Supermarine Spitfire - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs est disponible ici.
Supermarine Spitfire Mk. Vc
Rôle Avion de chasse
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Rolls-Royce Merlin 45 de 1 490 ch
Dimensions
[[Image:{{{plan3vues}}}|300px]]
Envergure 11,2 m
Longueur 9,1 m
Hauteur 3,9 m
Surface alaire 22,48 m²
Masses
À vide 2 300 kg
Maximale 3 100 kg
Performances
Vitesse maximale 602 km/h
0,49 Mach
Plafond 11 300 m
Vitesse ascensionnelle 1 445 m/min
Distance franchissable 760 km
Armement
Interne 2 canons de 20 mm et 4 mitrailleuses de 7,7 mm
Externe 1 bombe de 230 kg
Avionique

Le Supermarine Spitfire (en anglais cracheur de feu , vif-argent , mégère ou soupe au lait) fut l'un des chasseurs monoplaces les plus utilisés par la RAF et par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les ailes elliptiques du Spitfire lui ont donné une apparence très distinctive ; leur section transversale mince lui a donné une vitesse impressionnante ; la conception brillante du concepteur en chef Reginald Mitchell et de ses successeurs (car il est mort en 1937), a fait du Spitfire un avion apprécié par les pilotes. Il a servi pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, et avec toutes ses variantes, a été de tous les combats.

Plus de 20 300 appareils furent construits, et les Spitfire sont restés en service jusque dans les années 1950.

Conception

Le chef du bureau d'étude de Supermarine (Reginald Mitchell) remporta trois courses d'hydravion dans le trophée Schneider avec son modèle S 6, sur lequel il avait installé des moteurs puissants (Napier ou Rolls-Royce) et pour lequel il avait beaucoup travaillé le profilage. Ces mêmes qualités sont également utiles à la conception d'un chasseur, et en 1930, Mitchell produisit l'avion que demandait le Ministère de l'Air, avion qui devait être moderne et monoplan (une seule paire d'ailes).

Ce premier chasseur fut un monoplan dont la voilure était en M, le cockpit s'ouvrait à la verticale, et il était pourvu d'un large train d'atterrissage. Le Supermarine 224 ne répondait pas aux espérances et était semblable à n'importe quel autre avion concurrent.

Mitchell a immédiatement porté son attention sur une conception améliorée de l'avion, avec le soutien des propriétaires du Supermarine Vickers. Le nouvel avion avait, en plus des spécifications du cahier des charges, un train rentrant, un cockpit fermé, un respirateur à oxygène, et un moteur Rolls Royce PV-12 beaucoup plus puissant.

Depuis 1935, le ministère de l'air avait vu s'accomplir de grands progrès dans l'industrie aéronautique et voulait encore améliorer la conception du monoplan. On a, dans un premier temps, rejeté le projet Supermarine parce qu'il ne supportait pas l'armement exigé de huit mitrailleuses. De nouveau, Mitchell put résoudre le problème. Il suggéra, en regardant les avions d'Heinkel, d'adopter des ailes elliptiques, pour que la corde soit allongée. Ce qui permit d'installer les huit mitrailleuses, tout en conservant une faible traînée, grâce à la conception première d'aile. L'aérodynamiste de Mitchell, Beverley Shenstone a cependant précisé que l'aile de Mitchell n'était pas directement inspirée du Heinkel He 70 car l'aile du Spitfire était beaucoup plus mince et avait une section complètement différente. Quelle que soit son origine, l'aile elliptique était assez prometteuse pour pouvoir vendre au Ministère de l'air ce nouveau type 300, que le bureau d'étude avait nommé F.10/35.

Le prototype a volé pour la première fois le 5 mars 1936. Ses performances étaient telles que le Ministère de l'air a immédiatement commandé 310 appareils. Alors qu'il était encore aux mains des pilotes d'essai de Vickers, l'avion était déjà testé par les pilotes de la Royal Air Force. Reginald Mitchell mourut d'un cancer le 11 Juin 1937, après avoir donné à son pays le plus beau chasseur de son temps.

Engagements

Un Seafire avec ses ailes repliées
Un Seafire avec ses ailes repliées

Version navale

Il y eut une version navale du Spitfire appelé Seafire. Pour l'adapter aux missions sur les porte-avions on l'a équipé d'une crosse d'appontage, d'ailes pliantes et de tout un équipement spécialisé. Cependant, comme le Spitfire, le Seafire avait un train d'atterrissage très étroit qui convenait mal à ces opérations d'appontage, et il y eut un taux d'accidents très élevé. Malgré tout, le Seafire participa à de nombreuses batailles. On le retrouva notamment lors du Débarquement de Provence au sein de la Task Force 88.

Bataille d'Angleterre

Un Spitfire XVIII anglais
Un Spitfire XVIII anglais

C'est au Spitfire que nous, contemporains, associons la victoire de la Bataille d'Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, la victoire de la Bataille d'Angleterre n'est pas simplement due au Spitfire, bien qu'il bénéficiât de vitesses en palier et ascensionnelle supérieures à celles du Hurricane. C'est l'utilisation conjointe de ces deux chasseurs, tous deux armés de huit mitrailleuses Vickers de 7,7 mm, qui permit à la RAF de prendre l'avantage sur la Luftwaffe. Les Spitfire, rapides et agiles, furent désignés pour s'attaquer aux chasseurs d'escorte tandis que les Hurricanes, plus lents mais à la structure robuste, se chargeaient des bombardiers.

