Les UV contre la microflore des mobiles

Publié par Adrien le 29/05/2019 à 08:00
Source: Jean Hamann - Université Laval
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Les cellulaires et les tablettes sont maintenant utilisés quotidiennement par une bonne partie du personnel hospitalier et par les patients eux-mêmes. La présence de microbes pathogènes sur ces appareils favorise la propagation des maladies nosocomiales.
Les rayons ultraviolets inactivent des pathogènes qui peuvent contaminer les appareils mobiles en milieu hospitalier

Une équipe de l'Université Laval vient de démontrer que l'exposition aux rayons ultraviolets (UV) peut constituer un moyen efficace pour détruire la microflore retrouvée sur les appareils mobiles en milieu hospitalier. En effet, les UV ont une efficacité comparable à celle d'un désinfectant pour inactiver trois espèces microbiennes qui posent des risques pour la santé des personnes hospitalisées, rapportent les chercheurs dans un article publié par le Journal of Applied Microbiology.

Les appareils mobiles abritent une microflore variée, dont certaines espèces pathogènes qui peuvent survivre plusieurs jours, voire des mois, sur des surfaces sèches. Si leur présence pose un risque faible pour les gens en bonne santé, il en va autrement pour les personnes malades dont le système immunitaire est affaibli.

"Les cellulaires et les tablettes sont maintenant utilisés quotidiennement par une bonne partie du personnel hospitalier et par les patients eux-mêmes, souligne l'une des auteurs de l'étude, Julie Jean. La présence de microbes pathogènes sur ces appareils favorise la propagation des maladies nosocomiales. Les aérosols, les solvants et les abrasifs normalement utilisés pour décontaminer les surfaces ne sont pas recommandés pour les mobiles. C'est ce qui nous a conduits à tester l'efficacité d'un prototype d'appareil de désinfection aux UV développé par une compagnie canadienne."

Cet appareil est une petite enceinte contenant six lampes UV. Les chercheurs y ont placé des lames de verre ou de plastique sur lesquelles se trouvaient, en concentrations connues, trois espèces de microbes causant des maladies nosocomiales: une souche de staphylocoque doré résistante à l'antibiotique méticilline, un bactériophage, MS2, similaire au virus qui cause la gastroentérite chez l'humain, et une souche de C. difficile.

Les tests indiquent qu'une exposition de 15 secondes aux UV inactive plus de 99,5% des microorganismes des deux premières espèces. La bactérie C. difficile résiste davantage, mais une exposition de 60 secondes vient à bout de 98,8% de ses effectifs. "L'exposition aux UV ne détruit pas tous les microorganismes présents, mais cette approche est aussi efficace et moins contraignante que le nettoyage avec des lingettes imbibées de peroxyde d'hydrogène, résume la professeure Jean. Il s'agit donc d'une solution intéressante pour désinfecter les appareils mobiles en milieu hospitalier. Il reste à déterminer si elle permet de réduire la propagation des maladies nosocomiales."

Pour ceux qui s'en inquiètent, les rayons ultraviolets n'altéreraient pas les composantes électroniques ni le boîtier des appareils mobiles, à condition évidemment d'éviter la surchauffe dans l'enceinte de désinfection. La longueur d'onde de ces rayons provoque des bris dans l'ADN des microorganismes, ce qui freine leur multiplication.

Les auteurs de l'étude publiée dans le Journal of Applied Microbiology sont Rhiannon L. Wallace et Julie Jean, du Département des sciences des aliments et de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, et Marc Ouellette, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec - Université Laval.
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