Un pic de production désigne le sommet de la courbe qui caractérise la production pétrolière d'un puits ou d'un champ pétrolier ; par agrégation le pic pétrolier désigne celle d'un pays voire de l'ensemble de la planète. Cette courbe est censée passer par un maximum, puis décroître. Ce terme est également associé aux chocs socio-économiques et géopolitiques, qui pourrait être consécutifs à l'épuisement des réserves pétrolières mondiales. Appelé (en) Peak Oil en anglais, il constitue l'extrapolation des travaux du géophysicen Marion King Hubbert.
Les principes généraux qui sous-tendent les travaux sur le Pic Pétrolier sont :
Le sujet est donc autant technique qu'économique et géopolitique.
L'objectif premier était bien de prédire la date du Pic Pétrolier ; pour différentes raisons abordées ci-dessous, cette prédiction est délicate. Cependant, les enseignements tirés de cette réflexion gardent un intérêt prospectif.
Le géophysicien Marion King Hubbert suggéra dans les années 1940 que la courbe de production d'une réserve de matière première donnée, et en particulier du pétrole, suivait une courbe en cloche. Il émit l'hypothèse que la production de pétrole d'une région suit une courbe parallèle à celle des découvertes mais décalée dans le temps.
En 1956, lors d'un meeting de l'American Petroleum Institute à San Antonio, au Texas, Hubbert fit la prédiction que la production globale de pétrole aux USA atteindrait son maximum aux alentours de 1970, avant de commencer à décroître. Il devint célèbre quand on s'aperçut qu'il avait raison, en 1970. La courbe qu'il employa dans son analyse est connue sous le nom de Courbe de Hubbert, et le moment où elle atteint son maximum le Pic de Hubbert.
Au lendemain du pic de production domestique des États-Unis, ses travaux reçurent un intérêt renouvelé, mais les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont considérablement déformé la courbe de production, éloignant la courbe consolidée de la production du modèle théorique établi par Hubbert.
Plus récemment, la disponibilité des moyens de calcul personnels ont permis à de nombreux observateurs de se repencher sur la question, à l'issue de la période 1985-2000, très homogène sur un plan économique. C'est dans cette période que la formule de la courbe de Hubbert est utilisée systématiquement, toujours dans le but de prédire la date du Pic et l'état des réserves mondiales.
Les principaux outils permettant de se forger une opinion sur l'évolution des productions pétrolières sont :
Les diverses organisations se penchant sur la question n'ont pas les mêmes opinions sur les perspectives :
La croissance économique rapide de la Chine et de l'Inde incite à avancer cette date. Certains des plus grands gisements pétroliers au monde, tels que Cantarell au Mexique, ont déjà dépassé leur pic. En 2006, selon les chiffres du Departement of energy américain, la production mondiale de pétrole brut (et condensats) a décliné de 200 000 barrils/jours comparée à celle de 2005, tandis que la production "tous liquides", restait stable. En particulier, la production saoudienne a diminué de 8%.
La production de pétrole au cours du temps peut être représentée par une courbe. Cette courbe commence à zéro quand l'exploitation du gisement commence, et finit également à zéro lorsqu' on interrompt l'exploitation du gisement ; à ce moment précis, il peut rester de 20 à 40% de pétrole en place dans le gisement, non récupéré. Entre ces deux moments, la production passe nécessairement par un maximum qui coïncide à peu près au moment où la moitié du pétrole a été extrait. Une fois le pic passé, la production ne peut que décroître. En outre, le pétrole restant est de plus en plus difficile à extraire, et donc de plus en plus cher.
La production de pétrole n'est pas uniquement une question de coût mais aussi d’énergie. En effet, le pompage et les diverses opérations mécaniques effectuées consomment de l'énergie. Quand le gisement s’épuise, il faut en dépenser de plus en plus pour extraire des quantités toujours décroissantes de pétrole. À la fin, on peut atteindre un point où l’énergie nécessaire pour extraire un litre de pétrole dépasse celle contenue dans ce même litre. Le gisement n’est alors plus une source mais un puits d'énergie et son exploitation pour le pétrole-énergie n'est plus rentable. On peut cependant encore l'exploiter comme matière première (pour les plastiques par exemple). En d’autres termes, un gisement peut être abandonné même s’il contient encore une quantité appréciable de brut.
