De nouvelles recherches sur des modèles animaux pourraient aboutir à la mise au point d'un vaccin antigrippal protecteur contre de nombreuses souches et donc utilisable d'années en années.
Chih-Jen Wei, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, Instituts Nationaux de la Santé à Bethesda, MD, et ses collègues rapportent qu'une immunisation avec de l'ADN du virus de la grippe avant une relance par un vaccin saisonnier a permis d'induire des anticorps capables de neutraliser une large gamme de virus H1N1 chez la souris, le furet et des primates, homme excepté.
Actuellement, les vaccins contre la grippe saisonnière induisent la production d'anticorps contre des régions de l'hémagglutinine virale (HA), une protéine dont les changements rapides permettent au virus de résister au vaccin. Certaines régions de la HA sont plus stables et les chercheurs aimeraient développer un vaccin capable de susciter des anticorps contre elles et ainsi garantir une protection élargie contre le virus.
Wei et ses collègues montrent maintenant qu'une combinaison vaccinale avec sensibilisation puis relance offre une telle protection chez l'animal. La "sensibilisation" consiste à injecter de l'ADN codant pour la HA virale et la "relance" est constituée par le vaccin saisonnier classique contre la grippe. Cette combinaison a neutralisé le virus dans les échantillons de sang des souris, des furets et de primates, et aussi protégé souris et furets contre l'infection par différentes souches grippales. Des recherches seront nécessaires pour déterminer dans quelle mesure ce type de stratégie vaccinale pourrait s'appliquer à l'homme. Les auteurs soulignent que l'immunité antigrippale préexistante chez l'homme peut perturber l'efficacité du vaccin, mais que dans ce cas il pourrait encore être utile pour les jeunes enfants et les bébés n'ayant pas encore ce genre d'immunité.