Au cours de l'automne 1940, les plaintes des pilotes concernant la faiblesse de la munition de 7,7 mm se multipliant, deux versions du Spit équipées de canons de 20 mm Hispano HS 404 et quatre Vickers, furent mises en ligne. En raison d'enrayages trop fréquents, ces Spits Mk1b et Mk2b laissèrent la place au MkV armé d'une nouvelle version plus fiable du Hispano et équipé d'une évolution du Rolls-Royce Merlin.

Le Spitfire avait, outre son train étroit et donc dangereux, un défaut gênant : son faible rayon d'action. Ce facteur ne joua pas durant la Bataille d'Angleterre mais devint rédhibitoire quand la RAF passa à l'offensive : en 1944 encore, ses Spitfire ne dépassaient pas le Rhin, alors que les P-51 américains, partant des mêmes bases anglaises et dotés du même moteur Merlin, allaient jusqu'à Berlin.

Pour les autres pays

Un Spitfire MkIX israélien
Un Spitfire MkIX israélien

Après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 60 le Spitfire est bien resté en service dans beaucoup d'armées de l'Air autour du monde, par exemple, dans les armées de l'air d'Égypte, d'Irlande, d'Israël, de Roumanie, de Syrie, du Danemark et aussi de la Turquie.

La France d'après 1945 utilisa des Spitfire, qu'elle engagea pendant une courte période en Indochine avant de les remplacer par des P-63 et F6F américains plus robustes. L'aéronavale française disposa également de Seafire jusqu'à l'arrivée de F6F et F4U américains nettement supérieurs.

Avions encore en service

Beaucoup de Spitfire et quelques Seafire restent en état de navigabilité parfait et beaucoup de musées d'avion essaient d'avoir des exemplaires volant de ce chasseur gracieux mais, aujourd'hui, dangereux pour les pilotes. La RAF en maintient quelques-uns en état pour les grandes cérémonies comme les anniversaires de la Bataille d'Angleterre à RAF Coningsby dans la région du Lincolnshire.

Il existe un Spitfire PR XIX (serial PS 890) en parfait état de vol, basé à Dijon (France), aérodrome de Darois appartenant à Christophe Jacquard. Il a été restauré avec un moteur d'Avro Shackleton, une version du Rolls-Royce Griffon 58 qui est utilisé avec un doublet d'hélices contra-rotative. Ce moteur remplace le RR Griffon 66 d'origine.

Variantes

Pour comprendre le tableau

Un Spitfire vu de dessous
Un Spitfire vu de dessous
  • L'appareil fut équipé de 6 ailes différentes :
    • Type a : 4 mitrailleuses Browning calibre .303 (0,303 pouce=7,7 mm) avec 300 cartouches par arme dans chaque aile.
    • Type b : 1 canon Hispano de 20 mm et 2 mitrailleuses Browning dans chaque aile.
    • Type c : aile dite " universelle " introduite à partir du Spitfire Mk V, armement modulable suivant les conditions : pour chaque aile, emplacement pour 2 mitrailleuses Browning .303 et pour 2 canons Hispano de 20 mm ; en général la configuration 2 mitrailleuses et 1 canon dans chaque aile était la plus utilisée mais parfois il y eu les 2 canons montés sans les mitrailleuses. De plus, on pouvait monter une bombe de 500 lbs (environ 250 kg) sous chaque aile.
    • Type d : peut-être l'aile sans armement qui équipait les versions reconnaissance photo.
    • Type e : par aile : 1 canon Hispano de 20 mm et 1 mitrailleuse Browning calibre .50 (0,50 pouce=12,7 mm). Ce type d'aile a été introduit à partir du Mk IX.
    • Les Spitfire de dernière génération comme les Mk 22 et 24 avaient une aile avec 2 canons Hispano de 20 mm (soit 4 canons au total) et le 24 pouvait aussi emporter 4 roquettes sous chaque aile.
  • Il y avait aussi trois formats d'aile disponibles pour les Spitfire selon l'utilisation : Standard Wing tip pour aile standard, Clipped Wing tip pour les ailes aux saumons démontés. Extended Wing tip pour les ailes dotées de saumons allongés et plus pointus.

Les lettres F HF ou LF correspondent à un type de moteur optimisé pour les altitudes décrites par les initiales : (F Fighter) ; (Low altitude Fighter = chasseur basse altitude) ; (High altitude Fighter=chasseur haute altitude).

