Les débris de la sonde Beagle 2 sans doute retrouvés sur Mars

Publié par Michel le 22/12/2005 à 00:00
Source: NewScientist Space
Illustration: ESA & Beagle 2 team/Mike Malin
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La sonde Beagle 2 a été vue pour la dernière fois il y a deux ans, alors qu'elle descendait vers la surface de Mars. Il semble désormais que des débris de l'atterrisseur britannique aient été repérés sur des photos prises à partir d'un vaisseau de la NASA en orbite autour de la planète. Les images suggèrent qu'il se soit écrasé sur la paroi d'un petit cratère et qu'il gît, disloqué, en son centre, avec ses airbags dispersés autour de lui.


Gros plan du cratère – explications possibles:
de a à ax: premier point de choc; ay: ejecta de l'impact; b, c, d: airbags;
e, f, g, h: Beagle 2 et ses panneaux solaires; i: parachute

Beagle 2 a été largué par la sonde spatiale européenne Mars-Express le 19 décembre 2003. Mais aucun signal n'a plus jamais été reçu après l'instant escompté de son atterrissage et les membres de l'équipe Beagle ne sont jamais parvenus à le retrouver sur les images orbitales du site.

Cependant, il y a environ cinq semaines, les scientifiques ont de nouveau analysé des images de la zone de 140 kilomètres carrés prises depuis la sonde américaine Mars Global Surveyor. Ils pensent désormais avoir découvert le lander, dans un cratère de 19 mètres de large se situant sur les flancs d'un plus grand cratère.

Sur la paroi nord du petit cratère, une trace sombre est attribuée au premier impact du lander, ce qui serait confirmé par deux traînées de débris s'étendant non loin. De plus, il existe des signes d'une surface "remuée" le long du côté du cratère, où le lander pourrait avoir rebondi, pour finalement venir s'échouer au fond du cratère.

Les panneaux solaires disposés en pétales

L'équipe a observé trois marques symétriques qui pourraient être les airbags de l'atterrisseur, une des marques pouvant être l'engin lui-même. Tout près, quatre autres marques presque circulaires pourraient également représenter le lander, avec ses panneaux solaires ouverts comme les pétales d'une fleur.


L'ellipse blanche est la zone d'atterrissage de 140 kilomètres carrés explorée
La vignette verte est un détail de la région encadrée sur l'image principale
Le cratère candidat y est entouré en rouge

Les scientifiques indiquent qu'il n'existe rien de semblable dans les 140 kilomètres carrés de la zone explorée. La certitude que cet endroit soit le point de chute de Beagle 2 est pratiquement absolue, selon eux.

L'équipe reconnaît que d'autres scientifiques ont mis en doute leurs conclusions, arguant du fait que les caractéristiques observées pourraient être simplement des artefacts ou du bruit sur les images. Récemment, d'autres scientifiques avaient dû revenir sur leur conclusion d'avoir découvert ce qu'ils pensaient être le parachute du lander quand il ne s'agissait que d'une colline ensoleillée.

Ce n'est pas un mirage

Colin Pillinger, responsable de l'équipe Beagle 2, admet que les caractéristiques sont observées à la limite de la résolution des instruments de la sonde spatiale (qui peut résoudre des objets d'environ 50 centimètres de long), mais il explique que ce n'est pas un "mirage". Il souligne que ces caractéristiques sont présentes sur des images prises à six semaines d'intervalle et que leur nature symétrique fait qu'elles ne sont pas provoquées par du "bruit".


Le cratère sombre candidat est unique dans l'ellipse d'atterrissage,
tous les autres cratères sont différents

Le point apparent de l'impact offre un indice quant à ce qui a condamné Beagle 2. La sonde a été conçue pour se poser sur une surface horizontale. Si elle a heurté la paroi inclinée du cratère, elle se sera trouvée dans une position particulièrement vulnérable. Le choc pourrait avoir fendu les airbags et avoir endommagé des composants électriques. Par la suite, la sonde, déjà endommagée, l'a été encore davantage tandis qu'elle dérapait jusqu'à son point d'arrêt.

Pour Guy Rennie, scientifique qui a participé à l'analyse des images, "c'est un destin très cruel pour Beagle 2: à un mètre près plus au Nord, le lander n'aurait pas subit tant de dommages. Beagle a été très malchanceux".

En tout état de cause, la confirmation viendra probablement d'une caméra plus puissante embarquée sur la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter qui est actuellement en route vers la planète rouge.


Beagle 2 tel qu'il aurait dû se poser

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