  • Poids 1 450 kg.

Bien que sa consommation en carburant fut inférieure à la moyenne de la catégorie (15 L/100 à 160 km/h, 12 L/100 en moyenne sur route, mais 18L en ville...), elle fut victime des deux chocs pétroliers de 1973 et 1975, mais aussi et surtout de l'incapacité du réseau Citroën à entretenir la mécanique délicate du moteur Maserati.

Elle fut alors boudée des acheteurs français et étrangers, ce qui explique qu'elle ne fut produite qu'à 12 920 exemplaires entre 1970 et 1975 - la production des caisses étant assurée par la Société Anonyme des Usines Chausson Genevilliers. L'assemblage était assuré par les usines de Javel puis en fin de production par les usines Ligier (qui a produit la JS2 équipée du moteur de la SM). L'arrêt de sa production fut décidé par la nouvelle direction de Citroën sous la pression de la firme nouvellement propriétaire de la marque : Peugeot (qui le reste aujourd'hui encore).

La SM aux États-Unis

Le marché d'exportation principal pour la SM était les États-Unis. Le marché pour les voitures de luxe était beaucoup plus important qu'en Europe, excepté l'Allemagne qui a été également un gros client export pour la SM.

Néanmoins, la conception unique de la SM est très remarquée et fait gagner le prix de la meilleure voiture de l'année 72 délivré par le magazine Motor Trend, fait inconnu pour un véhicule étranger jusqu'alors.

La SM a été équipée pour les USA de phares ronds, car une loi de 1937 interdisait les phares mobiles et carénés.

En dépit du succès initial, les ventes des USA ont cessé soudainement - Citroën s'attendait (mais n'a pas reçu) à une exemption pour 1974 du règlement concernant la hauteur de pare-chocs imposée par la National Highway Traffic Safety Administration. La suspension variable en hauteur de la SM a rendu la conformité impossible...

La SM Sportive

La SM a gagné le Rallye du Maroc en 1971. En 1987, la SM modifiée avec turbo atteint 325 km/h - Bonneville Salt Flats, Utah, États-Unis

Chapron

Quelques exemplaires furent carrossés par le célèbre carrossier Henri Chapron de Levallois-Perret (banlieue de Paris) dont les deux célèbres SM quatre portes (modèle "Opéra") et découvrables commandées en 1971 par le président Georges Pompidou pour les utiliser comme voitures officielles de l’Élysée.

Propriétaires célèbres

L'empereur et icône religieuse Haile Selassie Ier d'Ethiopie a eu une SM, alors que l'Ougandais Idi Amin Dada en possédait sept. Le Shah d'Iran a également beaucoup roulé en SM. Les acteurs américains Burt Reynolds, Dinah Shore, Lee Majors, et Lorne Greene, le président de l'URSS Léonid Brejnev, le compositeur John Williams, le footballeur Johan Cruyff et les comiques Cheech Marin et Thomas Chong étaient, entres autres, propriétaires de SM. Fernand Raynaud s'est tué en Rolls deux jours après que sa SM fut volée.

Film

Burt Reynolds échappe à une flotte de voitures de gendarmerie derrière la volant d'une SM dans le film 1974 Plein la gueule (The Longest Yard). Patrick McGoohan conduit une SM dans un épisode de 1975 de la série américaine de télévision Columbo - 'jeux d'identite 1975 34e episode'. Cf. lien

Dans la série de télévision de 1971, "Les Protecteurs" Gerry Anderson, comportait en évidence une SM bleue platine. Ben Stiller est enlevé en SM dans le film Zoolander.

Yves Montand conduit une SM dans César et Rosalie de Claude Sautet en 1973.

Tomas Milian conduit une SM dans Folle à tuer d'Yves Boisset en 1975.

Fin

L'arrière de la SM
L'arrière de la SM

Après la faillite de Citroën en 1974, Peugeot a pris la propriété de la compagnie et en mai 1975 a vendu Maserati. Il n'y avait alors plus aucune possibilité de produire de SM.

Les observateurs attribuent souvent à la crise pétrolière de 1973 l'arrêt de la SM, mais il est utile de noter que beaucoup de voitures plus consommatrices ont été présentées en même temps que la fin de la production de la SM, comme la Mercedes-Benz 450 SEL 6.9 à la consommation gargantuesque en 1975...

Aux USA, où la SM a été soudainement interdite en 1974, c'était réellement un véhicule économique par rapport aux autres modèles du marché local.

Les ventes ont commencé à diminuer en 1972. Ceci semble être attribuable aux problèmes d'entretien. La plupart des véhicules exigent seulement l'entretien de généraliste, où n'importe quel mécanicien compétent peut correctement maintenir le véhicule. Certains véhicules, comme Citroën et Ferrari exigent un spécialiste connaissant leur conception unique. Elle prit alors le surnom de "Sa Majesté" (pour "SM"...) ou pire, "Sado-Masochiste"!

Pour la SM, ce fût pire car il fallait un spécialiste Citroën et un spécialiste Maserati encore plus rare ! Quand les acheteurs potentiels ont commencé à le réaliser, les ventes ont chuté précipitamment.

Elle ne fut jamais remplacée dans la gamme de Citroën ni dans le cœur de nombreux propriétaires de cette superbe GT.

Chiffres de production

  • 1970: 868
  • 1971: 4988
  • 1972: 4036
  • 1973: 2619
  • 1974: 294
  • 1975: 115

Soit un total de 12.920 voitures produites de 1970 à 1975.

Page générée en 0.004 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise