Dans un dispositif électronique (par exemple dans une cellule photovoltaïque ou une diode organique électroluminescente- OLED), exploiter la chiralité permet d'émettre de la lumière polarisée, ou encore d'améliorer le transport de charges électriques. Introduire cette
chiralité dans des semi-conducteurs à base de
carbone, plus légers, moins chers et moins fragiles que leurs homologues en
silicium utilisés habituellement en électronique, est une piste suivie par les scientifiques.
Dans des travaux publiés dans
Advanced Functional Materials, des chercheurs de l'
Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/INSA Rennes/ENSCR/Université de Rennes) et de l'Institut des sciences moléculaires de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université/Centrale Marseille) ont synthétisé, isolé et étudié des semi-conducteurs chiraux composés de quinolinophénothiazine, un fragment moléculaire très prometteur qui a récemment montré son potentiel en électronique
organique. Ils ont pu mettre en évidence une caractéristique très particulière de ces dérivés: l'inversion très
lente de leur
atome d'
azote.
Cela signifie qu'à température ambiante, il n'est pas possible pour le dérivé de
passer d'une de ses formes chirales à l'autre et on peut donc isoler chacune des deux formes. Ces semi-conducteurs organiques chiraux sont dits "optiquement purs". Ces travaux pourraient ouvrir la voie à l'utilisation des dérivés de quinolinophénothiazine optiquement purs en électronique organique.
Références:
Cassandre Quinton, Lambert Sicard, Nicolas Vanthuyne, Olivier Jeannin et Cyril Poriel.
Confining Nitrogen Inversion to Yield Enantiopure Quinolino[3,2,1-k]phenothiazine derivatives
Adv. Funct. Mater. -
Août 2018
DOI: 10.1002/adfm.201803140