Des scientifiques de l'Université de Montréal et de l'Université McGill ont conçu et testé une nouvelle méthodologie génomique qui a permis de révéler la présence d'un écosystème bactérien à bord de la Station spatiale internationale (SSI). Leur étude paraît dans la revue
scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) Environmental Microbiology.
Photographie de la commandante Peggy Whitson autour des modules Destiny et Harmony. Sa sortie dans l'espace avec l'astronaute (Un astronaute est le nom donné à une personne qui voyage ou ayant voyagé dans...) Daniel Tani a duré 7 h 4 min. Crédit: Agence spatiale canadienne (L'Agence spatiale canadienne (ASC) ou en anglais Canadian Space Agency (CSA), est le service...)
Jusqu'à ce jour, on en connaissait peu sur les différents types de microbes présents dans la SSI. La nouvelle approche permet d'identifier et de cartographier les différentes espèces de bactéries à l'intérieur de la Station. Cette identification est importante pour assurer la santé des astronautes et elle sera cruciale pour les futurs voyages spatiaux de longue durée. Elle aura aussi des applications dans les domaines de la gestion de l'
environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) et de la santé.
"Cette nouvelle approche permet d'obtenir une image spectaculaire du monde bactérien dans l'espace, et la possibilité d'appliquer cette méthode à l'exploration de nouveaux environnements microbiologiques est vraiment excitante, souligne Nicholas Brereton, conseiller à la
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) (nature et vie) à l'Institut de recherche en
biologie (La biologie, appelée couramment la « bio », est la science du vivant....) végétale de l'
Université de Montréal (L’Université de Montréal est l'un des quatre établissements d'enseignement...).
Le défi de maintenir propre l'intérieur des habitats en orbite a été initialement documenté dans la station spatiale russe Mir, où les conditions s'étaient tellement détériorées que des moisissures étaient apparues partout dans l'environnement. Dans la SSI, les différentes agences tentent de réduire la croissance microbienne depuis son lancement, en 1998.
Des protocoles stricts de nettoyage et de décontamination sont en place afin de préserver un environnement sain dans la Station. En orbite, l'équipage nettoie et passe l'aspirateur régulièrement dans les aires de vie et de travail.
Néanmoins, les missions de ravitaillement de la SSI apportent dans leur sillage de nouvelles espèces de bactéries, puisqu'elles approvisionnent la Station en matériel divers, nourriture, équipement de laboratoire et plantes et animaux vivants pour des expériences. Dans ce milieu fermé, l'accumulation des bactéries peut devenir problématique.
"Les scientifiques ont une bonne compréhension des grandes familles de bactéries présentes à bord de la SSI, explique Emmanuel Gonzalez, spécialiste en métagénomique à l'Université McGill. Par contre, nous avons mis en évidence un écosystème bactérien beaucoup plus diversifié que ce que nous avions imaginé. C'est un bon pas en avant dans notre compréhension de la
biosphère (La notion de biosphère désigne à la fois un espace et un processus auto-entretenu (jusqu'à ce...) qui nous accompagnera dans les habitats extraterrestres."
La méthode de caractérisation microbienne a été pilotée à partir de données obtenues de la
Station spatiale internationale (La Station spatiale internationale (en anglais International Space Station ou ISS) est un habitat...); toutefois, les applications sont beaucoup plus larges, selon les scientifiques derrière la
technologie (Le mot technologie possède deux acceptions de fait :). Les chercheurs peuvent reproduire cette approche pour étudier des environnements difficiles comme les océans et les sols. La méthode est présentement utilisée pour comprendre des maladies humaines et les microbiomes.
David Saint-Jacques nettoyant la Station spatiale internationale en janvier 2019. Crédit: Agence spatiale canadienne
Répertoire des bactéries détectées et de leurs origines spécifiques (tractus gastro-intestinal humain, fleurs, eau et souris de laboratoire). Crédit: Agence spatiale canadienne