Une récente étude révèle que ce qui manque dans le génome humain par rapport à celui des autres primates aurait été aussi crucial pour notre évolution que ce qui a été ajouté.
Dans cette étude publiée le 28 avril dans la revue Science, les chercheurs ont analysé plus profondément l'ADN des primates. Ils ont découvert que la perte d'environ 10 000 morceaux d'informations génétiques au cours de notre histoire évolutive nous différencie des chimpanzés, nos plus proches parents primates. Certaines de ces informations génétiques "supprimées" sont étroitement liées à des gènes impliqués dans les fonctions neuronales et cognitives.
Les chercheurs ont constaté que ces 10 000 morceaux d'ADN manquants, présents dans le génome d'autres mammifères, sont communs à tous les êtres humains. Le fait que ces suppressions génétiques soient conservées chez tous les humains témoigne de leur importance évolutive, suggérant qu'elles ont conféré un avantage biologique.
Selon Steven Reilly, professeur adjoint de génétique à la Yale School of Medicine et auteur principal de l'article, supprimer des parties du code génétique peut entraîner des conséquences profondes pour les traits qui nous rendent uniques en tant qu'espèce. L'étude montre que certaines suppressions ont créé de nouveaux encodages génétiques, éliminant des éléments qui éteindraient normalement des gènes. Ces suppressions contribue à expliquer nos cerveaux plus grands et notre cognition complexe.
Les chercheurs ont utilisé une technologie appelée "Massively Parallel Reporter Assays" (MPRA) pour examiner et mesurer simultanément la fonction de milliers de changements génétiques entre les espèces. Selon Reilly, ces outils nous permettent de commencer à identifier les nombreux petits éléments qui nous rendent uniques en tant qu'espèce.