Analyse instantanée de la résistance bactérienne aux antibiotiques

Publié par Adrien,
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La généralisation de l'emploi abusif de médicaments a conduit à une augmentation du nombre de bactéries multirésistantes. Il est devenu, par conséquent, nécessaire de disposer d'outils capables de détecter et de caractériser la réponse bactérienne à un antibiotique pour assurer le traitement efficace des infections. Différentes techniques sont actuellement utilisées, mais toutes se révèlent complexes, longues, onéreuses et ne permettent pas de distinguer si les bactéries traitées sont mortes ou vivantes.

Aussi, Giovanni Dietler, Sandor Kasas et Giovanni Longo, chercheurs à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), ont mis au point un dispositif d'analyse instantanée, qui détecte l'activité des bactéries et permet de conclure rapidement sur la résistance bactérienne aux antibiotiques. Cette découverte a fait l'objet d'une publication dans la revue Nature technology.


Un antibiogramme: permet de comparer la sensibilité de bactéries à tel ou tel antibiotique

Les bactéries vivantes présentent une agitation microscopique. En mesurant cette agitation, il est possible de conclure sur la nature des bactéries (mortes ou vivantes). Les scientifiques de l'EPFL ont donc développé un détecteur ultra-sensible. Les bactéries sont déposées sur un levier en silicium, long d'une centaine de micromètres (à peine l'épaisseur d'un cheveu). Sous l'action de l'agitation bactérienne, la tige est mise en vibration: un mouvement quasi-imperceptible de l'ordre du nanomètre. Un rayon laser est projeté sur la tige, la lumière réfléchie est convertie en courant électrique. Les variations du courant électrique renseignent sur les vibrations de la tige. L'absence de vibration indique la mort des bactéries. Cette méthode rapide et sensible permet de déterminer non seulement à quel traitement l'agent pathogène est résistant mais aussi à partir de quelle concentration d'antibiotiques la thérapie est efficace.

Le détecteur développé à l'EPFL est actuellement de la taille d'une boite d'allumettes (un peu plus petit). Cependant, en couplant le dispositif à un appareil piézoélectrique, plutôt qu'à un laser, les chercheurs comptent réduire la taille du système à celle d'une puce. Dès lors, en montant les détecteurs en séries, il sera possible de tester, en quelques minutes, différents antibiotiques sur une même souche bactérienne.

Parallèlement, les scientifiques évaluent le potentiel de cet outil dans d'autres domaines, notamment en oncologie. Il pourrait en effet être utilisé pour mesurer le métabolisme de cellules tumorales exposées à des anticancéreux et permettre ainsi à la fois de développer de nouvelles thérapies et d'évaluer l'efficacité du traitement chez un patient.

Source: BE Suisse numéro 33 (16/10/2013) - Ambassade de France en Suisse / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /74132.htm
Source: Wikipédia
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