Penser la forme de l'Univers dans le contexte du modèle standard du Big Bang est rendu plus simple par l'usage des coordonnées comobiles.
Tandis que la relativité restreinte dit que tout cadre inertiel de référence est équivalent, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de choix " favorisé " de coordonnées de l'espace-temps, celle-ci n'est qu'une théorie locale, valable dans la limite vers un point.
La relativité générale est une théorie locale aussi, mais comme elle modélise la gravité, ce qui manque dans la relativité restreinte, elle est utilisable pour contraindre les propriétés locales d'un espace, appelé formellement une variété riemannienne, de façon à lier ensemble la géométrie locale et la densité. La variété elle-même est globale.
Dans le contexte de la relativité générale, la supposition du postulat de Weyl est qu'un cadre de référence favorisé de l'espace-temps peut être défini et avoir un sens physique. La notion la plus courante qui permet à implémenter cette notion est celle de coordonnées comobiles, où le cadre de référence spatial est attaché aux positions (spatiales) moyennes des galaxies (ou de n'importe quelle gros morceau de matière qui se déplace plutôt lentement).
Dans ce choix de coordonnées, l'on peut ignorer à la fois le temps et l'expansion de l'Univers pour se concentrer sur la forme de l'espace (ou plus formellement, d'une hypersurface spatiale à temps cosmologique constant).
L'espace dans les coordonnées comobiles est (en moyenne) statique. Ceci est parfaitement cohérent avec le fait que l'Univers s'étend. Un choix de coordonnées n'est qu'un choix d'étiquettes numériques. Il arrive que, selon le modèle standard du Big Bang, un certain choix pour coller ces étiquettes existe tel qu'il est très pratique et pour les calculs formels, et pour penser de l'Univers comme objet statique. Pour revenir à l'expansion très réelle de celui-ci, il suffit de se rappeler du facteur d'échelle.
Ainsi, il y a aussi le temps cosmologique qui, pour l'observateur sur un point spatial fixe en coordonnées comobiles est identique à son mesure local du temps.
La distance comobile est donc la distance en coordonnées comobiles entre deux points dans l'espace, au même point du temps cosmologique :
où a(t') est le facteur d'échelle. Il faudrait éviter ici un mot comme simultanément, parce que tout en ayant un sens global, le temps cosmologique n'est pas identique au temps.
Il est certain que la distance comobile et le temps cosmologique existent en tant que composante du modèle standard du Big Bang.
Pourtant, tandis que le temps cosmologique est égal au temps mesuré localement pour un observateur dans un lieu spatial fixe, la distance comobile n'est pas, en général, égale à une distance physiquement subie par une particule se déplaçant plus lentement ou à une vitesse égale à celle de la lumière.
Si on divise une distance comobile par le temps cosmologique actuel (l'âge de l'Univers) et on appelle le résultat " la vitesse ", alors les " vitesses " des " galaxies " proches de l'horizon des particules ou au-delà de l'horizon peuvent être plus grandes que la vitesse de la lumière.
Cela est le paradoxe de la phrase ambiguë l'espace s'étend plus rapidement que la vitesse de la lumière. Une reécriture de la phrase de façon plus claire est celle-ci :
Pour une " galaxie " proche de ou au-delà de l'horizon, sa " vitesse ", définie comme la distance comobile entre celle-ci et l'observateur divisée par le temps cosmologique actuel, peut être plus grande que la vitesse de la lumière.
Cette phrase est correcte. Ce qui reste à débattre, c'est l'interprétation philosophique.
Un point de vue strictement empirique (dans le sens où un objet caché dans une boîte n'existe pas, cf. Bertrand Russell), soulève nombreux problèmes :
Pour des raisons semblables à celles du paradoxe des vitesses supraluminaires, certain-e-s voient la distance comobile comme une construction uniquement théorique dénudée de sens physique. Pourtant, en tenant ce point de vue, ils et elles affirment que le modèle standard du Big Bang est dénudé de sens, car les coordonnées comobiles sont un élément fondamental du modèle.
Les trois dernières sont liées par :
où z est le décalage vers le rouge.
Si et seulement si la courbure est nulle, alors la distance de mouvement propre et la distance comobiles sont identiques, c.a.d. dpm = χ.
Pour une courbure négative,
tandis que pour une courbure positive,
où RC est la (valeur absolue) du rayon de courbure.
Pour numériquement intégrer dp de l'observateur jusqu'à un décalage vers le rouge z pour des valeurs arbitraires du paramètre de densité de la matière Ωm, de la constante cosmologique ΩΛ, et du paramètre de la quintessence w est
où c est la vitesse de la lumière et H0 est la constante de Hubble.
En utilisant des fonctions sin et sinh, la distance de mouvement propre dpm peut être obtenue de dp.
La distance ordinaire, telle que subie par des particules se déplaceant moins vite que ou à la vitesse de la lumière, est la distance comobile multipliée par la valeur du facteur d'échelle à l'époque cosmologique étudiée.
Parmi d'autres noms pour celle-ci sont :