Un taux de change est le cours (autrement dit le prix) d'une devise par rapport à une autre.
(EUR = euro, USD = dollar US, JPY = yen selon la codification monétaire internationale, norme ISO 4217 différenciant chaque devise par une abréviation de trois lettres, dont la liste complète est ici).
Ce taux est
C'est soit :
Une devise est, avant tout, une créance "à vue" sur le pays qui l'a émise. Sa valeur relative par rapport à une autre va donc être, à un instant donné, le rapport du crédit qu'on accorde à un pays à celui qu'on accorderait à un autre pays.
Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux de change portant sur une couple de devises en points appelés pips . Pip est l'acronyme anglais de "price interest point", ou " point de swap " en français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci désignait l'unité de " déport " ou " report " du change à terme mais a fini par être appliqué à l'unité du marché au comptant. Il désigne la dernière décimale utilisée :
Le "pip" représente donc un pourcentage différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart dépend :
À long terme, les déséquilibres - et, beaucoup plus rarement, les équilibres - dans la valorisation des devises, se mesurent en Parité de pouvoir d'achat ou PPA (en anglais : Purchasing Power Parity, ce qui donne le sigle hautement mnémotechnique PPP). Il s'agit d'un exercice statistique nécessairement opaque et complexe, qui consiste à comparer dans la durée le pouvoir d'achat d'un consommateur-type dans un pays et une gamme de produits de consommation donnés avec celui d'un autre consommateur-type dans un pays différent et pour une gamme de produits de consommation nécessairement entièrement différents, car correspondant à d'autres habitudes locales en matière de mode de vie et de structure des coûts. En pratique, on utilise généralement le dollar US comme devise de l'indice commun et on va ainsi à chaque fois comparer le pouvoir d'achat d'un consommateur-type d'un pays X et celui d'un consommateur-type américain.
La parité de pouvoir d'achat permet ainsi d'accumuler les erreurs de calcul d'indice des prix - sachant que l'établissement de ceux-ci au niveau national n'est ni parfait ni stable dans le temps. Si elle est particulièrement utile et adaptée pour les comparaisons internationales de niveau de vie, où des marges d'erreur de quelques % ne sont pas significatives, son utilisation pour l'analyse du marché des changes doit être effectuée avec la plus grande prudence.
Dans un souci humoristique, l'hebdomadaire britannique The Economist avait ainsi créé en septembre 1986 son Big Mac Index, un indicateur de PPA comparant tout simplement les prix du Big Mac de McDonald's dans les différentes devises. Cet indice - pourtant peu fiable, compte-tenu des différences dans les positionnements marketing et les structures de coûts locaux de McDonald's - a connu un grand succès et continue à être publié et observé, ce qui ne constitue finalement pas un signe de confiance envers les différents calculs disponibles de PPA.
Voir aussi : en:Discussion and clarification of PPP et en:Big Mac index
Les taux de changes varient fortement au cours d'une même journée, ces variations ne peuvent pas être expliquées par la théorie de la PPA précédemment décrite.
Dans ce cadre d'analyse de court terme, il est nécessaire de se référer à d'autres explications.
Ces variations quotidiennes reposent sur la notion de rentabilité anticipée des dépôts en devises. Les agents économiques détermineront leur demande des différentes devises en fonction de la rentabilité qu'ils anticipent de dépôts dans ces devises.
Imaginons un agent vivant dans la zone euro, il se demande s'il est plus rentable de détenir des dépôts en euros ou des dépôts en dollars.
Ses dépôts en euros lui rapporteront un taux d'intérêts anticipé id (taux d'intérêt sur les dépôts dans la zone euro). Donc la rentabilité anticipée de ces dépôts est :
D'un autre côté, s'il compte détenir ses dépôts en dollars, ils lui rapporteront un taux d'intérêt anticipé if (taux d'intérêt sur les dépôts aux États-Unis), c'est-à-dire cette fois le taux d'intérêt américain. La différence est que, comme notre agent est européen, il désirera les retrouver en euros, d'où la nécessité de les reconvertir dans cette devise. Par conséquent, il doit aussi prendre en compte la variation du taux de change entre les devises sur la période de son dépôt. Il aura donc cette fois une rentabilité anticipée
avec Et+1 la valeur anticipée de l'euro par rapport au dollars lorsqu'il retira son dépôt
et Et la valeur connue de l'euro par rapport au dollars lorsqu'il effectue son dépôt
donc (Et+1 - Et)/Et est la variation anticipée du taux de change de l'euro sur cette période.
Notre agent va donc arbitrer entre ces deux rendements. Un agent américain ferait la même chose mais à l'inverse.
Cet arbitrage, effectué par l'ensemble des agents et dans le cadre d'une circulation parfaite et libre des capitaux, nous amène à une égalisation de ces deux rentabilités (due aux choix de détention des différentes devises).
Cette égalisation implique l'équation suivante, nommée condition de parité des taux d'intérêt (PTI) :
Or, il y aura un rééquilibrage vers une situation dans laquelle on aura :
Ces rentabilités dépendent, comme nous venons de le voir, en premier lieu des taux d'intérêt anticipés et de la valeur anticipée du taux de change. Mais, de manière sous-jacente, cette dernière dépend des données suivantes :
Toutes ces valeurs sont considérées comme relatives car elles sont à considérer à chaque fois relativement à l'autre économie. Plus clairement, si l'inflation anticipée est de 2% aux États-Unis ET dans la zone euro, l'inflation anticipée relative est nulle, donc aucun effet. Dans le cas des États-Unis nous pouvons nous demander si leur politique de déficits publics n'est pas en réalité une forme de politique monétaire. Cette politique aujourd'hui sert leur intérêt en leur permettant à travers la baisse du taux de change de leur monnaie d'obtenir un avantage compétitif par rapport aux autres pays développés.
Les taux de change (et les taux d'intérêts, qui leur sont étroitement liés) agissent bien entendu sur les prix à l'importation et à l'exportation, et sur le sens des flux de capitaux entre zones économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés de manipuler les taux de change, sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt tendance à l'encourager), dans le but d'influencer :
Le taux de change dit euro/dollar est le cours de l'euro chiffré en dollar US, d'où la barre de fraction.
C'est l'instrument financier le plus actif et le plus traité du monde. Sa valeur est donc un indicateur suivi en permanence non seulement par les milieux économiques et financiers, mais aussi par les médias, tant spécialisés que généralistes, du monde entier.
Cette définition est en fait, la valeur externe de l'euro par rapport au dollar américain. Le taux de change est l'inverse de cette fraction.
Ceux qui effectuent des opérations de change à titre professionnel sont appelés cambistes. Les banques en particulier ont des équipes de cambistes, tant pour réaliser les opérations propres de ces institutions sur le marché que pour satisfaire les besoins de change de leurs clients, par exemple, concernant les entreprises, pour leurs opérations de commerce international. Ils agissent comme market makers, c'est-à-dire qu'ils "font des prix", pour une quantité soit standard soit spécifiée, et fournissent à la fois celui où ils achètent (bid, en anglais) et celui auxquels ils vendent (ask, en anglais).
L'unité utilisée aux US : ==Unité utilisée (pip)==
Les cambistes expriment l'unité de cotation d'un taux de change portant sur une couple de devises en points appelés pips. Pip est l'acronyme anglais de "price interest point", ou " point de swap " en français. À l'origine, comme son nom l'indique, celui-ci désignait l'unité de " déport " ou " report " du change à terme mais a fini par être appliqué à l'unité du marché au comptant. Il désigne la dernière décimale utilisée :
Le "pip" représente donc un pourcentage différent et non fixe pour chaque parité. Cet écart dépend :
Ces écarts entre les cours "acheteur" et "vendeur" d'une devise contre une autre sont très inférieurs à ceux qu'un particulier peut constater lorsqu'il souhaite réaliser une opération de change dans une officine de change (ou à sa banque) pour un montant modeste.
Dans le premier exemple, la quotité (quantité minimale) d'une opération de change sur le Forex étant de 100 000 euros (la transaction standard étant plutôt en dizaines de millions), on notera qu'un pip pour une telle quantité échangée vaut 10 dollars. Dans le deuxième exemple, la quotité d'une opération de change étant de 100 000 dollars, un pip pour cette quantité vaut 1 000 yens (soit environ 9 dollars).