Un comportement sexuel entre membres du même sexe a été observé dans de nombreuses espèces animales. Mais qu'en est-il de son origine évolutive ? Une nouvelle étude suggère que ce comportement a évolué lorsque les mammifères ont commencé à vivre en groupes sociaux.
L'étude, menée par José Gómez, biologiste évolutionniste à la Station expérimentale des zones arides à Almería en Espagne, a été publiée dans la revue Nature Communications. Elle suggère que ce comportement pourrait avoir des avantages évolutifs autres que la reproduction, tels que la résolution de conflits au sein du groupe.
Noir: comportement homosexuel affiché par les femelles. Jaune: comportement homosexuel affiché par les mâles. Violet: comportement affiché par les deux sexes.
L'équipe de chercheurs a examiné 6649 espèces de mammifères vivants et a identifié 261 espèces, soit environ 4 %, qui présentent des comportements sexuels entre individus du même sexe. Ces comportements vont de la cour à la formation de liens à long terme. L'analyse a montré que les mâles et les femelles étaient tout aussi susceptibles de s'engager dans ce comportement.
En utilisant un arbre évolutif, les chercheurs ont découvert que ce comportement est apparu indépendamment dans différentes lignées de mammifères. Par exemple, les grands singes, qui se sont séparés des autres primates il y a environ 25 millions d'années, ont montré un taux beaucoup plus élevé de comportements homosexuels que les espèces sur des branches plus anciennes, comme les lémuriens.
Paul Vasey, primatologue à l'Université de Lethbridge au Canada, a souligné que l'étude apporte un soutien méthodologique à l'idée que la socialité pourrait favoriser ce comportement. Cependant, Dieter Lukas, biologiste évolutionniste à l'Institut Max Planck pour l'anthropologie évolutive en Allemagne, a exprimé des réserves. Selon lui, il n'y a pas d'explication unique à ce comportement, et les données sur lesquelles l'étude est basée pourraient être incomplètes.
Marlene Zuk, biologiste évolutionniste à l'Université du Minnesota, a également proposé une autre explication basée sur une expérience sur les grillons. Elle suggère que ce comportement pourrait être une stratégie pour maximiser les opportunités de reproduction.