Citadelle de Lille - Définition

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Introduction

La citadelle de Lille est un ouvrage militaire bâti au XVIIe siècle pour la défense de Lille. Baptisée par Vauban lui-même la « Reine des citadelles », c’est un ouvrage militaire remarquable par ses dimensions, la qualité de son architecture, et aujourd'hui son état de conservation. Elle a été classée monument historique en août 1934.

Un ouvrage militaire de premier ordre

L'entrée de la citadelle et la voie des combattants

Cette « Reine des citadelles » est la matrice de la plupart des citadelles conçues par Vauban. Établie sur la frontière de la Flandre, elle faisait partie d'une double ligne de places fortes entre Gravelines, Dunkerque et Maubeuge-Rocroi. Elle délimitait le fameux « Pré carré », conçu par Vauban, comportant 28 villes fortifiées. C'est à partir de Lille que Vauban a supervisé l'édification des nombreuses citadelles et canaux du Nord, lesquels ont structuré la frontière qui sépare toujours la France de la Belgique.

Lille est prise aux Espagnols par les troupes françaises au mois d’août 1667 et Louis XIV ordonne aussitôt la construction d'une forteresse. Le chevalier de Clerville et Vauban proposent des plans. Ce sont ceux de Vauban qui sont retenus par le roi. Les travaux sont engagés dès 1668 sous la direction du maître-maçon lillois Simon Vollant. En 1671, la citadelle est opérationnelle tandis que Vauban continue de façonner la ville en faisant naître, à deux pas de là, un nouveau quartier autour de la rue Royale. La conception de la citadelle part d'une idée simple mais particulièrement efficace : pas un de ses murs ne peut être approché par l'ennemi sans que celui-ci ne se trouve sous le feu d'un mur voisin.

Organisation de la fortification bastionnée

Étoile de Vauban de la citadelle de Lille

Les glacis, terrains en pente et à découvert, entourent la citadelle afin de rendre l'approche de l'ennemi délicate. La première ligne de défense de la citadelle est constituée par un avant-chemin-couvert, suivi parallèlement par le chemin couvert et entre les deux un avant-fossé. Afin de protéger l'avant-chemin-couvert, on trouve régulièrement une lunette (petite demi-lune) qui est située entre l'avant-chemin-couvert et le chemin couvert. Puis vient le fossé proprement dit, situé au pied des murailles de la citadelle avec les cinq demi-lunes situées devant chaque courtine. Chaque courtine est protégée par une tenaille, un mur en V ouvert en direction de l'extérieur, protégeant la base des escarpes contre les tirs. L'enceinte de la citadelle se définit comme un pentagone avec 5 bastions royaux disposés aux angles nommés: Anjou, La Reine, Turenne, Le Dauphin et Le Roi, encadrant des courtines de 49 mètres. Les accès de la citadelle sont situés au centre des courtines et sont au nombre de cinq avec 2 portes, la porte Royale et la porte Dauphine, et 3 poternes: la poterne Saint Georges (patron des arbalétriers), la poterne Saint Sébastien (patron des archers) et la poterne Sainte Barbe (patron des cannonniers). Au centre de la citadelle, les bâtiments s'organisent autour de la place d'armes de forme pentagonale.

C’est une véritable petite ville flamande du XVIIe siècle ; la population qui y représentait un millier d'hommes, auxquels s'ajoutaient les serviteurs du gouverneur et des ouvriers, y était à l'abri des remparts. L'ensemble des bâtiments montre un mélange harmonieux entre le « style lillois » (influencé par l'héritage des Pays-Bas espagnols) et le goût classique français ; façade intérieure de la porte Royale, pavillons pour le gouverneur et les officiers, une église, des ateliers, des moulins, des boulangeries, des hôtelleries, et des casemates contre les projectiles.

La chapelle qui possède une magnifique voûte de bois, est le premier édifice de style jésuite construit à Lille.

Autour de la place d'armes, les casernes forment un double rang : destinés au logement des troupes, douze bâtiments de « style lillois ». Chaque édifice se termine par un pavillon qui était réservé au logement des officiers, les combles servant à abriter les domestiques.

L’arsenal, bâtiment en triple corps de logis, dans lequel s'ouvre une porte encadrée de deux colonnes toscanes est séparé de la cour centrale par un mur de briques. Les murs sont décorés de motifs royaux et du lion des Flandres.

Aujourd'hui soute à munitions, le bastion d'Anjou, est l'un des bastions les plus importants de la citadelle. Il est muni d'un « cavalier » (observatoire pour les artilleurs). Les trois grandes galeries parallèles abritent encore deux fours construits au XVIIIe siècle.

La porte Royale

La porte Royale

La porte Royale est fermée par un pont-levis à crémaillère ; c’est le principal accès de la forteresse. Elle fait face à la ville de Lille et ses dimensions sont de 14 mètres 20 en largeur et 15 mètres 50 en hauteur. Elle est ornée d'une inscription à la gloire du « Roi Soleil » sur une plaque rectangulaire située au-dessus du couloir d'entrée écrite par le baron Michel-Ange Vuoerden, ancien bailli de Lille et chevalier du Conseil Souverain de Tournai dont la traduction est la suivante « Lille, couronnement grandiose des victoires de Louis XIV, conquérant les provinces héritées par Marie-Thérèse, son épouse, et contrainte par lui-même, en neuf jours, à capituler, à l’étonnement de l’Univers, elle qui eût arrêté ou retardé longtemps l’élan de tout autre, a pu apprécier la sagesse et la bonté de Celui qu’elle avait reconnu invincible. Grâce à la protection de cette Citadelle érigée par la magnificience du Roi, déjà supérieure par ses richesses et le nombre de ses habitants aux autres cités de la Belgique catholique, elle ne le cède maintenant en rien à aucune d'elles pour la gloire de ses fortifications, seule chose qui lui manquait auparavant. Année 1670 ». Elle est elle-même surmontée par un cartouche monumental avec des décorations soignées faites de trophées militaires anciens, de guirlandes, des armes de France aux trois fleurs de lys surmontées de la couronne royale et du cordon du Saint-Esprit. Sur le fronton est représenté le symbole du Roi Soleil.

La porte Dauphine

La porte Dauphine

La porte Dauphine est la porte de secours de la Citadelle. Elle est tournée vers le Sud-Ouest, côté campagne, face à Lambersart. Elle était autrefois dotée d'un pont-levis. Au-dessus du passage central, le cartouche est décoré de guirlandes de feuillages et de trophées militaires. Sur le fronton est représenté le symbole du Roi Soleil entouré par des décorations représentant la Guerre et les Arts. Lors de la Révolution française, l'emblème astral personnifiant Louis XIV a été détruit et n'a été restauré qu'après la Seconde Guerre mondiale.

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