Vers une meilleure gestion de l'eau agricole en Méditerranée du Sud

Publié par Isabelle le 13/07/2020 à 13:00
Source: CNRS INSU
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L'irrigation en région méditerranéenne est une pratique indispensable pour le développement et le rendement des cultures. Dés l'antiquité, des systèmes ingénieux de drainage des eaux souterraines (qanât, fogagara ou khettaras) ou d'exploitation des eaux de surfaces (séguias, qui sont des canaux déviant les eaux des oueds ou jessours, qui sont des ouvrages de conservation des eaux) ont été mis en place pour satisfaire les demandes agricoles.


Canal d'irrigation, région de Marrakech, Maroc© Adrien Tavernier, IRD

L'irrigation n'a depuis cessé de se développer, si bien qu'elle sollicite à ce jour jusqu'à 85% de la ressource en eau disponible entrainant une baisse des nappes qui peut atteindre 3 m/an dans certaines régions. Agir sur la demande en eau agricole représente donc le principal levier d'économie d'eau. Bien qu'ambitieuses, les politiques publiques encourageant la modernisation des pratiques (conversion au goutte-à-goutte, water harvesting, irrigation déficitaire, réutilisation des eaux usées) restent inadaptées: une régulation permissive entraine en effet un gaspillage d'eau ainsi que l'extension des surfaces irriguées. Cette économie est pourtant indispensable car il faudra, dans l'avenir, produire plus avec une quantité d'eau moindre tant en raison de la croissance démographique, que du réchauffement climatique et des mutations agricoles que connait la région.

Grâce aux réseaux d'observation qui ont été mis en place, les scientifiques du programme MISTRALS se sont tout d'abord attachés à mieux comprendre le fonctionnement hydrologique des cultures en contexte méditerranéen et à quantifier les mutations en cours. A cause de forts enjeux économiques, la région est, en effet, témoin d'une forte augmentation des cultures arborées (oliviers, agrumes), très consommatrices en eau, en remplacement des cultures traditionnelles telles que les céréales. Aussi, des expériences spécifiques ont mis l'accent sur ces cultures au fonctionnement et à la structure plus complexes que les cultures annuelles.

Les travaux menés, grâce à l'exploitation conjointes des données in situ et des observations satellites, ont également permis, en collaboration avec les acteurs de la gestion de l'eau agricole, d'établir des trajectoires d'évolution de la consommation en eau sous l'effet des changements climatiques et de pratiques. Ils ont également permis de quantifier l'impact sur les réservoirs de surface et souterrains afin d'accompagner la mise en place de mesures d'adaptation à la pénurie d'eau. Enfin, plusieurs outils d'aide à la décision visant à apporter l'eau à la culture en temps et en quantité opportuns ont été développés et testés avec les offices d'irrigation et les agriculteurs.

Le programme MISTRALS aura donc grandement contribué à la fois à une meilleure connaissance de la consommation en eau des cultures actuelles, à projeter ces besoins en eau dans un contexte de fortes mutations des pratiques et de changement climatique ; dont tout indique qu'il ne sera pas favorable, mais aussi au développement d'outil d'aide à la décision pour rationnaliser son usage.

Voir aussi sur le programme MISTRALS https://www.techno-science.net/actualite/mediterranee-observation-spatiale-suivi-ressources-eau-N19797.html

Auteurs et Auteurs:
Khabba S. , Le Page M., Lili-Chabaane Z. , Ezzahar J. , Chakroun H., Jarlan L., Le Dantec V., Merlin O., Sghir F., Simonneaux V. , Tavernier A.
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