Dans les années 1980, le DoD (Department of Defense) américain a demandé l'élaboration d'un référentiel de critères lui permettant d'évaluer ses fournisseurs de logiciel. Après une lente maturation, le SEI (Software Engineering Institute) financé par le DoD a présenté en 1991 le CMM (Capability Maturity Model). Ce modèle de référence ne concerne que les bonnes pratiques du génie logiciel. Après un fort engouement pour ce modèle, d'autres modèles similaires ont vu le jour, tels que :
Tant et si bien qu’il fallut rebaptiser le CMM " initial " en SW-CMM (pour Software).
En 2001, le SEI a proposé une nouvelle version de son modèle, le CMMI (Capability Maturity Model Integration) qui englobe les bonnes pratiques des autres modèles, sauf la gestion des ressources humaines qui n'est pas encore considérée. La version actuelle du modèle a été réactualisée en 2006.
Dans l'approche étagée (il existe une approche dite "continue"), les bonnes pratiques préconisées par le modèle sont rassemblées en 22 domaines de processus eux-mêmes regroupés en 5 niveaux de maturité :
Le niveau 1 Initial est le niveau plancher. Les résultats sont imprévisibles (respect engagements) ; l’atteinte des résultats repose plus sur les hommes, sur leur engagement et bonne volonté, que sur l’application disciplinée de bonnes pratiques définies. Image : ca peut marcher mais en courant dans tous les sens : instabilité.
Le niveau 2 est orienté Projet. Ce niveau assure que les pratiques basiques de gestion de projet sont toujours mises en œuvre (gestion des exigences, estimations de charge argumentées, suivi de projet, mesure d’indicateurs, contrôle qualité, …), même dans les contextes difficiles. Les projets respectent généralement leurs engagements. La discipline s’exerce projet par projet. Certains processus sont maîtrisés ; il est possible de les répéter. 7 domaines de processus sont regroupés au niveau de maturité 2
Le niveau 3 est Défini. A ce niveau, l’organisation dispose d’un ensemble de processus standard, qui sont adaptés par chaque projet. Chaque projet capitalise son expérience et permet de bonifier le capital collectif.
Le niveau 4 est Géré Quantitativement. A ce niveau, les processus clés sont sous contrôle statistique (surveillance d’indicateurs quantitatifs, et actions correctrices si dérives). Élimination des causes spéciales de variation.
Le niveau 5 est Optimisé. L’organisation est dans une boucle permanente d’amélioration continue. Des analyses causales statistiques menées régulièrement permettent ces améliorations.
Et l'ISO 9001 dans tout ça ?
CMMI et ISO 15504 alias SPICE