Peau artificielle pour robot

Publié par Adrien le 18/11/2011 à 12:00
Source: Florence Pagé-Larivière - Université Laval
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La peau artificielle du robot lui permet de percevoir les sensations tactiles. Ici, le signal généré par la pression exercée sur cette peau par deux doigts est affiché à l'écran.
Photo: Marc Robitaille
La mise au point d'une peau artificielle pour robot pourrait marquer le début d'une ère de coopération plus étroite avec les humains.

Les robots pourraient bientôt percevoir les sensations tactiles et y réagir grâce à une peau artificielle. Cette percée technique, réalisée au Laboratoire de robotique de l'Université Laval, constitue une avancée majeure dans la coopération humain-robot et suscite de grands espoirs dans les milieux industriels.

Depuis les années 1970, la présence des robots dans les usines n'a cessé de croître, si bien qu'on estimait leur nombre à plus de 1 million en 2009. Toutefois, ces robots représentent une menace réelle pour les travailleurs à cause de leur immense puissance, de leur programme opérationnel fixe et imperturbable et de leur incapacité à percevoir la présence humaine. Ainsi, une ségrégation complète a été instaurée au sein des usines afin d'éviter les accidents entre travailleurs et robots. Toutefois, l'industrie aurait beaucoup à gagner à combiner la capacité d'analyse et la dextérité des humains à la force et à la rapidité d'exécution des robots.

Au Département de génie mécanique, le professeur-chercheur Clément Gosselin et son équipe s'affairent à maximiser la coopération humain-robot dans un cadre qui soit sûr pour l'utilisateur tout en étant hautement efficace. Leurs travaux portent notamment sur la mise au point d'une peau pour robot sensible à la pression, extensible, résistante, déformable et peu dispendieuse. "Les peaux de robots que nous concevons dans notre laboratoire servent principalement à interagir avec eux, explique le professeur Gosselin. Si on pousse légèrement sur un robot doté d'une telle peau, il sait qu'il y a eu un contact et il en déduit une intention de l'utilisateur. Il interprète le toucher comme une commande pour effectuer un mouvement."

Ainsi, plutôt que d'être limités à des programmes inflexibles, ces prototypes de robots assistent l'opérateur et répondent en temps et lieu à ses requêtes, comme s'ils étaient le prolongement du corps du travailleur. De plus, la perception tactile prévient les accidents de travail puisqu'un contact indu, détecté grâce à cette peau, est interprété comme un message d'arrêt par le robot.

Bien que la peau de robot soit toujours au stade de prototype, son élaboration basée sur des technologies simples et relativement fiables permettra sa mise en marché dans un horizon de 5 à 10 ans, croit Clément Gosselin. Le faible coût des matériaux et des procédés de fabrication contribuera à son utilisation à une large échelle. "On souhaite faire sortir les robots des endroits où ils sont cloîtrés, les voir intégrer davantage le quotidien des gens, à la maison ou en milieu hospitalier, par exemple, et maximiser leur potentiel dans les industries."
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