Ansari X-Prize: les nouveaux aventuriers de l'espace

Publié par jyb le 12/09/2004 à 16:52

1 - Introduction

Il y a cent ans, de nombreux prix lancés par de richissimes particuliers ou des entreprises récompensaient les personnes qui réussissaient un défit particulier dans le domaine de l'aéronautique. Avec l'Ansari X-Prize, c'est la même démarche qui est relancée, mais dans le domaine des vols spatiaux habités.

"Héla !" Me direz-vous, "Cela fait longtemps que le vol spatial habité est possible !". C'est exact, depuis le premier vol de Youri Gagarine, en 1961, le vol spatial habité n'est pas une nouveauté. Mais peut-on pour autant dire que l'homme maîtrise les technologies du vol habité ?

Le vol spatial: un domaine loin d'être maîtrisé

La Navette spatiale américaine était censée banaliser le vol spatial, mais les deux accidents de 1986 et 2003 nous ont rappelé à quel point cet engin était avant tout fragile et complexe. Pour corser la difficulté, son coût de mise en œuvre est très élevé.


Les russes disposent du Soyouz. Nettement plus rustique, sa technologie ancienne n'en est pas moins mature et le dernier accident mortel de l'engin remonte à 1971. Depuis cette date, de nombreux vols ont été réalisés, des incidents sont intervenus au début des années 1970, mais le vaisseau est toujours parvenu à rentrer sur Terre avec son équipage sain et sauf. Malgré sa fiabilité, Soyouz reste cher (20 millions de dollars par vol) et n'est absolument pas réutilisable.

Un cahier des charges privilégiant la simplicité d'exploitation

L'idée du concours Ansari X-Prise, créé en 1996 par la famille texane Ansari qui se trouve être le principal organisateur et financier, est donc de repartir sur de nouvelles bases: il s'agit de créer des solutions moins coûteuses et rendre ainsi le vol spatial plus accessible. D'un point de vue astronautique, ce qui est demandé par le X-Prize n'est autre que le minimum: 100 km d'altitude, la limite officielle entre le domaine aérien et spatial. Il s'agit donc de faire le strict nécessaire pour que le vol puisse être qualifié de spatial, très loin en deçà du premier vol de Youri Gargarine pour ne citer que lui. Toutefois, l'appareil utilisé devra être apte à transporter 3 personnes dont deux passagers.

En revanche, le règlement du prix donne un cahier des charges nettement plus exigent en ce qui concerne la facilité de mise en œuvre de l'engin. Il est en effet nullement question de faire une fusée et une capsule qui seraient rendues inutilisables à l'issue du vol et qui ne pourraient donc servir qu'une fois ! Pour gagner le X-Prize, il faut que l'appareil soit réutilisable à 90 % au minimum, et apte à revoler en moins de deux semaines. La première équipe qui parviendra à réaliser l'exploit se verra remettre la somme de 10 millions de dollars.

Ce qui se cache derrière le concours Ansari X-Prize est bien entendu l'exploitation commerciale de vols habités avec notamment le tourisme spatial. Les constructeurs les plus avancés dans la compétition promettent des tarifs d'environ 100 000 $ par vol, prix qui seraient baissés à 10 000 $ après l'amortissement des coûts fixes (conception, fabrication et tests de l'engin).

2 - Les concurrents

Dans ce dossier, nous vous proposons une description détaillée des concurrents dont le génie, la persévérance et le pragmatisme ont permis la mise au point d'engins qui devraient être aptes à voler dans les semaines qui viennent (dont un qui a déjà réussi à faire un vol spatial !).

Voici donc la liste complète des concurrents au concours Ansari X-Prize:
(La lettre D signale les concurrents décrits dans ce dossier)

American Astronautics
Acceleration Engineering
American Advent
ARCA
Armadillo Aerospace (D)
Bristol Spaceplanes
Canadian Arrow (D)
Da Vinci (D)
Discraft Corporation
Fundamental Technology Systems
High Altitude Research Corp.
Interorbital Systems
ILAT
Lone Star Space Access
Micro Space
Pablo de León & Associates
PanAero, Inc.
Pioneer Rocketplane
Scaled Composites (D)
Space Transport Corporation
Starchaser Industries LTD (D)
Suborbital Corporation (D)
TGV Rockets, Inc.
Vanguard Spacecraft

3 - Scaled Composites

L'équipe


Il s'agit du concurrent le plus célèbre et le plus populaire, et pour cause: c'est le seul pour l'instant à avoir réussi un vol habité à plus de 100 km d'altitude. De fait, Scaled est le favori dans la course au X-Prize. Son premier essai dans le cadre du concours Ansari X-Prize (avec un pilote et deux passagers donc) est prévu pour le 29 septembre 2004.

