Des prescriptions d'activités physiques après une hospitalisation pour favoriser l'autonomie des personnes âgées

Publié par Isabelle le 07/03/2019 à 14:00
Source: Université de Montréal
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Crédit: Getty
Les aînés canadiens représentent 18% de la population, mais comptent pour 42 % des hospitalisations. Ces séjours à l'hôpital ont de lourdes conséquences: déclin de la mobilité, risque accru de chute et réadmission hospitalière... Autant d'obstacles à l'autonomie de la personne et à son maintien à domicile. Une équipe de recherche propose une approche simple pour réduire ces écueils: des prescriptions d'activités physiques à faire quotidiennement à la maison, au retour d'une hospitalisation. Elles ont été appréciées et se sont révélées efficaces: près de 8 personnes âgées sur 10 ont aimé leur programme d'exercice, qui a contribué à empêcher l'augmentation des chutes sur 12 semaines. Aussi, plus de 8 intervenants sur 10 l'ont trouvé pertinent et facile à utiliser. Cette étude a été menée à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal (CCSMTL) par Mylène Aubertin-Leheudre, kinésiologue et professeure au Département des sciences de l'activité physique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), et par la Dre Marie-Jeanne Kergoat, chef du Département de gériatrie du CCSMTL et professeure titulaire à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal.

Trois tests simples pour prescrire un programme d'exercices

C'est prouvé: faire de l'exercice permet de contrer la perte de muscle et de force. L'activité physique renforce également l'équilibre et la confiance en ses capacités de mobilité et d'autonomie. Or, après un séjour à l'hôpital, presque tous les aînés se sédentarisent, augmentant par le fait même les déclins d'autonomie physique et de mobilité. Afin de faciliter la "prescription" de programmes d'exercices physiques, l'équipe de recherche de Mylène Aubertin-Leheudre a conçu un outil d'aide à la décision basé sur des données de recherche. En se fondant sur trois critères simples (la capacité cardiomusculaire, l'équilibre ainsi que la santé cognitive et la présence ou non d'un proche aidant), le personnel soignant était en mesure de "prescrire" un des 27 programmes élaborés. Ces activités étaient à faire au retour au domicile, tous les jours. Comme ils étaient exécutés par des personnes âgées fragiles sans surveillance professionnelle, ces exercices devaient être simples et sécuritaires. Nécessitant au plus une chaise et un comptoir de cuisine, ils sont accessibles au plus grand nombre.

Résultats: simple, facile et efficace!

L'objectif principal de Mylène Aubertin-Leheudre était de proposer une approche simple, sécuritaire et efficace. "Pour que le programme soit accueilli par les professionnels de la santé, il devait être perçu comme facile et rapide à utiliser ainsi que sécuritaire pour leurs patients. Les patients, quant à eux, devaient avoir confiance en l'efficacité du programme et en leur capacité de réaliser seuls les exercices en toute sécurité. D'un côté comme de l'autre, les résultats sont positifs", se réjouit la chercheuse de l'UQAM.

Selon les résultats de cette étude de 12 semaines, on a constaté chez les participants une augmentation de la vitesse de marche et aucune hausse du nombre de chutes. Ils sont 76 % des participants âgés à avoir apprécié le programme et 82 % s'en sont dits "satisfaits" ou "très satisfaits"; 88 % des professionnels ont trouvé le programme "pertinent" ou "très pertinent". La plupart ont mentionné sa facilité et sa rapidité d'utilisation.

À venir: implantations et évaluations

Fortement appuyé par le CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, le projet suscite déjà l'intérêt d'autres établissements. "Nous souhaitons maintenant implanter ce programme à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal et dans deux autres établissements. Cela permettra de le tester auprès de clientèles âgées ayant d'autres profils et auprès d'autres types d'équipes de soins. Ce sera également l'occasion d'évaluer son ratio coût-efficacité. Je crois que cette approche permettra de réduire grandement le nombre de nouvelles hospitalisations des gens âgés, mais nous devons le mesurer concrètement. À long terme, c'est l'ensemble des personnes âgées du Québec qui devraient en profiter", conclut la kinésiologue.
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