Mars à 90 jours de la Terre... Ceci pourrait être possible avec la propulsion à plasma par faisceau d'ions magnétisés. Les voyages vers le système solaire pourraient devenir courants, a indiqué Robert Winglee, professeur des sciences de l'espace qui mène le projet. Actuellement, en utilisant la
technologie conventionnelle et en attendant que les orbites de la Terre et de Mars soient dans des conditions idéales, il faudrait 2 ans et demi pour que des astronautes effectuent le trajet aller, leur mission, et le retour vers notre
planète.
"On pourrait effectuer, avec cette nouvelle propulsion, le voyage aller-retour en 90 jours" a annoncé Winglee. "Une mission plus courte a plus de chance de réussir qu'une mission de plus de 2 ans".
La propulsion par faisceau d'ions magnétisés est l'une des 12 propositions étudiées par la NASA dans le cadre d'études de concepts avancés de missions. Le principe de cette nouvelle propulsion réside sur une station spatiale qui produirait un jet d'ions magnétisés. Ce jet agirait sur une voile magnétique montée sur un vaisseau spatial et le propulserait à des vitesses très élevées, proportionnelles à la taille du faisceau.
Winglee estime qu'il est possible de produire un faisceau capable de propulser un vaisseau spatial à 11,7 kilomètres par seconde.
Mars est à une distance moyenne de 100 millions de kilomètres de la Terre. Un vaisseau spatial voyageant à 11,7 kilomètres par seconde mettrait un peu plus de 90 jours pour atteindre la planète rouge. Mais Winglee juge possible des vitesses encore plus élevées.
Un des inconvénients de cette méthode réside sur l'installation d'une autre unité de plasma postée sur une plate-forme à l'autre extrémité du voyage (dans ce cas près de Mars) pour freiner le vaisseau spatial, sous peine de rajouter un petit cratère sur la surface de la planète rouge...
Winglee envisage la répartition d'unités de plasma dans le système solaire par des missions déjà prévues par la NASA. Les unités postées loin du Soleil et ne recevant pas assez d'énergie solaire produiraient du plasma à l'aide d'un générateur
nucléaire; celles plus proches pourraient utiliser de l'
électricité produite par des panneaux solaires.
Ce concept, de manière générale, remplace le vent solaire par un faisceau de plasma qui peut être commandé en force et en direction. Le vaisseau accélérerait ainsi rapidement, puis il continuerait à grande vitesse jusqu'à sa destination où il serait ralenti par une autre station de plasma.
Une mission d'essai pourrait être possible dans un délai de cinq ans si des aides financière sont attribuées. Selon Winglee, il faudrait réaliser un premier investissement de plusieurs milliards de dollars pour répartir des stations spatiales dans le système solaire. Mais une fois celles-ci en place, leurs ressources d'énergie devraient leur permettre de produire du plasma indéfiniment.
"Cela faciliterait une présence humaine permanente dans l'espace," a dit Winglee, "et c'est ce que nous essayons de réaliser..."