Parmi les membres de l'équipe, on compte trois fortes personnalités:
- Paul Allen, milliardaire et co-fondateur de Microsoft, il est le principal contributeur financier avec un apport de 20 millions de dollars, ce qui est deux fois plus que le prix à gagner.
- Burt Rutan, ingénieur aéronautique et principal concepteur du projet. On lui doit le Beechcraft Starship, avion privé d'affaires aux lignes particulièrement élégantes et à l'aérodynamisme très étudié.
- Mike Melvil, pilote d'essai civil, premier pilote à devenir astronaute avec des moyens non gouvernementaux lors du premier vol spatial de leur appareil, le SpaceShipOne, le 21 juin dernier.

L'appareil

La solution retenue par Scaled comprend deux engins:

- Un avion porteur (le White Knight)
- Un avion fusée (le SpaceShipOne, ou SS1, on rencontre aussi l'appellation Space Ship One)

Le White Knight est composé d'un fuselage étroit qui supporte deux petits réacteurs dorsaux, les ailes et la cabine de pilotage qui forme une bulle pointue à l'avant. Les ailes forment un w aplati et portent chacune une poutre. C'est sur ces deux poutres que sont placées les roues (deux par poutre), les dérives et les gouvernes de profondeur.

Ce format très original permet à la fois de monter à une altitude élevée (plus de 16 000 m) et de dégager un volume maximal sous la partie centrale de l'appareil pour le vaisseau spatial. En outre, il est capable d'emporter une charge maximale de 3630 kg et son envergure peut être portée de 25 m à 28,35 m.

Le SpaceShipOne est d'une structure extrêmement simple. La partie avant, dont la forme rappelle le Bell X1(le premier avion à avoir franchi le mur du son), est constituée d'une cabine habitable trois places. Un pilote prend place à l'avant tandis que les 2 sièges passagers sont disposés côte à côte à l'arrière.

L'arrière du SpaceShipOne est principalement composé d'un moteur fusée et de son réservoir. Le moteur fusée est un hybride conçu par SpaceDev. Il utilise un carburant solide et un comburant liquide.

Les parties habitées des deux engins sont couvertes de petites fenêtres rondes qui assurent la visibilité pour les passagers. Leur surface réduite est dictée par l'impératif de gain de poids et leur forme arrondie permet le meilleur compromis surface visible et solidité de la structure.

Les matériaux utilisés constituent l'un des principaux points d'innovation dans la fabrication des deux appareils, ce qui est assez logique puisqu'ils sont fabriqués par une entreprise spécialisée dans les matériaux. Le moteur fusée se trouve dans un tube en fibre de carbone, les fixations du réservoir à comburant liquide sont en élastomère. Les trains d'atterrissages sont en verre-résine et la coque de l'engin est en matériau composite à base de fibre de carbone et de résine époxy.

Caractéristiques

Type: avion porteur + avion fusée
Diamètre avion porteur: 25 à 28 m
Altitude: avion porteur 16 km et vaisseau 100 km
Nombre de places: 1 + 2
Durée du vol: 90 minutes
Durée en apesanteur: 3 minutes
Nombre maximal de G: 5 (à l'accélération du vaisseau)
Vitesse max: mach 3
Délai entre deux vols: moins de 2 semaines

Déroulement du vol

L'avion porteur emmène le SpaceShipOne à une altitude de 15 000 m et le largue à cette hauteur.


L'avion fusée, une fois lâché, monte à une altitude d'un peu plus que 100 km. Pour cela, il dispose d'un moteur fusée qui assure la propulsion sur la majeure partie de sa trajectoire ascendante. Ensuite, l'engin doit compter sur son élan pour atteindre l'altitude souhaitée. L'appareil reste environ 3 minutes "dans l'espace", c'est à dire au-dessus de 100 km d'altitude, avant d'entamer sa descente.




La descente se fait d'abord en chute libre, la partie arrière des ailes de l'appareil est levée pratiquement à la verticale pour ne pas endommager les gouvernes. Arrivé à une altitude suffisamment basse, la voilure du SpaceShipOne reprend sa configuration normale et plane. L'atterrissage s'effectue sur une piste d'avions, comme pour la navette spatiale.


