Énergie renouvelable - Définition

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Une énergie renouvelable est une source d'énergie se renouvelant assez rapidement pour être considérée comme inépuisable à l'échelle de temps humaine. Les énergies renouvelables sont issues de phénomènes naturels réguliers ou constants provoqués par les astres, principalement le Soleil (rayonnement), mais aussi la Lune (marée) et la Terre (énergie géothermique).

Soulignons que le caractère renouvelable d'une énergie dépend non seulement de la vitesse à laquelle la source se régénère, mais aussi de la vitesse à laquelle elle est consommée. Par exemple, le bois est une énergie renouvelable tant qu'on abat moins d'arbres qu'il n'en pousse. Le comportement des consommateurs d'énergie est donc un facteur à prendre en compte dans cette définition.

La notion d'énergie renouvelable est souvent confondue avec celle d'énergie propre ; Or, même si une énergie peut être à la fois renouvelable et propre, toutes les énergies renouvelables ne sont pas nécessairement propres : par exemple, certains fluides frigorifique utilisés dans les circuits des pompes à chaleur géothermiques sont des gaz qui, en cas de fuite, contribuent à l'effet de serre détruisant aussi la couche d’ozone.

Les énergies renouvelables (bois, solaire, hydroélectricité...) sont tous issues de l'énergie solaire, cas à part : la géothermie et les marées. Hormis l'énergie marémotrice provenant des forces d'attractions combinées du Soleil et de la Lune, toutes les énergies renouvelables ont donc pour origine l'énergie nucléaire naturelle, provenant : soit du soleil, due à la fusion nucléaire de l'hydrogène), soit de la Terre, due à la désintégration naturelle des roches de la croûte terrestre).

Le pétrole, le gaz naturel et le charbon ne sont pas des énergies renouvelables car il faudra des millions d'années pour reconstituer les stocks d'énergie fossile que l'on consomme actuellement. De même, l'énergie nucléaire actuelle, issue de la fission des atomes d'uranium, ne peut pas être considérée une énergie renouvelable, la réserve d'uranium disponible sur Terre étant limitée. Seul les réacteurs à fusions, en cours d'expérimentation, dont le carburant (des isotopes de l'hydrogène présents dans l'eau des océans de façon quasi illimité à l'échelle humaine, seraient des moyens de productions d'énergie utilisant une énergie renouvelable.

Le Soleil, principale origine des énergies renouvelables.
Le Soleil, principale origine des énergies renouvelables.

Histoire

Moulins à vent
Moulins à vent

Combustion du bois

Le début de l'utilisation du bois comme combustible, ou bois énergie, est contemporain de la maîtrise du feu. Le bois est utilisé comme source d'énergie thermique afin de chauffer et de cuisiner, mais aussi de déshydrater ou de fumer les aliments pour mieux les conserver.

Par la suite, on a découvert qu'une combustion lente et partielle du bois avec un apport minime d'oxygène permettait de produire du charbon de bois. Ce dernier fournit plus de chaleur que le bois et représente une source d'énergie plus compacte. C'est également une source de carbone plus pure, ce qui le rend utile dans la métallurgie du fer pour la production de fonte et d'acier. Cependant, le charbon de bois n'est pas une source d'énergie efficace, sauf à récupérer la grande quantité d'énergie du bois perdue lors de sa fabrication.

La sylviculture pour production de bois de chauffage est en concurrence avec les usages alimentaires des surfaces cultivables et est consommatrice d'eau virtuelle.

Énergie hydraulique

De nombreuses civilisations se sont servies de la force de l'eau, qui représentait une des sources d'énergie les plus importantes avant l'ère de l'électricité. Un exemple connu est celui des moulins à eau, placés le long des rivières. Aujourd'hui, bien que de nombreux sites aient été parfaitement équipés, cela ne suffit plus à compenser l'augmentation vertigineuse de la consommation. De nos jours l'énergie hydraulique est utilisée au niveau des barrages et sert principalement à la production d'électricité.

