On désigne sous l'expression révolution copernicienne la transformation des méthodes scientifiques et des idées philosophiques qui a accompagné le changement de représentation de l'univers du XVIe au XVIIIe siècle, faisant passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) les représentations sociales accompagnant les représentations mentales de l'univers (L'Univers est l'ensemble de tout ce qui existe et les lois qui le régissent.), d'un modèle géocentrique, selon Ptolémée (Claudius Ptolemaeus (en grec : Κλαύδιος...) (IIe siècle, déjà adopté au IVe siècle av. J.-C. par la plupart des Grecs), au modèle héliocentrique défendu par Nicolas Copernic (Nicolas Copernic (polonais : Mikołaj Kopernik, allemand : Nikolaus Kopernikus,...), perfectionné par Johannes Kepler (Johannes Kepler (ou Keppler), né le 27 décembre 1571 à Weil der Stadt dans...), Galilée (Galilée ou Galileo Galilei (né à Pise le 15 février 1564 et mort à Arcetri près de Florence,...), et Isaac Newton (Isaac Newton (4 janvier 1643 G – 31 mars 1727 G, ou 25 décembre...).
La révolution copernicienne (La révolution copernicienne est la transformation des méthodes scientifiques et des...), au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) propre, consistait à expliquer le monde (Le mot monde peut désigner :), et les objets qui le composent, par la gravitation (La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction...), appelée loi universelle de la gravitation en raison de son caractère considéré comme général à l'époque.
Pour la représentation du monde antérieure au XIIe siècle en Occident (L'Occident, ou monde occidental, est une zone géographique qui désignait initialement...), consulter :
Entre le XIIe et XVe siècles, la représentation du monde qui se met en place en occident est une représentation géocentrée, dont les fondements sont les suivants :
Seul Aristarque de Samos (Aristarque de Samos, en grec ancien...) suggéra que la Terre tournait autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) du Soleil (Le Soleil (Sol en latin, Helios ou Ήλιος en grec) est l'étoile...).
Après les grandes invasions, l'occident revint à une représentation de la Terre plate. Il fallut attendre les croisades et les échanges avec la civilisation arabo-musulmane pour que l'on prenne conscience que la Terre était sphérique. Cependant, au XIIIe siècle, seules les tranches les plus cultivées de la population en occident commençaient à prendre conscience de la forme sphérique de la Terre. En effet Albert le Grand (Albrecht von Bollstädt connu sous l'appellation saint Albert le Grand, était dominicain,...) et Roger Bacon avaient introduit cette connaissance dans les universités.
Après la guerre de Cent Ans, les personnes les moins instruites dans la société occidentale n'avaient donc pas encore conscience des possibilités théoriques de "circumnavigation" qu'entraînaient la forme sphérique de la Terre. Cette information se diffusa progressivement, par des ouvrages tels que le Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville (à ne pas confondre avec le devisement du monde de Marco Polo). Jean de Mandeville était un explorateur originaire de Liège. Il fut qualifié quelquefois d'imposteur ou d'affabulateur de génie. Toujours est-il que, après un voyage (Un voyage est un déplacement effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel...) de 34 ans en extrême orient (1322-1356), ce qui était considérable pour l'époque, il compila les informations de son voyage et de ceux de missionnaires franciscains et dominicains. Le livre des merveilles du monde, manuscrit rédigé en trois versions, puis traduit en 250 exemplaires dans une dizaine de langues vernaculaires, dut avoir un retentissement important dans la société. On est à peu près sûr qu'il influença le jeune Christophe Colomb (circumnavigation...).
D'autres ouvrages présentaient une représentation cosmographique géocentrée, tels que l'Imago mundi de Pierre d'Ailly. L'Imago mundi fut rédigé en 1410, et imprimé pour la première fois en 1478). Christophe Colomb en avait un exemplaire.
Les grandes découvertes, et principalement les voyages de Vasco de Gama, de Christophe Colomb vers l'ouest (L’ouest est un point cardinal, opposé à l'est. C'est la direction vers laquelle se...), et de Magellan, la découverte consécutive de nouvelles terres situées entre l'Europe (L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un...) et l'Asie ainsi qu'une meilleure connaissance par les Européens des territoires de l'extrême orient, eurent un grand retentissement en Europe, qui fit prendre conscience de la rotondité de la Terre à toutes les tranches de la population.
Il est nécessaire également d'avoir en tête qu'aux XIVe et XVe siècles, on ne faisait pas de grosse différence entre l'astrologie (L‘astrologie est l'ensemble des systèmes de croyances organisés en vue d'obtenir des...), l'astronomie (L’astronomie est la science de l’observation des astres, cherchant à expliquer...), la géographie, la cosmologie (La cosmologie est la branche de l'astrophysique qui étudie l'Univers en tant que système...), la cosmographie, etc.
La prise de conscience collective équivalente sur les mouvements respectifs de la Terre et du Soleil (héliocentrisme) n'aura lieu que plus tard.
Il est nécessaire de bien distinguer ces deux représentations : forme sphérique (géocentrisme) / héliocentrisme (L'héliocentrisme est une théorie physique qui place le Soleil au centre de l'Univers, ou...), même si d'un point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) chronologique et sociologique, il y eut des recouvrements entre les deux représentations cosmologiques.
La victoire des thèses de Galilée a commencé d'intervenir avec le succès de la théorie newtonienne. La victoire définitive a été obtenue par la preuve optique de la trajectoire orbitale de la Terre et les mesures de levées d'index de la première moitié du XVIIIe siècle.
La controverse ptoléméo-copernicienne a d'abord ébranlé, puis provoqué l'abandon de certaines théories soutenues par la scolastique. L'école scolastique s'appuyait sur la description de l'univers physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) contenue dans certains passages de quelques livres d'Aristote, notamment la Physique : selon ces théories, le monde était un assemblage ordonné d'objets spécifiques et soumis à leur nature propre : monde lunaire (Pour les homonymes, voir Pierrot lunaire, une œuvre de musique vocale d'Arnold Schönberg.) des objets légers et sub-lunaire des objets lourds, etc.
Dans un premier temps, les autorités scientifiques, à cette époque liées à l'Église (L'église peut être :) catholique, tentèrent de concilier le système de Ptolémée et le système héliocentrique, par l'équivalence des hypothèses, mais cela ne suffit pas.
Dans l'organisation (Une organisation est) des enseignements de la scolastique, la cosmologie faisait partie intégrante de la métaphysique, avec la théologie. Ces enseignements étaient les plus prestigieux à l'université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...). Les nouvelles théories cosmologiques ont reposé sur l'expérimentation (L'expérimentation est une méthode scientifique qui consiste à tester par des expériences...), en particulier l'observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) avec des lunettes astronomiques. L'expérimentation était précisément l'un des maillons faibles de l'école scolastique. On voit en effet le franciscain Roger Bacon critiquer la scolastique sur ces aspects dès le XIIIe siècle. Il ne faut pas sous-estimer pour autant la philosophie scolastique, qui comprenait des méthodes éprouvées, tant en logique, qu'en éthique, et même en métaphysique.
En fait, les hommes du XVIIe siècle semblent ne pas avoir fait la distinction entre la philosophie d'Aristote basée sur une observation de la nature, et ses traités scientifiques (physique,...). Aristote était un philosophe avant d'être un scientifique.
Dans ce contexte, le projet cartésien d'une science (La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire...) universelle se conçoit comme une réaction contre la scolastique, et contre les "aristotéliciens" : après avoir appris en novembre 1633 le résultat du procès de Galilée, Descartes reçut de son ami Beeckman l'ouvrage de Galilée, le dialogue sur les deux grands systèmes du monde, en 1634, soit un an après la condamnation de Galilée.
Descartes renonça à la publication de son propre ouvrage, le traité du monde et de la lumière (1634), qui ne fut publié qu'en 1664. Il inaugura sa carrière philosophique avec le Discours de la méthode (1637). Dans les méditations sur la philosophie première (1641), Descartes décrivit une forme de doute, très axée sur le sujet, qualifiée quelquefois d'hyperbolique. Descartes cherchait à refonder la philosophie sur un principe premier, le cogito, appelé à remplacer la cause première (Aristote). Descartes écrivit aussi les Principes de la philosophie (1644) et recherche de la vérité par les lumières naturelles.
La conversion de Blaise Pascal, qui aboutit à son adhésion (En physique, l'adhésion est l'ensemble des phénomènes physico-chimiques qui se...) aux thèses jansénistes (Jean Duvergier de Hauranne abbé de Saint-Cyran, Antoine Arnauld), se comprend quant à elle à la fois comme une critique du laxisme des autorités ecclésiastiques, particulièrement des méthodes casuistiques introduites par les Jésuites au début du XVIIe siècle, et d'une réaction par rapport au rationalisme cartésien.
Jean Lacouture (Jésuites) note :
Blaise Pascal critiqua la casuistique et ses tenants jésuites de la Sorbonne (La Sorbonne est un complexe monumental du Quartier latin de Paris. Elle tire son nom du...) (fidèles à la scolastique), d'une façon particulièrement virulente dans les Provinciales (1656) (surtout les lettres IV et V). Ces lettres furent publiées à plus d'une dizaine de milliers d'exemplaires. Elles eurent un impact considérable à l'époque, et encore pendant les Lumières.
Depuis la victoire des jésuites, la position officielle de l'Église catholique est de déplorer l'aveuglement de Pascal qui ne se rendait pas compte que, par de tels écrits, il donnait des armes aux adversaires du catholicisme. On en aura un exemple dans l'Encyclopedia Catholica :
L'impact sera grave sur l'image des jésuites et de l'Église catholique. Marc Fumaroli (Marc Fumaroli est un historien et essayiste et académicien français, né à...), cité (La cité (latin civitas) est un mot désignant, dans l’Antiquité avant la...) par Jean Lacouture (Jésuite) note :
Spinoza aborda également la métaphysique, quelque temps après Descartes, en apportant davantage d'importance à l'intuition que ce dernier. Bergson s'inspira sur ce point de Spinoza au XXe siècle.
Les hésitations des scientifiques, qui à cette époque étaient liés à l'Église catholique, les erreurs d'interprétation de certains théologiens (Inquisition) du XVIIe siècle, notamment lors du procès de Galilée (1633), la confirmation des thèses héliocentriques avec Newton et les preuves optiques de la trajectoire orbitale de la Terre, ont eu pour conséquence que la science s'est affranchie de la tradition aristotélicienne.
La lecture sans doute trop littérale des textes au XVIIe siècle, tant de la Bible que d'Aristote, et les différentes querelles sur ce sujet (conflits entre jésuites et jansénistes), a entraîné une polémique très dommageable pour l'image de l'Église catholique et du christianisme en général, qui se ressent encore aujourd'hui.
Il n'y eut pas, au XVIIIe siècle, de théologien qui fût à la hauteur (La hauteur a plusieurs significations suivant le domaine abordé.) de cet enjeu, alors que la traduction de la Bible, avec des modifications syntaxiques et grammaticales (voir logique de Port-Royal) produisit probablement un effet important sur les philosophes des Lumières.
Les levées d'index de la première moitié du XVIIIe siècle (1741, 1757) sont intervenues trop tard pour restaurer l'image de la scolastique, qui fut qualifiée d'obscurantiste par certains philosophes des Lumières.
La conception de la métaphysique changea ainsi progressivement. Kant écrivit sa critique de la raison pure, en grande partie pour sauver la métaphysique, qui était gravement menacée par la révolution copernicienne. Kant ajusta les fondements et les concepts de la métaphysique, en vue de renouveler l'éthique et le droit.
Le style de la traduction de la Bible dite de Port-Royal par les jansénistes, effectuée avec la participation de Blaise Pascal, a influencé la création littéraire de grands écrivains français, tels que Victor Hugo, Arthur Rimbaud.
Le philosophe Michel Foucault (Paul Michel Foucault, né le 15 octobre 1926 à Poitiers et mort le...), dans les mots et les choses, identifie un changement dans la configuration du savoir (épistémè), qui s'est produit selon lui entre le milieu du XVIIe siècle (époque de Descartes et Pascal) et 1825 environ.
Après cette période de mise en doute de la métaphysique, la période qui suivit la Révolution et l'Empire vit l'émergence de philosophies matérialistes, quelquefois franchement idéologiques.
Dans les années 1820, au XIXe siècle, et dans la première moitié du XXe siècle s'est développée (En géométrie, la développée d'une courbe plane est le lieu de ses centres de...) la doctrine du saint-simonisme, du nom de Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (en abrégé Saint-Simon, à ne pas confondre avec le duc de Saint-Simon, le célèbre mémorialiste de Louis XIV).
Le comte de Saint-Simon prétendait remplacer Dieu par la loi universelle de la gravitation. Dans sa lettre d'un habitant de Genève à ses contemporains (1803), il fit référence à Isaac (ISAAC est un algorithme capable de générer des nombres pseudo-aléatoires, tombé dans le domaine...) Newton, comme le symbole du scientifique idéal, élevant une sorte de culte aux scientifiques.
Cette doctrine connut un certain succès, sous la forme de la philosophie des réseaux (La philosophie des réseaux est, selon le sociologue Pierre Musso, une doctrine philosophique...), selon Pierre Musso.
La doctrine de Saint-Simon inspira un certain nombre d'idéologies matérialistes, comme le positivisme (Auguste Comte), le marxisme,...
Auguste Comte parla d'une loi des trois états, faisant passer l'humanité de l'âge théologique, à l'âge métaphysique, puis à l'âge positif. Il est intéressant de rapprocher cette loi des trois états des bornes chronologiques indiquées par Michel Foucault :
Les découvertes scientifiques de la deuxième moitié du XIXe siècle, et surtout du XXe siècle ont montré que la gravitation n'est pas la seule force (Le mot force peut désigner un pouvoir mécanique sur les choses, et aussi, métaphoriquement, un...) de l'univers. On trouve en effet l'électromagnétisme (L'électromagnétisme est une branche de la physique qui fournit un cadre très général d'étude...), l'interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...) faible, et l'interaction forte. Les découvertes de la relativité (générale et restreinte), ainsi que la physique quantique (La physique quantique est l'appellation générale d'un ensemble de théories physiques...), ont conduit à revoir la prétention selon laquelle l'univers est prédictible selon des "lois" scientifiques. La notion de hasard (Dans le langage ordinaire, le mot hasard est utilisé pour exprimer un manque efficient, sinon...) a été réintroduite, par exemple la théorie des jeux (La théorie des jeux constitue une approche mathématique de problèmes de...).
Ainsi, aujourd'hui, le modèle héliocentrique de l'univers apparaît comme insuffisant : il ne permet pas d'expliquer la déviation du périhélie (Le périhélie est le point de l'orbite d'un corps céleste (planète, comète,...) de Mercure, la courbure (Intuitivement, courbe s'oppose à droit : la courbure d'un objet géométrique est...) des rayons lumineux dans le voisinage (La notion de voisinage correspond à une approche axiomatique équivalente à celle de la...) des corps célestes de forte masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...), les trous noirs, les pulsars, les quasars, etc.
Du reste, le Soleil n'est pas fixe, comme on le croyait à l'époque de Galilée : il tourne autour du centre de la Voie lactée, qui est composé d'un nuage (Un nuage est une grande quantité de gouttelettes d’eau (ou de cristaux de glace) en...) d'hydroxyde (OH), dont la composition isotopique est d'ailleurs un peu différente (En mathématiques, la différente est définie en théorie algébrique des...) de celle que nous connaissons sur notre planète (Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile de...). Ces nouvelles théories cosmologiques ont pu être obtenues grâce à la radioastronomie (La radioastronomie est une branche de l'astronomie traitant de l'observation du ciel dans le...), avec de nouveaux types d'instruments, les radiotélescopes, comme celui de Nançay.
L'expression révolution copernicienne n'a vraiment de sens qu'employée dans son contexte historique. Il est pourtant devenu d'usage courant de l'employer de manière métaphorique dans des contextes contemporains, notamment pour justifier des changements de perspective dans une discipline donnée (Dans les technologies de l'information, une donnée est une description élémentaire,...), en particulier dans le domaine scientifique. Ainsi, dans Ni Dieu, ni gène, Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo soutiennent que la génétique (La génétique (du grec genno γεννώ = donner naissance) est...) n'a pas encore effectué sa révolution copernicienne, et est encore prisonnière du concept aristotélicien d'espèce (Dans les sciences du vivant, l’espèce (du latin species, « type »...).
En philosophie, l'utilisation la plus fameuse de l'expression est celle de Kant, qui qualifie de " révolution copernicienne " la nouvelle théorie de la connaissance qu'il propose : en considérant que la connaissance ne résulte pas d'une simple observation passive du monde mais d'un acte de notre esprit (qui élabore des concepts, procède à des expériences), il estime avoir placé le sujet au centre de la connaissance et non l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) comme ses prédécesseurs. Voyez l'article sur Emmanuel Kant.
Michel Foucault parle, pour notre époque, d'un nouveau changement de conception du monde. Il qualifie les conceptions du monde liées aux époques de l'Histoire d'épistémè. Selon lui, nous entrons dans l'hypermodernité.
On peut distinguer deux causes à la controverse ptoléméo-copernicienne :
La philosophie scolastique paraissait trop " spéculative " (c'est le terme employé par Descartes dans le discours de la méthode) aux scientifiques de l'époque, car elle consistait seulement en dialogues, mais ne prenait pas en compte les résultats des expériences scientifiques.
À cette raison s'en ajoute une seconde ( Seconde est le féminin de l'adjectif second, qui vient immédiatement après le premier ou qui...) sur les traductions des textes de la Bible, surtout de l'Ancien Testament, comme le laisse penser la lettre de Galilée à Christine de Lorraine. Les traductions successives du texte hébreu en grec (Septante), puis en latin (Vulgate) ont probablement entraîné des déformations de sens sur quelques passages clés pour l'interprétation par des scientifiques. La méthode d'interprétation (herméneutique) des Écritures saintes, à savoir la doctrine des quatre sens de l'Écriture, définie par Origène (IIIe siècle) et Jean Cassien (Ve siècle) a été prise en défaut. Cette méthode était à la base des lectures dans les monastères (Lectio divina), et était intimement liée à la théologie scolastique.
Des compléments de recherche sont nécessaires sur le contexte du procès pour confirmer les raisons de la condamnation et son impact (voir article Galilée).
Il s'agirait donc d'un problème d'exégèse plutôt que d'un problème d'herméneutique.
Les protestants approfondirent l'étude de l'Ancien Testament au XIXe siècle.
À partir de Léon XIII, puis avec Pie XII, l'Église catholique introduisit des consignes pour les études bibliques : en herméneutique (interprétation des textes) ainsi qu'en exégèse (étude des textes anciens).
Le pape Pie XII n'a pas été particulièrement ému par la théorie du big bang (Le Big Bang est l’époque dense et chaude qu’a connu l’univers il y a...), à laquelle il a réagi par cette expression : fiat (Fiat (acronyme de Fabbrica Italiana Automobili Torino, fabrique italienne automobiles Turin), est...) lux !
Les papes modernes ont reconnu les talents exceptionnels de Galilée et les erreurs commises par certains théologiens au XVIIe siècle. Le pape Jean-Paul II a renouvelé cette reconnaissance des erreurs commises par certains théologiens du XVIIe siècle à la suite des travaux menés par une commission d'étude entre 1981 et 1992
Il n'en reste pas moins que la philosophie d'Aristote a été quasiment exclue des enseignements philosophiques en France jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et qu'on n'y fait guère référence encore aujourd'hui dans les programmes de philosophie.
" Prêtez-moi seulement votre attention ; je vais vous conduire plus loin que vous ne pensez. En effet, c’est de ce doute universel que, comme d’un point fixe (En mathématiques, pour une application f d’un ensemble E dans lui-même, un élément x de E...) et immuable, j’ai résolu de dériver la connaissance de Dieu, de vous-même, et de tout ce que renferme le monde. "
Descartes, recherche de la vérité par les lumières naturelles.