Les essais

L'équipe de Scaled est bien évidemment celle qui a accompli les essais les plus aboutis avec un vol habité en juin dernier. La campagne d'essais fut longue et particulièrement complète. Le White Knight fut le premier à voler, suivi de plusieurs essais du SpaceShipOne, dont des vols à très haute altitude (plus de 60 000 km)



Avant le prochain vol fin septembre, Scaled aura probablement amélioré le moteur fusée afin de rendre l'appareil plus sûr. Il apparaît que des problèmes mineurs ont été rencontrés lors du premier vol spatial du vaisseau.

Commercialisation

C'est certainement la première commande privée de vaisseaux spatiaux ! Le milliardaire anglais Richard Branson, propriétaire du groupe Virgin, a annoncé le 27 septembre 2004 la création de Virgin Galactic (lien). Le but de la compagnie est d'offrir des voyages dans l'espace, dans les mêmes conditions que pour un vol aérien normal.

Pour parvenir à son objectif, Virgin Galactic s'est associé avec Scaled et compte se doter de cinq vaisseaux spatiaux. Ces engins, qui entreront en service en 2007, seront plus aboutis que le SpaceShipOne que nous connaissons. Leur altitude maximale sera de 130 kilomètres et ils pourront emporter jusqu'à 5 passagers (mais ce dernier chiffre pourrait évoluer en fonction de l'avancement du projet).

Le prix d'une place devrait être de 170 000 $, ou 165 000 €, et la durée totale du vol de 3 heures. Virgin opèrera depuis les Etats-Unis dans un premier temps. Il est déjà possible de réserver son vol sur le site de Virgin Galactic.

Vols pour le X-Prize

C'est donc en ce début d'automne 2004 que Scaled effectue les deux vols en vue de remporter le X-Prize.

Le premier vol a eu lieu le 29 septembre et s'est déroulé dans de bonnes conditions si ce n'est quelques vrilles effectuées par l'engin lors de sa montée. Ce problème "mineur" est intervenu au moment où l'appareil atteignait mach 2,4. Le vaisseau s'est mis à faire une trentaine de tours sur lui-même. A cette altitude, les gouvernes de l'appareil sont inutilisables (pas assez de densité atmosphérique) et le pilote ne peut pas encore utiliser les stabilisateurs spatiaux (des petits moteurs fusées qui permettent au vaisseau de se diriger dans l'espace).

Au cours de cette phase de vol, empêcher le roulis de l'appareil est inutile: à partir du moment qu'il reste sur sa trajectoire, les vrilles effectuées n'ont aucun effet sur sa structure. Les stabilisateurs semblent avoir bien fonctionné et le reste du vol s'est déroulé comme prévu.

Récit de Burt Rutan: lien

Vidéo du vol: lien


Le deuxième vol s'est déroulé sans encombre. Cette fois-ci, le milliardaire Richard Branson était présent aux côtés de l'équipe Scaled. La marque Virgin figurait également sur le petit vaisseau spatial.

Piloté par Brian Binnie, le SS1 s'est vu attribuer une mission secondaire: battre le précédent record détenu par le X15. L'avion d'essai mythique de la Nasa avait en effet atteint 108 km d'altitude dans les années 60 en utilisant une configuration de vol proche de celle du SS1 (départ depuis un B52 et atterrissage standard).

Après le largage depuis le White Knight, le moteur fusée fonctionna durant 83 secondes, permettant au vaisseau d'atteindre mach 3,09. L'apogée du vol s'effectua à 112 km, selon les mesures du radar, mission accomplie.

Lors de la phase de vol en apesanteur, Brian Binnie s'est livré à quelques activités qui seront certainement celles des futurs passagers commerciaux du vaisseau. Il a d'abord expérimenté "la gravité zéro" en manipulant des modèles réduits du SS1 et a pris des photos de l'extérieur depuis la cabine.

Lors de la descente, le pilote a également testé la solidité de la structure en lui faisant subir une décélération de plus de 5 G. Lors de l'exploitation commerciale, les passagers ne devraient pas subir de telle condition de vol.

Page des vidéos de Scaled: lien

4 - Le C21 / Cosmopolis XXI

Présentation des entreprises

Space Adventure est une entreprise qui commercialise déjà des vols spatiaux. Pour le moment, l'offre commerciale comprend des vols sur la station orbitale ISS (le premier touriste de l'espace fut inscrit par Space Adventure), et des vols à haute altitude (24 km) à bord d'avions militaires russes biplaces. Pour étendre son activité commerciale dans le "milieu de gamme", Space Adventure mise sur 4 concurrents du Ansari X-Prize, se proposant de commercialiser des places à bord de ces appareils. Nous vous présentons ici l'un des quatre concurrents, Suborbital Corporation, qui a la particularité d'avoir déjà construit son premier prototype.

