Les pigments verts à base d'acétate de cuivre - connu sous le nom de vert-de-gris - ont été très largement employés par les peintres de la Renaissance. Cependant, ils ont été progressivement abandonnés à partir du XVIIIème siècle en raison de leur tendance au brunissement. Ce changement de
couleur n'avait jusqu'à présent trouvé aucune explication satisfaisante.
En analysant par résonance paramagnétique électronique (RPE) et
absorption optique le
vieillissement de couches picturales reconstituées en laboratoire, des chercheurs et des chercheuses de l'
Institut de
recherche de
chimie de
Paris (IRCP, CNRS/Chimie ParisTech), du Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) et du LCB de l'
université de Cergy-Pontoise ont montré que des modifications chimiques des complexes de
cuivre induites par la
lumière et combinée à l'
atmosphère ambiante sont à l'origine du brunissement observé. Ces résultats sont publiés dans la revue
Inorg Chem.
A gauche, Noli me tangere, d'Agnolo Bronzino (ca 1560), Musée du Louvre A) (© C2RMF) ; Micro-échantillons prélevés sous le cadre, et donc protégé de la lumière B), et près du cadre montrant un net brunissement C) (© C2RMF/Marion Alter). A droite, spectres d'absorption optique d'une couche picturale reconstituée, avant et après illumination, et spectres RPE des pigments acétate et résinate de cuivre.
Référence
Marion Alter, Laurent Binet, Nadia Touati, Nadège Lubin-Germain, Anne-Solenn Le Hô, François Mirambet, & Didier Gourier.
Photochemical Origin of the Darkening of Copper Acetate and Resinate Pigments in Historical Paintings
Inorg. Chem. - Septembre 2019
https://doi.org/10.1021/acs.inorgchem.9b02007