Énergie éolienne

Elle a été exploitée à l'origine à l'aide de moulins à vent équipés de pales en forme de voile, comme ceux que l'ont peut voir aux Pays-Bas ou encore ceux mentionnés dans Don Quichotte. Ces moulins permettaient de pomper l'eau ou d'actionner des meules pour moudre le grain. Aujourd'hui, on retrouve ce système dans des éoliennes de pompage. Plus petites et possédant plus de pales qu'un moulin traditionnel, elles tournent plus rapidement. On peut en trouver notamment dans les grandes plaines des États-Unis.

Une autre utilisation ancestrale de l'énergie éolienne, bien plus ancienne encore que les moulins à vent, est la force propulsive du vent, utilisée dès l'Antiquité pour se déplacer sur l'eau avec des bateaux à voile, comme en témoigne la Barque solaire de Khéops.

Énergie solaire passive

L'énergie solaire passive a depuis longtemps été utilisée comme source d'énergie dans l'architecture. Les technologies ont récemment évolué, permettant la réalisation de maisons solaires passives totalement optimisées d'un point de vue thermique. Les performances peuvent plus ou moins s'approcher de l'autonomie énergétique selon l'investissement.

Énergie géothermique

Les Grecs et les Romains de l'antiquité connaissaient déjà l'usage de l'énergie géothermique, comme en témoignent les villes d'eau, "Aquae Sextiae", du Consul Sextius (Aix-en-Provence, Aix-les-Bains, Aix-la-Chapelle, ...), mais également les puits provençaux qu'ils construisaient pour climatiser leurs habitations.

Technologies environnementales

Énergie des végétaux

Il s'agit d'énergie solaire stockée sous forme organique grâce à la photosynthèse. Cette énergie est exploitée par combustion. Cette énergie est considérée comme renouvelable si on admet que les quantités brûlées n'excèdent pas les quantités produites. On peut citer notamment le bois et les biocarburants.

Énergie solaire

modules photovoltaïques
modules photovoltaïques
  • Énergie solaire thermique, production de chaleur, par conversion de l'énergie contenue dans le rayonnement solaire, très rentable pour le chauffage dans les régions ensoleillées.
  • Energie solaire thermodynamique ou heliothermodynamique ou encore thermosolaire , production de vapeur à partir de la chaleur du soleil par concentration , puis conversion de la vapeur en électricité ,
  • Énergie photovoltaïque, production d'électricité à partir de la lumière, notamment à l'aide de panneaux solaires.
  • Énergie solaire passive, utilisation directe de la lumière pour le chauffage.

Énergie de l'eau

  • Énergie des vagues : utilise la puissance du mouvement des vagues,
  • Énergie marémotrice : issue du mouvement de l'eau créé par les marées (variations du niveau de la mer, courants de marée),
  • Energie hydrolienne : Les hydroliennes utilisent les courants sous marins,
  • Énergie maréthermique : produite en exploitant la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans,
  • Énergie osmotique : La diffusion ionique provoquée par l'arrivée d'eau douce dans l'eau salée de la mer est source d'énergie.[1]

Énergie du vent

L' énergie éolienne est l'énergie du vent et plus spécifiquement, l'énergie tirée du vent au moyen d'un dispositif aérogénérateur ad hoc comme une éolienne ou un moulin à vent.

Elle peut être utilisée de deux manières : de manière directe et indirecte.

  • Conservation de l'énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule (navire à voile ou char à voile), pour pomper de l'eau (moulins de Majorque, éoliennes de pompage pour abreuver le bétail) ou pour faire tourner la meule d'un moulin.
  • Transformation en énergie électrique : l'éolienne est accouplée à un générateur électrique pour fabriquer un courant continu ou alternatif, le générateur est relié à un réseau électrique ou bien il fonctionne de manière autonome avec un générateur d'appoint (par exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries ou un autre dispositif de stockage d'énergie.

Énergie interne de la Terre

Champ d'essais géothermiques au Tibet
Champ d'essais géothermiques au Tibet

Le principe consiste à extraire l’énergie géothermique contenue dans le sol pour l’utiliser sous forme de chauffage ou pour la transformer en électricité. La plus grande partie de la chaleur de la Terre est produite par la radioactivité naturelle des roches qui constituent la croûte terrestre : c'est l'énergie nucléaire produite par la désintégration de l'uranium, du thorium et du potassium.

Par rapport à d’autres énergies renouvelables, la géothermie présente l’avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques (soleil, pluie, vent). Les gisements géothermiques ont une durée de vie de plusieurs dizaines d'années.

Cas particulier de l'hydrogène

L'hydrogène n'est pas une source d'énergie, mais un vecteur d'énergie. Ce paragraphe sur l'hydrogène n'a donc en principe pas sa place dans cet article. Il est tout de même intéressant d'en parler ici, car il pourrait à l'avenir remplacer les vecteurs d'énergie produits à partir du pétrole (essence, kérosène, diesel, etc.).

Vecteur d'énergie : réservoir d'énergie, permettant de stocker cette énergie (et si possible de la transporter) pour une utilisation future.

De nombreuses recherches sont actuellement faites pour développer la pile à combustible, qui permet de créer de l'énergie électrique à partir d'énergie chimique stockée dans des composés chimiques, dont l'hydrogène.

Dans le cadre du présent article sur les énergies renouvelables, il faut préciser que la production d'hydrogène nécessite de l'énergie. Par exemple: énergie électrique pour électrolyser l'eau en hydrogène et oxygène.

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Si l'énergie électrique est fournie par des centrales à combustibles fossiles, nucléaire ou non renouvelables, la pile à combustible n'est pas une énergie renouvelable.

En revanche, si la production d'électricité est renouvelable (hydroélectricité, photovoltaïque,...), la pile à combustible fournit une énergie renouvelable, le gisement solaire et le cycle de l'eau étant renouvelables. L'hydrogène est un vecteur de transport et de stockage d'énergie.

Énergies non renouvelables

Les principales sources d’énergies non-renouvelables sont les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel...) ou nucléaires (uranium, plutonium) et sont issus de gisements qui finiront par se tarir à plus ou moins longue échéance. L'échéance dépend principalement du rythme de consommation, et aussi des progrès techniques et scientifiques.

Toutefois, selon les experts de l'industrie nucléaire, une utilisation optimale des résidus de l'industrie nucléaire permettrait de réutiliser les combustibles usagés, de réduire les déchets ultimes, et de multiplier la ressource en uranium par un facteur 50 environ. La faisabilité industrielle d'une telle multiplication des ressources nucléaires n'est pas démontrée, mais cela fait l'objet de recherches sur la fermeture du cycle, avec les réacteurs nucléaires de génération IV.

En outre, comme mentionné plus haut, si l'on parvient un jour à maîtriser la fusion nucléaire pour la production d'énergie, il s'agira d'une énergie renouvelable, au sens que ses combustibles (les isotopes de l'hydrogène) sont présents en quantités illimitées, à l'échelle humaine, dans l'eau des océans. Bien entendu, énergie renouvelable ne signifie pas énergie propre : même si les produits de la fusion nucléaire (des isotopes de l'hélium) ne sont pas radioactifs, il est difficile d'évaluer aujourd'hui la propreté de futurs réacteurs de fusion nucléaire.

Avantages escomptés

Les énergies renouvelables associent des avantages sur le plan environnemental, social, économique, ainsi que géopolitiques.

Avantages sur le plan environnemental

  • L'énergie renouvelable n'est pas limitée par l'épuisement de son gisement (sauf pour la biomasse, comme le bois). Elle connait toutefois d'autres limites (superficie nécessaire, infrastructures, rendement, intermittence, stockage, etc).
  • La production de gaz à effet de serre est très inférieure à celle des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz)[2]. Dans le cas de la biomasse, le gaz carbonique produit par la conversion thermochimique (combustion) du méthane, 10 fois plus nocif du point de vue "effet de serre", et est normalement compensé par la réabsorption par la flore.
  • Les déchets produits par un système de production d'énergie renouvelable sont essentiellement des déchets de démantèlement des installations de production en fin de vie, au contraire des centrales thermiques à hydrocarbures ou nucléaires.
  • De façon "cachée", les énergies renouvelables émettent toutefois des gaz à effet de serre, notamment lors de la production des dispositifs d'exploitation énergétiques (panneaux solaires, éoliennes, etc). Ces émissions sont très inférieures à celles des énergies fossiles, mais du même ordre de grandeur que celles de l'électricité d'origine nucléaire[3].

Avantages sur le plan social

  • Les impacts en cas d'accident grave sont plus facilement maîtrisables que ceux de l'industrie électronucléaire ou pétrolière[réf. nécessaire], à l'exception notable des barrages hydroélectriques  : les accidents liés à l'hydroélectrique ont fait plus de morts que ceux liés à l'électronucléaire d'après Jancovici.
  • Les ressources exploitées sont locales, permettant ainsi un développement local des territoires : cohésion du territoire, pays en développement, emplois non délocalisables.[réf. nécessaire]
  • Les déchets sont peu dangereux.[réf. nécessaire]

Avantages sur le plan économique

  • Il y a une valeur carbone pour ce type d'énergie.
  • Le démantèlement des systèmes de production d'énergie renouvelable est facile, rapide et peu coûteux.[réf. nécessaire]
  • Les déchets sont peu coûteux.[réf. nécessaire]

Avantages sur le plan géopolitique

Les énergies renouvelables améliorent l'indépendance énergétique.

Contraintes et limites

Aujourd'hui, on assimile souvent le terme d'énergie renouvelable à celui d'énergie propre. Au sens strict, la définition est différente : une énergie propre ne produit pas de polluant, ou bien elle produit des polluants qui disparaissent rapidement. Par conséquent, une énergie renouvelable n'est pas nécessairement propre, et inversement. On peut citer le cas de la biomasse. L'énergie issue de la combustion de la biomasse est propre à condition que la consommation ne soit pas excessive et permette à la flore de réabsorber tout le dioxyde de carbone dégagé.

Les énergies renouvelables ne suffiront pas à limiter le réchauffement climatique

Les énergies propres et renouvelables sont parfois présentées comme une solution au problème du réchauffement climatique. Il faudrait pour cela pouvoir développer suffisamment les énergies renouvelables pour pouvoir diminuer la consommation absolue (et non relative) d'énergies fossiles. Or la production d'énergie d'origine renouvelable est limitée par son rendement, son stockage, la superficie ou les infrastructures nécessaires. Exprimé autrement, le développement des énergies renouvelables est nécessaire mais, selon les experts[4], ne suffira pas à éviter une importante diminution des consommations d'énergie : malgré les renouvelables, des changements de nos modes de vie sont nécessaires[5].

Conditions géographiques

La production d'énergie renouvelable, reposant sur l'exploitation de phénomènes naturels, requiert certaines conditions géographiques, comme par exemple la présence d'un vent suffisamment puissant pour permettre l'utilisation d'éoliennes. Certains pays ou certaines régions peuvent par conséquent être défavorisés.

Une difficulté inhérente aux énergies renouvelables est leur nature diffuse et leur irrégularité (à l'exception de l'énergie géothermique, qui n'est cependant accessible que là où la croûte terrestre est mince, comme les sources chaudes et les geysers). Puisque les sources d'énergie renouvelable fournissent une énergie d'une intensité relativement faible répartie sur de grandes surfaces, de nouveaux genres de " centrales " sont nécessaires pour les convertir en sources utilisables. Pour mieux comprendre la " faible intensité sur de grandes surfaces ", il convient de noter que pour produire 1 000 kWh d'électricité par an (consommation annuelle par habitant dans les pays occidentaux), le propriétaire d'une habitation en Europe nuageuse doit installer huit mètres carrés de panneaux solaires (en supposant une efficacité énergétique moyenne de 12,5%).

Éoliennes dans la campagne allemande
Éoliennes dans la campagne allemande

Intégration dans le paysage

La construction des installations nécessaires a parfois un impact sur le paysage. On cite souvent les éoliennes, et dans une moindre mesure les toitures solaires. C'est pourquoi des efforts sont faits pour tenter d'intégrer ces installations dans le paysage (peindre les éoliennes en vert par exemple si toutefois les oiseaux peuvent les distinguer !).

Risques pour la faune

La construction d'un barrage hydroélectrique a des conséquences lourdes : inondation de vallées entières, modification profonde de l'écosystème local. De plus, les barrages hydroélectriques font obstacle à la migration des poissons, ce qui représente un problème pour les fleuves du nord-ouest de l'Amérique du Nord, où les populations de saumons ont été réduites de manière importante.

On a également accusé les éoliennes de représenter un danger pour les oiseaux (bien qu'une éolienne tue 0 à 3 oiseaux par an alors qu'un kilomètre de ligne à haute tension en tue plusieurs dizaines par an, il y en a 100 000 km en France). En fait, il semblerait que le plus gros risque soit pour les chauves-souris, dont on retrouve régulièrement des cadavres sur les sites éoliens, y compris des espèces protégées. Pour l'instant, les causes de ces collisions avec les éoliennes ne sont pas encore bien identifiées. Certains ont pensé que les mouvements de pales interféraient avec les ultrasons, mais cette hypothèse n'a pas encore été vérifiée.

Stockage et distribution

Un des grands problèmes avec l'énergie, c'est le transport dans le temps ou l'espace. C'est particulièrement vrai avec les énergies renouvelables qui dépendent du climat et varient énormément dans le temps.

L'énergie solaire et ses dérivés (vent, chute d'eau, etc.) n'est pas disponible à la demande, il est donc nécessaire de compenser, en disposant d'un stockage suffisant, auprès du consommateur, du producteur, ou à travers un réseau d'échange (similaire à l'ancien réseau de distribution).

Des exemples d'une utilisation directe d'énergie renouvelable sont les fours solaires, les pompes à chaleur géothermiques, et les moulins à vent mécaniques. Des exemples d'une utilisation indirecte, passant par d'autres formes d'énergie, sont la production d'électricité par des éoliennes ou des cellules photovoltaïques, ou la production de carburants tels que l'éthanol issu de la biomasse (Voir biocarburant).

L'utilisation de l'énergie renouvelable, qui peut souvent être produite " sur place ", diminue les appels aux systèmes de distribution de l'électricité. Un ménage moyen disposant d'un système solaire photovoltaïque avec du stockage d'énergie, et de panneaux solaires de la bonne taille, n'a besoin de recourir à des sources d'électricité extérieures que quelques heures par semaine. En généralisant cet exemple, les partisans de l'énergie renouvelable pensent que les systèmes de distribution d'électricité (lignes THT, transformateurs, ...) devraient être moins importants et plus faciles à maîtriser.

Dans les pays fortement industrialisés, la plupart des consommateurs et producteurs d'énergie sont reliés à un réseau électrique qui peut assurer des échanges d'un bout à l'autre d'un pays ou entre pays. Un réseau fortement interconnecté à échelle continentale permettrait, à condition d'être convenablement dimensionné et administré, de réduire les aléas de production et de consommation, grâce à la multiplication des sources de production disponibles et au recouvrement de plages horaires d'utilisation différentes. Le problème de l'intermittence du vent deviendrait ainsi moins critique (voir Débat sur l'énergie éolienne). La diversification des sources pourrait également autoriser des complémentarités intéressantes.

Contraintes économiques et organisationnelles

  • La mise en œuvre concrète doit se plier aux contraintes des marchés. La logique des fonds de placement n'est pas toujours une logique d'investissement.
  • Les agents économiques concernés sont dispersés. Il faut les rassembler et imaginer des conditions d'organisation adaptées : contrats de filière, contrats territoriaux,… Tout reste à faire pour la définition des filières industrielles.

Rentabilité économique

La mise en œuvre d'une filière d'énergie renouvelable nécessite de faire un bilan économique. La mise en place des permis d'émission de gaz à effet de serre (voir bourse du carbone) rend ces filières rentables.

Les rentabilités économiques escomptées sont très fortes : on attend des taux de 12 % ce qui est exceptionnel.

Cependant, on ne sait pas exactement quelles seront les rentabilités comparées en fonction des procédés techniques employés. Les filières industrielles n'ont pas encore été mises en œuvre à grande échelle. Il faut imaginer des filières intégrées. On commence à avoir des retours d'expérience, mais il peut toujours survenir des difficultés inattendues.