Tableau des versions

Spitfire I premier modèle avec un moteur Merlin II de 1 040 ch (768 kW) et 8 mitrailleuses Browning de 7,7 mm (au début, seulement 4 mitrailleuses, en raison de la pénurie) ou 2 canons de 20 mm et 4 mitrailleuses de 7,7 mm (1 566 exemplaires construits) Spitfire XVIII dernière version équipée du Griffon à compresseur à deux étages ; aile F ; armement E ; verrière en goutte d'eau ; capacité de carburant plus importante; appelé FR XVIII (pour FR 18 ans après 1945) équipé d'un appareil photographique monté dans le fuselage (300 exemplaires)
Spitfire II appareil assemblé à Castle Bromwich (nombre d'exemplaires construits : 750 IIA et 170 IIB) Spitfire XIX version PR démunie d'armement; moteur Griffon à compresseur à deux étages ; la plupart pressurisés (255 exemplaires)
Spitfire III prototype expérimental (1 seul exemplaire) équipé du Merlin XX de 1 300 ch Spitfire XX prototype unique, construit à partir d'un Mk.IV et

d'un prototype du Mk.XII

Spitfire IV prototype équipé du Griffon, désignation attribuée aux 229 appareils de reconnaissance extrapolés du Mk.V Spitfire 21 cellule révisée ; généralement moteur Griffon 61 ou 64 avec hélice à cinq pales ; 4 canons de 20 mm (122 exemplaires)
Spitfire V cellule renforcée pour recevoir le Merlin 45 de 1 460 ch (1 074 kW ou le Merlin 50 de 1 490 ch (1097 kW) (nombre d'exemplaires construits : 94 Mk VA, 3 923 Mk VB et 2 447 Mk VC) Spitfire 22 modifications mineures depuis le 21 ; quelques appareils avec le Griffon 85 de 2 400 ch (1 772 kW) et hélice contrarotative (278 exemplaires)
Spitfire VI intercepteur à haute altitude, moteur Merlin 47 de 1 435 ch (1 056 kW) ; habitacle pressurisé et envergure 12,24 m avec ailes pointues (100 exemplaires) Spitfire 24 modifications mineures ; empennage arrière du Spiteful ; canons du Mk.V (54 exemplaires)
Spitfire VII intercepteur à haute altitude ; moteur Merlin 61, 64 ou 71 à compresseur à deux étages ; cabine pressurisée ; roulette de queue rétractable et souvent gouverne pointue et plus large (140 exemplaires) Seafire IB version navale du Spitfire VB (166 exemplaires)
Spitfire VIII dernière version équipé avec un moteur Merlin 61, 63, 66 ou 70 à deux étages ; sans pressurisation ; aile HF, LF ou F (1 658 exemplaires) Seafire IIC points d'attache pour catapulte de porte-avions et train renforcé ; Merlin 32 et hélice quadripale (372 exemplaires)
Spitfire IX version de transition équipée du Merlin 61, 63, 66 ou 70 monté sur la cellule du Mk.V ; aile LF, F ou HF armement B, C ou E (5 665 exemplaires) Seafire III ailes repliables ; Merlin 55M de 1 600 ch (1182 kW) (1 220 exemplaires)
Spitfire X version pressurisée du PR.XI ; moteur Merlin 77 (16 exemplaires construits, dont 1 avec l'aile HF) Seafire XV Griffon VI de 1 675 ch (1 380 kW ); radiateurs asymétriques du Spitfire XII ; généralement avec crochet ; dernières séries avec verrière en goutte d'eau (390 exemplaires)
Spitfire XI avion de reconnaissance sans armement, moteur Merlin 61, 63 ou 70 (471 exemplaires) Seafire XVII ou 17 fabriqué depuis le Seafire XV (232 exemplaires)
Spitfire XII intercepteur à basse altitude, Griffon II ou IV de 1 760 ch (1 294 kW), aile LF ; armement B (canons) (100 exemplaires) Seafire 45 cellule nouvelle du Spitfire 21 (50 exemplaires)
Spitfire XIII appareil de reconnaissance à basse altitude ; cellule du Mk.V équipée du Merlin 32 (hélice tripale DH, à l'inverse des derniers Spittire) 4 mitrailleuses de 7,7 mm seulement (18 exemplaires) Seafire 46 semblable au Seafire 45 ; verrière en goutte d'eau (24 exemplaires)
Spitfire XIV moteur Griffon 65 ou 66 de 2 080 ch (1 529 kW) à compresseur à deux étages ; hélice à cinq pales cellule renforcée et améliorée ; radiateurs symétriques plus profonds ; surfaces verticales élargies et souvent verrière en goutte d'eau ; aile F ou LF ; armement C ou E (957 exemplaires) Seafire 47 aile repliable (généralement par système hydraulique) Griffon 87 ou 88 de 2 400 ch (1 772 kW) capacité en carburant augmentée ; fin de série FR avec appareil photographique (140 exemplaires)
Spitfire XVI Mk.IX équipé du Packard-Merlin 266; aile F ou LF ; généralement, armement C ou E ; la majorité avec verrière en goutte d'eau (l 054 exemplaires)    

Citations et anecdotes

  • Un pilote allemand, Adolphe Galland, a répondu la phrase suivante à Herman Goering, alors que celui-ci lui demandait ce qu'il pouvait faire pour aider ses pilotes à gagner leurs combats contre les britanniques: "Monsieur le Maréchal, donnez nous des Spitfire".
Page générée en 0.312 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise