Ferroplasma Acidophilum: la toute première forme de vie sur Terre ?

Publié par Adrien le 02/03/2007 à 00:00
Source: BE Espagne numéro 60 (16/02/2007) - Ambassade de France en Espagne / ADIT
Illustration: Pivovarova et al.
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Elle a été découverte en Russie, dans un réacteur alimenté avec de la pyrite (sulfure de fer), et tout laisse à penser que c'est le premier habitant terrestre, l'ancêtre commun à partir duquel sont nés les autres organismes. Il s'agit d'une archéobactérie, la Ferroplasma Acidophilum. Cette bactérie est capable de vivre dans de l'acide sulfurique, un environnement qui ressemble fortement aux conditions extrêmes qui existaient sur Terre il y a plus de 4.600 millions d'années.


L'archéobactérie Ferroplasma Acidophilum

Manuel Ferrer, un des chercheurs appartenant au Centre Supérieur de Recherches Scientifiques de Madrid (CSIC), explique que Ferroplasma Acidophilum est un micro-organisme unique car il est capable de vivre dans de l'acide sulfurique alors qu'il ne possède pas de paroi cellulaire. De plus, il tire son alimentation et donc son énergie de la pyrite, un minéral ferreux insoluble et qui n'alimente aucun autre animal. Ferroplasma acidophilum oxyde le fer de la pyrite et l'incorpore dans ses protéines. Le fer s'accroche à la structure des protéines de la bactérie et les maintient dans un état stable.

Une des théories pour expliquer la genèse de la vie est que ces premières molécules biologiques sont apparues sur des surfaces riches en fer et en souffre. La pyrite, composée de fer et de souffre, était très abondante sur la Terre primitive, générant ainsi des atmosphères très acides. La planète était alors formée de gaz et de minéraux. Le fer aurait servi de catalyseur pour former les premières macromolécules, les protéines originelles. La question primordiale dans l'Evolution est de savoir comment se sont formées ces premières protéines capables de catalyser les processus biologiques qui sont à l'origine de la vie. Selon Manuel Ferrer, le fer répond au problème: "Ces protéines n'étaient pas actives car elles ne possédaient pas de structure tridimensionnelle adéquate mais avec l'incorporation du fer sont nées ces nouvelles protéines, passant ainsi d'une catalyse inorganique à une catalyse biologique". Par la suite, avec la baisse de l'acidité de l'atmosphère et la diminution de la pyrite, l'Evolution a généré de nouveaux métaux stabilisateurs qui n'avaient pas besoin de fer. Ce phénomène a facilité le développement d'autres organismes qui pouvaient grandir dans des atmosphères peu ferreuses.

Selon Manuel Ferrer, Ferroplasma acidophilum est unique car elle existe encore malgré l'évolution et la disparition des atmosphères acides. Ce micro-organisme est visible dans des zones volcaniques car les températures y sont élevées, les émanations de souffre nombreuses et le fer y est abondant et soluble.

Manuel Ferrer pense que Ferroplasma acidophilum n'a jamais abandonné les atmosphères acides et par conséquent n'a jamais eu besoin de se nourrir d'autre chose que de fer. Cette découverte laisse à penser que ce micro-organisme n'a jamais évolué et peut donc permettre de mieux comprendre l'origine de la vie sur Terre.

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