Situation actuelle

Aujourd'hui, les énergies renouvelables représentent 13,5 % de la consommation totale d’énergie comptabilisée dans le monde et 18 % de la production mondiale d'électricité [6]. La biomasse et les déchets assurent l’essentiel de cette production (10,6%). [6]

La production électrique renouvelable provient principalement de l’hydraulique (90 %). Le reste est très marginal : biomasse 5,5%, géothermie 1,5%, éolien 0,5% et le solaire 0,05%.

Les pompes à chaleur géothermiques se développent également de manière importante. Elles sont parfois considérées comme des sources d’énergie renouvelable (une partie de l’énergie qu’elles fournissent provient de la Terre, du soleil et du vent) ou des systèmes efficaces de production de chaleur (elles assurent une production d’énergie thermique supérieure à l’énergie électrique consommée), mais elles ne sont pas toujours considérées comme des énergies vertes en raison de la grande quantité d'électricité qu'elles consomment.

Situation de la France et de ses partenaires européens

Part en énergies renouvelables dans l'Union Européenne, 2004source: (en)BMU, le Ministère Allemand pour l'Environnement
Part en énergies renouvelables dans l'Union Européenne, 2004
source: (en)BMU, le Ministère Allemand pour l'Environnement

Le développement des énergies renouvelables est un des éléments importants de la politique énergétique de l’Union Européenne. Le livre blanc de 1997 fixe l’objectif de 12 % d’énergie renouvelable pour l’Union en 2010. Par la suite, des directives sont venues préciser cet objectif :

  • La directive électricité renouvelable (2001) fixe l’objectif indicatif de 21 % d’électricité renouvelable dans la consommation brute de l'Union en 2010 (l’objectif assigné à la France est également de 21 %)
  • La directive biocarburant (2003) donne des objectifs indicatifs de 5,75 % de substitution par les biocarburants pour 2010
  • La Commission étudie actuellement la possibilité d’une directive chaleur renouvelable

Les différents pays de l'Union ont donc mis en place des politiques plus ou moins volontaristes en matière d’énergies renouvelables en associant des mesures économiques, légales et sociales.

Le Danemark était le leader de l'électricité éolienne et reste le pays qui produit les niveaux les plus élevés d'électricité à partir du vent. Mais l'Allemagne a commencé à accroitre sérieusement sa capacité éolienne au milieu des années 1990 avec l'application des subventions et des prêts bon marché, et a maintenant plus d'un tiers de toute la capacité de production éolienne du monde.

Sur l'utilité mais aussi les limites de l'énergie éolienne, un expert analyse[7] que " les champions de l'éolien que sont l'Allemagne et le Danemark ont obtenu, respectivement, 0,1% et 1,3% de leur énergie totale par ce moyen en 1999 (source IEA). Au Danemark, qui a probablement l'un des plus forts taux d'énergie éolienne au monde, la consommation d'énergie a augmenté, sur la décennie 1990, de... 1,3% par an en moyenne (source IEA). Dix ans d'efforts dans l'éolien ont tout juste servi à "absorber" une année de hausse de la consommation d'énergie, et pour cela, il a fallu en mettre des machines ! "

L'Espagne a commencé récemment la production d'énergie éolienne, mais dès 2002 a rattrapé les États-Unis pour devenir le pays avec le deuxième niveau le plus élevé pour la capacité installée d'énergie éolienne.

L’Autriche, la Grèce et l'Allemagne sont en tête dans le domaine de la production de chaleur solaire. L’Espagne devrait bientôt connaitre un boum grâce à l’élargissement à l’ensemble de son territoire de l’Ordonnance Solaire de Barcelone (obligation d’installer un chauffe-eau solaire sur toute nouvelle construction d’habitation collective ou lors de rénovations). Les succès de ces pays sont en partie basés sur leurs avantages géographiques, bien qu'il vaille la peine de noter que l'Allemagne n'a pas de particulièrement bonnes ressources en soleil ou en vent (beaucoup plus mauvaises par exemple que l'Angleterre, où les politiques ont eu beaucoup moins de succès). D'autres facteurs ont ainsi joué un rôle important dans son engagement dans le développement des énergies renouvelables.