L'appareil

Suborbital Corporation a lui aussi imaginé une solution constituée d'un avion porteur et d'un engin spatial. Mais contrairement à Scaled, l'équipe russe s'est basée sur des solutions existantes pour monter le projet.


L'avion porteur est un M55-X, dérivé d'un avion russe M55. Il s'agit d'un monoplace à réaction bi-poutre pouvant voler à plus de 20 000 m d'altitude. Il a été modifié afin de porter le C21 sur son dos.




L'engin spatial se présente sous la forme d'une mini-navette conçue à partir de technologies développées pour Buran, la navette russe. Bien que ses dimensions soient plutôt réduites, il n'en demeure pas moins l'appareil le plus spacieux parmi ceux que nous présentons dans ce dossier.


Caractéristiques

Type: avion porteur + avion fusée
Longueur: 8 m
Hauteur: 2,2 m
Masse max: 3500 kg
Altitude: avion porteur 27 km et vaisseau 101 km
Nombre de places: 1 + 2
Durée du vol: 6,5 h
Durée en apesanteur: 3 minutes
Nombre maximal de G: 3 (à l'accélération du vaisseau)
Vitesse max: mach 5
Délai entre deux vols: 24 h

Déroulement du vol

Les passagers embarquent via une large ouverture située sur le côté de l'appareil et prennent place sur l'un des deux fauteuils équipés de solides ceintures de sécurité. Le C21 est ensuite posé à l'aide d'une grue sur le dos du M55-X. Une fois les deux engins solidarisés, l'ensemble M55-X + C21 peut décoller depuis une piste classique. Le M55-X transporte alors le C21 jusqu'à une altitude de 20 km.

A ce niveau, le C21 se sépare de son avion porteur puis allume son moteur fusée, lui permettant de grimper rapidement à l'altitude maximale de 100 km. Le C21 redescend ensuite et atterrit sur une piste classique, à la manière d'un avion.

Vols d'essais

Nous n'avons trouvé aucune information sur d'éventuels vols d'essai. Malgré le fait que le prototype semble opérationnel, rien ne nous permet de dire s'il a déjà volé.

5 - Canadian Arrow

L'appareil

L'engin développé par Canadian Arrow (et qui porte le nom de l'entreprise) n'est autre qu'une évolution du... V2 allemand de la seconde guerre mondiale. Ce choix s'explique pour deux raisons:
- Le V2 était un engin qui pouvait monter jusqu'à 85 km d'altitude à l'époque.
- Ses plans sont libres de droits.
- Un projet de transformation en fusée espion avait même déjà été prévu selon certaines sources.


Le V2 allemand

Evidemment, l'équipe de Canadian Arrow a amélioré le concept. Le moteur fusée du Canadian Arrow a été modifié afin d'être plus puissant, réutilisable et pour fonctionner avec des carburants moins dangereux que ceux utilisés par le V2 de la seconde guerre mondiale.



La fusée est constituée de deux étages: le propulseur et la capsule. Le moteur fusée du premier étage est directement dérivé du moteur du V2 et reprend de très nombreux éléments mécaniques. Les carburants utilisés sont à base d'alcool et d'oxygène liquide.



La capsule habitable, de forme conique, est couverte de petits hublots ronds et d'un hublot plus allongé qui améliore la vision du pilote. La capsule est équipée de quatre petits moteurs fusée à carburant solide. Leur rôle est de stabiliser l'appareil après le détachement du second étage et lors du début de la descente. Ces moteurs permettent aussi à la capsule de s'extraire rapidement en cas d'explosion du premier étage et de permettre le sauvetage des occupants.


La pointe conique du second étage contient également un ballon pour le freinage de l'engin au début de son retour dans l'atmosphère ainsi que des parachutes. La capsule est par ailleurs équipée de boudins qui se gonflent pour assurer sa flottabilité.

Caractéristiques

Type: fusée à deux étages
Longueur: 16 m
Diamètre: 1.6 m
Altitude: 100 à 112 km
Nombre de places: 1 + 2
Nombre maximal de G: 7.5 (lors de la descente et de l'ouverture des parachutes)
Délai entre deux vols: 10 jours

Déroulement du vol

Le lancement se fait à partir d'un pas de tir vertical, à la manière d'une fusée classique. Le moteur fusée du premier étage propulse l'engin jusqu'à une altitude de 80 km. A ce moment, la capsule habitable se détache et poursuit sa route jusqu'à son altitude maximale, comprise entre 100 et 112 km. La capsule peut se diriger tout au long de sa trajectoire grâce à des mini-tuyères.


Le retour de chacun des deux éléments de l'engin se fait en chute libre, freiné par des parachutes. C'est d'ailleurs l'ouverture des parachutes qui entraîne la plus forte contrainte que devront subir les passagers: 7.5G. La capsule habitée amerrit normalement sur un plan d'eau, lac ou mer, à la manière des capsules américaines des années 60.




A tout moment, la capsule habitée peut s'éjecter du reste de la fusée, notamment en cas de problème rencontré pendant le vol. Le pilote peut alors diriger la capsule afin qu'elle puisse atterrir sans dommage grâce à ses parachutes.

6 - Da Vinci

L'équipe

La première particularité de Da Vinci est d'être un projet associatif basé sur le volontariat et des sponsors. Au total, ce sont plus de 500 personnes qui ont contribué au projet, avec plus de 100 000 heures de travail. Leur organisation originale n'empêche pas l'équipe d'être l'une des plus avancées de la compétition avec un lancement prévu le 2 octobre prochain.


L'appareil en construction

Malgré tout, il est difficile de trouver des données techniques réellement fiables sur cette équipe, leur site internet officiel n'étant plus à jour depuis fin 2003.


Dernières finitions

L'appareil

L'engin est des plus original. Il s'agit d'une fusée dont le lancement doit se faire depuis un ballon à 24 000 m d'altitude. Autre originalité: l'avant de la capsule est constitué d'une baie vitrée au dessin fort élégant que n'aurait pas renié le capitaine Némo.


Décollage avec la première version de l'appareil

La fusée est constituée de deux principales parties: le propulseur et la cabine habitable. Contrairement au Canadian Arrow, les deux parties doivent rester solidaires tout au long du vol. Le freinage lors de la rentrée atmosphérique s'effectue d'abord avec le déploiement de boudins gonflables autour de l'appareil, puis par celui de parachutes.


Décollage avec la deuxième version de l'appareil


Entrée atmosphérique et freinage

Caractéristiques

Type: fusée à deux étages lancée depuis un ballon
Longueur: 10 m
Diamètre: 1.6 m
Altitude: 120 km
Nombre de places: 1 + 2
Durée en apesanteur: 3.5 minutes
Nombre maximal de G: 7.5 (descente)
Délais entre deux vols: 10 jours

7 - Starchaser

Présentation générale du projet


L'aventure Starchaser commence bien avant le concours Ansari X-Prize, en 1992. Il s'agissait alors de construire des fusées capables de lancer de lourdes charges scientifiques à haute altitude. Cette équipe dispose donc d'une solide expérience en matière de lancement spatial, ce qui en fait l'un des concurrents les plus sérieux au X-Prize.

L'appareil


Pour le X-Prise, une première solution reprenait le lanceur Starchaser 5, dans une version équipée de 444 boosters. Le lanceur était alors surmonté du Thunderbird, le vaisseau spatial. Celui-ci se présentait sous la forme d'une capsule transportant le pilote et les passagers. Les performances de cet ensemble se sont révélées bien plus ambitieuses que le nécessaire pour le X-Prize, pouvant même transporter jusqu'à 6 personnes !


A partir de ce premier projet, une solution simplifiée est mise au point depuis début 2003 avec 2 boosters et un vaisseau plus petit, le Thunderstar. Les deux propulseurs sont des moteurs Churchill Mk3 à oxygène liquide et kérosène. Les performances restent largement au-dessus de la moyenne puisque l'altitude maximale atteinte dépassera les 150 km avec 158 km.

Caractéristiques

Type: fusée à deux étages
Longueur: 26 m
Diamètre: 1,6 m
Masse: 17 000 kg
Altitude: 158 km
Nombre de places: 1 + 2
Durée du vol: 23,5 minutes
Nombre maximal de G: 6 (à l'accélération)

Déroulement du vol

Le décollage se déroule de manière classique, c'est à dire à la verticale et grâce à la poussée des moteurs du premier étage de la fusée. Une fois que le premier étage a rempli sa fonction, il libère la capsule et retombe sur Terre, ralenti par des parachutes.

La capsule poursuit sa trajectoire jusqu'à l'attitude maximale du vol. