Bipédie - Définition

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La bipédie est le fait de se mouvoir sur deux membres postérieurs, donc 'debout'. Un animal ou une espèce ne sont bipèdes que s'ils passent autant ou plus de temps à marcher sur deux membres postérieurs que par tout autre moyen. Un animal qui se tient sur ses deux pattes cinq secondes voire une heure par jour ne sera pas considéré comme un bipède.

L'Homme est le bipède le plus répandu sur Terre. Il a des origines communes avec les singes (dits hominidés comme l'orang-outan, le gorille...), qui sont également capables de se mouvoir sur leurs deux membres postérieurs.

Le débat sur la bipédie entre dans le cadre de celui plus large sur le chaînon manquant, le passage d'hominoïde à hominidé - et par antinomie sur ce qui nous différencie des autres animaux. Dans ce contexte on oppose généralement bipèdes à quadrupèdes.

La période généralement admise de nos jours pour la séparation du singe et de l'homme, est celle entre 7 et 5 millions d'années. Peu de fossiles de cette période ont été mis au jour. La transition a été beaucoup plus rapide (moins d'un-demi million d'années) qu'on ne l'a pensé pendant longtemps.

Animaux bipèdes

  • Humain;
  • les kangourous;
  • Les oiseaux;
  • Certains dinosaures;
  • Le rat-kangourou;

Origine(s) de la bipédie humaine

Hypothèse de la savane

À ce jour cette théorie est encore la plus couramment enseignée et acceptée. On la relie souvent à celle de la Main Outil.

L'ancêtre de l'homme aurait appris à marcher parce que la forêt reculait au profit de la savane. Mis à part le fait qu'il n'y aurait plus eu d'arbres sur lesquels grimper, la station debout aurait alors eu de multiples avantages :

  • surveillance du territoire au-dessus des hautes herbes.
  • meilleure régulation de la température du corps. La position debout présente moins de surface au soleil, et plus de surface au vent.
  • l'absence de pilosité serait également venue pour aider à la régulation de température (moins de couverture pour le corps)
  • transport d'outils et/ou armes, imposé par le nomadisme de la vie de savane (Hypothèse de la Main Outil).

Certains arguments ont été avancés contre cette théorie : si les traits distinctifs des humains viennent de l'adaptation à la savane, on devrait trouver au moins certaines de ces adaptations chez d'autres mammifères de la savane. Cependant, on n'en retrouve aucune parmi ceux-là, même chez les autres descendants d'ancêtres communs, comme les vervets, babouins ou autres. Aucun autre animal de la savane n'a adopté l'apilosité 'pour se rafraîchir': les poils fournissent au contraire une protection contre le soleil. Qui plus est les poils sont essentiels pour les primates quel que soit leur environnement : les jeunes en bas-âge s'accrochent à eux pendant que leur mère vaque à ses occupations.

La bipédie apprise dans les arbres ?

De nombreuses observations corroborent les faits: les chimpanzés (Pan troglodytes), qui passent moins de 3% de leur temps debout selon une longue étude de Kevin Hunt (publiée en 1994), le font principalement sur les grosses branches dans les arbres même. Il recherchait des exemples de bipédie facultative chez les singes. Son article initia une école de pensée selon laquelle la bipédie peut être apprise dans les arbres. D'autres études ont depuis montré que les orang-outans montrent les mêmes tendances, ainsi que d'autres singes. Les scientifiques indiquent que la vie dans les arbres est propre à développer l'équilibre nécessaire à la bipédie.

Théorie de la Bipédie Initiale

  • Voir article spécifique : Théorie de la bipédie initiale

La bipédie apprise dans l'eau ?

Publiée pour la première fois en 1960 par Sir Alister Hardy FRS, la Théorie du Primate Aquatique a été récemment remise à l'ordre du jour par l'accumulation de plusieurs études et d'évidences (photos, films) de provenances variées, montrant des singes marchant dans l'eau de préférence à la nage.

La plupart des particularités de la physiologie humaine seraient courantes chez les mammifères aquatiques bien que très rares chez ceux terrestres. Nos ancêtres auraient donc vécu pendant longtemps en habitat inondé, semi-aquatique – ce qui résoudrait la majeure partie des questions de physiologie humaine restées jusque là sans réponse.

Le début de ces évolutions serait contemporain de la divergence entre les grands singes et les humains.

Toutefois cette hypothèse reste controversée et est loin de faire l'unanimité chez les paléoanthropologues.

Qui est le premier bipède ?

Le squelette d'un hominidé âgé de 3,8 à 4 millions d'années vient d'être découvert en Éthiopie. Cela fait de ce dernier le plus ancien connu si l'on exclut Orrorin tugenensis et/ou "Toumaï". Cette découverte a été annoncée par l'équipe du paléontologue américain Bruce Latimer.

Le lieu de la découverte est à 60 km de celui où avait été trouvé en 1974 la célèbre Lucy, dans le nord-est éthiopien. Ce lieu a été inondé il y a 7 millions d'années, devenant la Mer d'Afar. On a retrouvé avec Lucy des fossiles de crocodiles, de tortues de mer, et de pinces de crabes, le tout au bord d'une plaine inondable près de ce qui à l'époque était la côte d'Afrique. Les habitants se seraient retrouvés soudainement dans des environnements semi-aquatiques variés: forêts inondées, marais, mangroves, lagons, ...

Plus tard leurs descendants, ayant acquis des caractéristiques adaptées à la vie aquatique, seraient retournés sur le continent et auraient remonté le Nil vers le sud. On a trouvé plus au sud des fossiles d'autres Australopithèques, plus récents et presque toujours près de milieux aquatiques.

D'un autre côté, Richmond et Détroit affirment prouver que Lucy était encore quadrupède:

"Ici nous apportons la preuve que des fossiles attribués à Australopithecus anamensis (KNM-ER 20419) et Australopithecus afarensis (AL-288-1 ou Lucy) conservent une morphologie spécialisée du poignet associée à une forme de quadrupédie. La morphologie distale du radius diffère de celle des derniers hominiens et des primates anthropoïdes non "quadrupèdes", suggérant que la quadrupédie avec appui sur les jointures est une particularité dérivée des grands singes Africains et du clade humain. Ceci enlève les arguments morphologiques pour l'existence d'un clade chimpanzés-gorille, et suggère que des hominiens bipèdes se sont développés à partir d'un ancêtre marchant "à quatre pattes" et qui était déjà en partie terrestre." (B. G. Richmond et D. S. Détroit, "Une preuve que l'homme provient d'un ancêtre "quadrupède", citation) .

Dans le même journal ayant publié cet article, Collard & Aiello (2000) discutent ces résultats. Le dilemme est le suivant:

  • A. afarensis aurait pu avoir des vestiges de marche sur les jointures (des membres antérieurs) tout en étant déjà devenu bipède. Mais des recherches récentes ont montré qu'on ne pouvait pas accorder autant de crédit qu'on le pensait aux inférences philogénétiques tirées des fossiles. D'autres rappelent que les os sont relativement plastiques au cours d'une vie. On ne s'explique pas non plus que Australopithecus africanus, un descendant possible de Australopithecus afarensis, ait perdu ce trait si celui-ci était philogénétique. Il semble donc bien que Lucy marchait sur les jointures.

Pourtant elle montre aussi la déformation du radius impliquée par la bipédie, ainsi que d'autres traits dans le même sens.

Curiosités

Dans des circonstances exceptionnelles, certains animaux quadrupèdes peuvent aussi devenir bipèdes, ici un chien.

Un robot bipède français, Rabbit, a été conçu spécialement pour l'étude de la marche et la course.

Le suricate, certains chiens de prairie américains, peuvent se tenir debout de manière prolongée... Le lézard Jesus-Christ ou basilic (Basiliscus plumifrons), est même capable de courir sur l' eau ! (de courtes distances). Video :]

Sources

  • Mutants : On Genetic Variety and the Human Body ('Mutants: sur la variété génétique et le corps humain), par Armand Marie Leroi. (livre en anglais sur les mutations, et la rapidité avec laquelle elles peuvent se produire (et une race évoluer))
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