La France produit 6% de son énergie à partir de sources renouvelables, 4 % provenant de la biomasse (essentiellement bois énergie) et 2 % de l’hydraulique. L’éolien, en revanche, est encore très peu développé malgré des taux de croissance annuels voisins de 100 %. De même la France compte parmi les mauvais élèves européens en matière de surface solaire installée par habitant. Cependant des systèmes d’aides devraient pouvoir améliorer la situation :

  • Pour le particulier, des aides de 50 % du coût du matériel sont proposées pour l’installation d’appareil utilisant les énergies renouvelables (chauffe-eau solaire, chauffage bois, …) par le système du crédit d’impôt. De plus, la plupart des Conseils régionaux, ainsi que quelques conseils généraux et municipalités offrent des subventions. Liste des aides disponibles
  • Pour soutenir la production d’électricité d’origine renouvelable, c’est le principe du tarif d’achat qui a été retenu : chaque kWh électrique renouvelable est acheté à un prix fixé à l’avance et sur une durée déterminée. Ce système assure aux investisseurs une visibilité nécessaire pour l’émergence de nouvelles technologies. La révision à la hausse de ces tarifs le 10 juillet 2006 rend les professionnels optimistes sur le développement de l’électricité renouvelable, en particulier du photovoltaïque. Tarifs d’achat de l’électricité renouvelable en France

En France, on impute traditionnellement le retard pris dans le développement des énergies renouvelables (comme l'éolien ou le solaire photovoltaïque) à l'accent mis sur l'énergie nucléaire et l'hydraulique, mais il ne faut pas négliger les freins sociaux : encore aujourd'hui, les programmes immobiliers individuels ou collectifs, privés ou publics, ne laissent qu'une place tout à fait marginale aux systèmes de captation de l'énergie solaire (ce qui oriente le parc immobilier pour les prochaines décennies).

Énergies renouvelables en Europe

1985 1990 1994 2003 2004
Union Européenne 5,61 5,1 5,4 6,0 7,3
Allemagne 2,1 2,1 1,8 3,4 3,5
Autriche 24,2 22,8 23,7 20,3 23,4
Belgique 1,0 1,0 0,8 1,9 2,0
Chypre 1,5 1,6
Danemark 4,5 6,3 6,5 13,3 15,6
Espagne 8,8 6,7 6,5 7,0 6,9
Estonie 9,5 11,3
Finlande 18,3 16,7 18,3 21,2 27,7
France 7,2 6,3 8,0 6,4 6,7
Grèce 8,8 7,1 7,2 5,1 5,2
Hongrie 3,4 3,7
Irlande 1,8 1,7 1,6 1,7 1,7
Italie 5,6 4,6 5,5 5,9 6,1
Lettonie 33,4 44,8
Luxembourg 1,3 1,2 1,3 1,4 1,3
Malte 0,0 0,0
Pays-Bas 1,4 1,4 1,4 2,5 2,6
Pologne 5,4 5,9
Portugal 25,1 17,5 16,6 17,0 18,2
République Tchèque 2,8 3,6
Royaume-Uni 0,5 0,5 0,7 1,4 1,4
Slovaquie 3,3 3,5
Slovénie 10,5 12,0
Suède 24,4 24,9 24,0 26,3 31,2
Roumanie 9,9  ?
Bulgarie 4,9  ?
Islande 72,8  ?
Norvège 47,3  ?
Turquie 12,6  ?

Sources :

Électricité renouvelable dans le monde

Classement des pays dans la production d'énergie renouvelable électrique en 2000 (ce classement illustre la quantité d’énergie produite, pas la part d’énergie renouvelable dans la consommation nationale) :

Hydroélectrique Géothermique Éolien Solaire
1. (petit drapeau) Canada  États-Unis  Allemagne  Japon

2.

 États-Unis  Philippines  États-Unis  Allemagne

3.

 Brésil  Italie Espagne Espagne  États-Unis

4.

 Chine  Mexique  Danemark  Inde

5.

 Russie  Indonésie  Inde  Australie

Organisations professionnelles et Associations

En France

En Allemagne

  • Conférence internationale pour les énergies renouvelables

En Suisse

  • Association pour le développement des énergies renouvelables (ADER)
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