On comprend donc que les réserves de pétrole récupérables dépendent
Ce phénomène est général et se vérifie pour toutes les zones de production. Ainsi en 1956, le géologue King Hubbert avait prédit la diminution de la production états-unienne de brut à partir de 1970. Ce qui s’est produit. Le pic de production a déjà été dépassé dans de nombreux pays producteurs, tels que la Libye (1970), l’Iran (1976), l’URSS (1987), le Royaume-Uni (2000) et la Norvège (2000). Au total, une soixantaine de pays auraient déjà dépassé leur pic. Naturellement, si l’on considère la production mondiale de pétrole, il est évident que le même phénomène est à l’œuvre. La seule inconnue est la date à laquelle ce pic surviendra.
La courbe de Hubbert est donc bien adaptée à l'étude d'un ensemble de gisements pendant une période économique stable ; elle ne permet pas de faire des prédictions à long terme sur l'ensemble de la planète.
Selon Matthew Simmons, qui a exercé un rôle d’expert auprès de la Task Force présidée par Dick Cheney (et supposée définir la politique énergétique des États-Unis), l’Arabie saoudite aurait également passé son pic en 2004. Très récemment, le 12 novembre 2005, une nouvelle (publiée entre autres par AME Info et reprise par de nombreux médias dont Kuwaittimes.net) a stupéfié beaucoup d’experts : le champ de Burgan, situé au Koweït, 2e champ pétrolier de la planète par sa capacité a atteint son pic de production. Les experts pensaient extraire 2 Mbbl/jour pendant encore 30 à 40 ans, mais il plafonne désormais autour de 1,7 Mbbl/j malgré tous les efforts entrepris pour maintenir son débit initial. De plus, un autre très grand champ pétrolier, le complexe de Cantarell au Mexique a atteint son pic en 2006, selon les responsables de son exploitation. Pour ce qui concerne le plus grand champ pétrolier, le gisement de Ghawar, plusieurs spécialistes estiment qu’il est proche du pic, même si les officiels le contestent. Les quatre plus grands champs du monde en termes de production (Ghawar, Cantarell, Burgan et Daqing) seraient donc tous en déclin.
Si l'on peut donc encore douter de la validité du dépassement du pic pétrolier pour l'Arabie Saoudite, 1er producteur mondial, nous devrons attendre quelques années avant d'avoir une réponse claire. Quant au pic au niveau mondial, il reste encore dépendant de l'affinage des capacités d'évaluation ainsi que de la découverte de nouveaux gisements offshore, notamment dans le golfe de Guinée.
Il existe différentes façons de calculer les réserves de pétrole mondiales.
L’estimation des réserves disponibles dans un gisement est faite lors de sa découverte : il s’agit au départ de paris de géologues et d’ingénieurs. Ces réserves sont les réserves initiales, celles sur lesquelles on se base pour calculer le prix de vente du gisement, l’investissement fait pour son exploitation, la valeur d’une entreprise. Ce premier type d'estimation est assez peu fiable, non en raison de l'avancement de la science, mais en raison des enjeux financiers : ainsi, en 1988, lors de la découverte du champ pétrolifère de Cusiana, en Colombie, la compagnie états-unienne Triton (aujourd'hui Amerada Hess) a estimé son potentiel à 3 milliards de barils, une quantité importante qui a fait remonter le cours de son action. Mais BP a fait une nouvelle estimation du gisement après avoir commencé d’extraire le brut à Cusiana : 1,5 milliard de barils. Des experts de l’ASPO pensent que ce gisement ne dépasse pas 800 millions de barils.
En partant des gisements découverts, on extrapole différentes valeurs sur les réserves restantes à découvrir :
Ainsi, pour l'Algérie, on a F95 égal à 1,7 milliards de barils, F50 évalué à 6,9 milliards de barils et F5 estimé à 16,3 milliards de barils (données publiées par l'United States Geology Survey, dont la mission est d'informer le ministère de l'Intérieur états-unien). Ces probabilités de découverte servent à juger de l'assise financière d'un pays ; mais les gouvernements comme les banques utilisent en général une valeur médiane des trois, soit 7,7 milliards de barils, qui a moins d'une chance sur deux d'être finalement découverte.
Le sujet est extrêmement sensible pour les pays pétroliers : ainsi en 2002, la Douma russe a voté une loi d’après laquelle révéler les réserves de gaz et de pétrole russe est un crime passible de 7 ans de prison.
Pour justifier les différentes estimations, les rapports s’appuient sur le fait qu'il existe plusieurs types de pétrole :
Certains experts estiment que les quantités de pétrole non-conventionnel produites seront toujours secondaires, car l’exploitation, même possible, de ces gisements, restera toujours difficile, lente et coûteuse. Elle présente aussi le handicap fondamental d'avoir une production nette d'énergie limitée ; l’extraction et la transformation de ces pétroles non conventionnels consomment une part significative de leur énergie (30 % dans le cas des sables bitumeux de l’Alberta). Cela augmente significativement la pollution générée par unité d’énergie finale. D'autres experts signalent que la seule région de l'Alberta produit déjà 2 millions de barils par jour en 2006, estimation 3 millions en 2010.
Les pays producteurs de l’OPEP ont décidé en 1985 d’indexer leur production sur leurs réserves. Ce qui était sage à l'époque, provoqua des relèvements des estimations à la hausse, afin d’obtenir des droits de production supérieurs. Ce relèvement permet également d’obtenir des prêts plus élevés et de meilleurs taux. C’est cette dernière raison qui explique le relèvement des réserves estimées de l'Irak en 1983, alors en guerre contre l'Iran. Le tableau des estimations suspectes, présent dans l'article Réserves pétrolières#Estimations suspectes de certains pays de l'OPEP, montre ces relèvements subits, il est résumé dans le tableau suivant.
Déclarations de réserves avec augmentations suspectes (en milliards de barils) d'après Colin Campbell, SunWorld, 80'-95 | |||||||
Année | Abou Dabi | Dubaï | Iran | Irak | Koweït | Arabie saoudite | Venezuela |
1980 | 28,00 | 1,40 | 58,00 | 31,00 | 65,40 | 163,35 | 17,87 |
1981 | 29,00 | 1,40 | 57,50 | 30,00 | 65,90 | 165,00 | 17,95 |
1982 | 30,60 | 1,27 | 57,00 | 29,70 | 64,48 | 164,60 | 20,30 |
1983 | 30,51 | 1,44 | 55,31 | 41,00 | 64,23 | 162,40 | 21,50 |
1984 | 30,40 | 1,44 | 51,00 | 43,00 | 63,90 | 166,00 | 24,85 |
1985 | 30,50 | 1,44 | 48,50 | 44,50 | 90,00 | 169,00 | 25,85 |
1986 | 31,00 | 1,40 | 47,88 | 44,11 | 89,77 | 168,80 | 25,59 |
1987 | 31,00 | 1,35 | 48,80 | 47,10 | 91,92 | 166,57 | 25,00 |
1988 | 92,21 | 4,00 | 92,85 | 100,00 | 91,92 | 166,98 | 56,30 |
1989 | 92,20 | 4,00 | 92,85 | 100,00 | 91,92 | 169,97 | 58,08 |
1990 | 92,20 | 4,00 | 93,00 | 100,00 | 95,00 | 258,00 | 59,00 |
1991 | 92,20 | 4,00 | 93,00 | 100,00 | 94,00 | 258,00 | 59,00 |
1992 | 92,20 | 4,00 | 93,00 | 100,00 | 94,00 | 258,00 | 62,70 |
2004 | 92,20 | 4,00 | 132,00 | 115,00 | 99,00 | 259,00 | 78,00 |
Le total des réserves déclarées est de 701 milliards de barils, dont 317,54 douteux.
On peut faire les commentaires suivants :
D'autres exemples incitent à une extrême vigilance sur les chiffres officiels des réserves :
Notons enfin que la définition des réserves prouvées change selon les pays. Ainsi, aux États-Unis, la règle est de ne classer comme prouvées que les réserves qui sont en communication avec un puits en production. C'est donc une définition prudente, mais elle a pour effet que l'on peut accroître les réserves en forant un nouveau puits dans un gisement connu depuis des décennies. À l’inverse, l'Arabie saoudite classe en réserves prouvées les gisements encore inexploités. Quant au Venezuela, il semble qu'il inclut dans ses réserves une partie des pétroles non conventionnels (bitumes) de l'Orénoque.
La Pennsylvanie fut le premier territoire à atteindre son pic de production en 1891. Le premier pays serait la Pologne en 1909 selon certaines sources, mais le sujet est peu documenté. Les États-Unis furent en tout cas le premier producteur Majeur à franchir le pic en 1971, donnant raison à King Hubbert, malgré les dénégations de l'USGS. La liste des pays qui ont déjà franchi le pic suit. Bien sûr, il est possible que certains d'entre eux voient leur production rebondir et franchir un deuxième pic plus tard, mais ce n'est vraiment probable que pour les petits producteurs ayant encore des régions significatives à explorer, cela n'a par exemple aucune chance d'arriver pour la Grande-Bretagne. Il peut aussi être intéressant de suivre les pics par groupes de pays. L'OCDE a atteint son pic en 1997, à 21.1 Mbbls/j, et perdu près de 10% de sa production depuis. L'ensemble des pays non-OPEP et non-ex-URSS (ce qui inclut l'OCDE) semble avoir atteint le pic en 2002.
Le tableau présent dans l'article Réserves pétrolières#Réserves pétrolières par pays, signale les pays ayant apparemment franchi leur pic ; parmi les plus importants, on peut signaler États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Mexique, Pays-Bas, Venezuela.
Pétrole classique (léger, lourd, profond, polaire) | Autres réserves d'hydrocarbures | Notes | ||||||||
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Pays | Pic des découvertes de pétrole | Pic de la production de pétrole | Mi-point de l'épuisement du pétrole | Pic du gaz naturel | Pic du charbon | Pic des sable bitumeux, shale | ||||
Amérique du Nord | ||||||||||
Canada | 1958 | 1973 | 1988 | 2002 | Importance du pétrole extra-lourd | |||||
États-Unis | 1930 | 1971 | 2003 | 1974 | Cas d'école du peak oil, King Hubbert | |||||
Mexique | 1977 | 2003 | 1999 | En phase de plateau, début de déclin a priori très rapide | ||||||
Amérique du Sud | ||||||||||
Argentine | 1960 | 1998 | 1994 | 2004 | ||||||
Colombie | 1992 | 1999 | 1999 | |||||||
Venezuela 1 | 1941 | 1970 | 2003 | Importance du pétrole extra-lourd | ||||||
Chili | 1960 | 1982 | 1979 | ~1980 | ||||||
Équateur 2 | 1969 | 2004 | 2007 | |||||||
Pérou | 1861 | 1983 | 1988 | |||||||
Trinidad | 1969 | 1978 | 1983 | |||||||
Europe | ||||||||||
Albanie | 1928 | 1983 | 1986 | |||||||
Autriche | 1947 | 1955 | 1970 | |||||||
Croatie | 1950 | 1988 | 1987 | |||||||
Danemark | 1971 | 2002 | 2004 | |||||||
France | 1958 | 1988 | 1987 | 1978 | ||||||
Allemagne | 1952 | 1966 | 1977 | 1979 | ||||||
Hongrie | 1964 | 1987 | 1987 | |||||||
Italie | 1981 | 1997 | 2005 | 1994 | ||||||
Pays-Bas | 1980 | 1987 | 1991 | 1976 | Production de gaz réglementée | |||||
Norvège | 1979 | 2003 | 2003 | |||||||
Roumanie | 1857 | 1976 | 1970 | 1982 | Fut le premier pays producteur | |||||
Ukraine | 1962 | 1970 | 1984 | avt 85 | ||||||
Royaume-Uni | 1974 | 1999 | 1998 | 2000 | Offshore, déclin très rapide | |||||
Afrique | ||||||||||
Cameroun | 1977 | 1986 | 1994 | |||||||
Rép. Congo | 1984 | 2001 | 2000 | 2e pic possible grâce à l'offshore lointain | ||||||
Égypte | 1965 | 1995 | 2007 | |||||||
Gabon 2 | 1985 | 1996 | 1997 | |||||||
Libye 1 | 1961 | 1970 | 2011 | |||||||
Tunisie | 1971 | 1981 | 1998 | |||||||
Moyen-Orient | ||||||||||
Bahreïn | 1932 | 1970 | 1977 | |||||||
Oman | 1962 | 2001 | 2003 | |||||||
Qatar 1 | 1940 | 2004 | 1998 | Immenses réserves de gaz | ||||||
Syrie | 1966 | 1995 | 1998 | |||||||
Yémen | 1978 | 1999 | 2003 | |||||||
Eurasie et Asie centrale | ||||||||||
Turquie | 1969 | 1991 | 1992 | |||||||
Ouzbekistan | 1992 | 1998 | 2008 | |||||||
Reste de l'Asie | ||||||||||
Brunei | 1929 | 1978 | 1989 | 2003 ? | ||||||
Chine | 1953 | 2003 | 2003 | |||||||
Inde | 1974 | 2004 | 2003 | |||||||
Indonésie 1 | 1955 | 1977 | 1992 | Pic secondaire en 1996 | ||||||
Malaisie | 1973 | 2004 | 2002 | En phase de plateau | ||||||
Pakistan | 1983 | 1992 | 2001 | |||||||
Thaïlande | 1981 | 2005 ? | 2008 | |||||||
Océanie | ||||||||||
PNG | 1987 | 1993 | 2007 | |||||||
Australie | 1967 | 2000 | 2000 | Déclin très rapide | ||||||
Nlle-Zélande | 2001 | Pénurie de gaz, crise économique |
Données issues de (lien) et du rapport annuel du British Petroleum Energy.
1 membre de l'Opep. Ces pays ont connu un pic "artificiel" avec l'établissement du quota, mais la plupart ne pourront jamais rejoindre les chiffres de production de cette époque. Il en va de même pour quelques pays non-Opep comme Brunei et Trinidad, qui eux aussi ont volontairement restreint leur production dans les années 70.
2 anciens membres de l'Opep.
La prise de conscience du pic pétrolier et surtout de l'avènement global de la période décroissante de la courbe, celle de la déplétion, impose une redéfinition généralisée du mode de vie induit par la période qui s'achève, où le pétrole était une ressource naturelle bon marché et constamment disponible par rapport aux besoins.
Le 11 février 2006, Kenneth Deffeyes, professeur à l'Université de Princeton et expert pétrolier ayant travaillé entre autres pour Shell, (en) annonce que pour lui le pic pétrolier a été atteint le 16 décembre 2005 avec 1006,5 milliard de barils produits depuis le début de l'ère du pétrole.
En 2006, la production journalière de pétrole est de l'ordre de 85 millions de barils par jour. Alors que certains (comme M. Deffeyes ci-dessus) considèrent que le pic de production mondial a été atteint, d'autres considèrent qu'il sera atteint dans la décennie 2010 ou 2020, pour des valeurs variant de 100 à 120 millions de barils par jour ; ces variations considérables s'expliquent par :
Enfin, la date exacte dépend non seulement de la quantité totale de pétrole existant sur la planète, mais de la vitesse à laquelle nous allons le consommer : les solutions de remplacement, au fur et à mesure de leur mise en place, déformeront la courbe de Hubbert.
En France, le pic de consommation pétrolière a été atteint en 1976.
Les prémisses de la pensée sur le pic pétrolier, à savoir, il s'agit d'une ressource limitée, dont nous allons manquer à échéance, ne sont plus remises en cause à l'heure actuelle ; en revanche, de nombreux points, comme la date exacte du pic, son observabilité, la capacité de cette théorie à fournir des chiffres fiables continuent d'être critiqués. La discussion s'est déplacée vers les conséquences, économiques et sociales, du pic ; les tenants de cette théorie auront eu l'avantage d'attirer l'attention du public sur les mutations inévitables consécutives à l'épuisement du pétrole conventionnel.
2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 |
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77,7 | 77,7 (=) | 79,2 (+1,93 %) | 82,1 (+3,7 %) | 83,2 (+1,3 %) | 84,8 (+1,9 %)(estimation) |