Acide gamma-hydroxybutyrique - Définition

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Acide gamma-hydroxybutyrique
Structure de l'acide gamma-hydroxybutyrique
Général
Formule brute C4H8O3
Nom IUPAC Acide 4-hydroxybutanoïque
Numéro CAS
Code ATC
Apparence liquide incolore et inodore
Propriétés physiques
Masse moléculaire 104.11
Caractère psychotrope
Catégorie Dépresseur
Mode(s) de
consommation

Ingestion

Autres noms
  • Gamma-hydroxybutyrate
  • Gamma-oh
  • GHB, G, GBH
  • Georgia Home Boy
  • Grievous Bodily Harm
  • Liquid X, Liquid E, Liquid Ecstasy
  • Blue Verve
  • Scoop
  • Organic quaalude
  • Fantasy, etc.
Unités du SI & CNTP,
sauf indication contraire.

L'acide 4-hydroxybutanoïque ou gamma-hydroxybutyrate ou GHB est à la fois un psychotrope dépresseur utilisé à des fins médicales ou à des fins détournées. Il est produit physiologiquement dans le cerveau des mammifères et est d'une structure chimique très proche d'un neurotransmetteur, le GABA.[1]

Historique

Le GHB est synthétisé pour la première fois au début des années 1920 mais ne rencontre aucune application scientifique, ni pharmaceutique.

En 1961, Henri Laborit, au cours de ses études sur le neurotransmetteur GABA, le synthétise de nouveau.[1]

Il est utilisé dans les années 1960 comme anesthésique hypnotique. Il trouve rapidement une grande variété d'utilisations due à ses effets secondaires minimaux et son action de contrôle, la seule difficulté étant dans la marge étroite de son usage en sécurité.

Chimie

Synthèse

Le GHB est un dérivé du GBL (gamma-butyrolactone). C'est en mélangeant le GBL avec une base, la plupart du temps de la soude caustique, ou NaOH, qu'il devient du GHB. Le GHB est considéré comme moins toxique que le GBL pour des effets équivalents.

Synthèse endogène

Dans le cerveau des mammifères, il est synthétisé à partir de l'acide gamma-aminobutyrique (GABA).[2]

Pharmacologie

Il neutralise temporairement la diffusion de dopamine et en augmente ainsi la concentration dans la synapse.

Il stimule la production d'hormone de croissance de la glande pituitaire.

Il agit sur les endorphines ce qui lui donne des propriétés sédatives et anesthésiantes.

Le GHB agit notamment sur le septum et l'hippocampe par l'intermédiaire du locus cœruleus. Il gère pour une part les comportements d'alarme, de peur, d'anxiété et d'éveil. C'est également cette minuscule structure qui met l'ensemble des muscles du corps en état de profonde relaxation (et même de paralysie) pendant le rêve ou la paralysie du sommeil.

Il s'élimine sous forme de CO2.

Usage médical

Le 4-hydroxy-butyrate de soude a été utilisé comme anesthésiant[3] général et comme hypnotique dans le traitement de l'insomnie, particulièrement dans le traitement de la narcolepsie[1] sous le nom de marque Xyrem© ou, en France de Gamma-OH©. Il est aussi utilisé dans le traitement de l'alcoolisme ou des toxicomanies[1] et pour aider à l'accouchement[3].

Usage détourné et récréatif

Comme drogue, il est utilisé le plus souvent sous la forme d'un sel chimique (Na-GHB or K-GHB) et il est vendu la plupart du temps sous forme de poudre (cristal) mais aussi parfois sous forme liquide.

Ses usages détournés sont[1] :

  • Drogue récréative puisqu'à faibles doses il induit un état de désinhibition proche de l'ivresse, on le désigne alors parfois par le terme erroné d'ecstasy liquide.
  • Drogue de viol, à partir des années 1990, car il se dissout facilement dans l'alcool (goût très léger), et, à plus fortes doses, il induit à un état hypnotique et des amnésies (trouble de mémoire). Cet usage est considéré comme plus répandu aux États-Unis et au Canada où les produits nécessaires à sa fabrication sont en vente libre.
  • Body -building : les body-builders l'utilisent comme complément alimentaire car il stimule l'hormone de croissance, surtout dans les années 1980, cette utilisation sera interdite dans le courant des années 1990.

Il ne doit pas être accompagné d'alcool, de benzodiazépines ou de barbituriques ; car ils agissent comme facteurs aggravant les caractères déprimants du GHB. Toutes ces drogues agissent au niveau du même récepteur membranaire neuronal, le récepteur GABAA et ont un effet synergique qui induit une activité neuronale caractéristique des phases de sommeil.

Effets et conséquences

Effets recherchés

  • Relaxation musculaire ;
  • Désinhibition et diminution de l'anxiété ;
  • Euphorie.

Effets à court terme

La DL50 du GHB chez le rat est entre 1100mg/kg et 2000mg/kg[5], ce qui rapporté à l'homme en fait une drogue peu toxique. Encore une fois, les effets de l'alcool et du GHB étant synergiques, la combinaison des deux diminue fortement cette DL50, rendant de facto le GHB bien plus toxique. On rencontre ce même type de synergie entre les benzodiazépines et l'alcool, tout deux se liant au même récepteur.

Statistique

En 2006, en France, on estime que sur les 120 derniers viols commis, 6 l'ont été sous l'emprise du GHB.[6]

Trafic et production

Jusqu'en 1998, il était relativement disponible sur Internet.[2]

Selon l'OICS dans son rapport du 1er mars 2006, comme pour la plupart des " drogues de synthèse ", la production s'effectue prés des lieux de consommation grâce à la mise en oeuvre de laboratoires clandestins mobiles.
Mais les consommations de GHB et de GBL augmentent de façon significative en Nouvelle-Zélande.

Sous sa forme artisanale, il peut avoir un goût salé.[2]

Législation

Il est répertorié par la convention sur les substances psychotropes de 1971.

Son utilisation récréationelle et comme drogue de viol dans les années 1990 pousse les autorités à le placer dans la liste des substances à surveiller.

  • Aux États-Unis, il est interdit de vente au public en 2000. Mais il est prescrit depuis 2002 dans le traitement de la narcolepsie accompagnée d’accès de catalepsie.
  • Au Canada, le GHB est inscrit à l'annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. La simple possession, la possession en vue d'en faire le trafic, la production, l'exportation, ainsi que l'importation sont illégaux.

Molécules voisines

Depuis son interdiction, les chimistes ont fabriqué des substances qui sont des précurseurs du GHB et qui se transforment une fois ingéré telque le GBL, le 2(3H)-Furanone di-hydro et le 1,4 Butanediol (BD).[2]

Depuis l'interdiction du GHB, une autre molécule ayant les mêmes propriétés est utilisé par les body-builders, le HMB (bêta-hydro bêta-méthylbutyrate). Elle présente des risques de dépendance physique.[2]

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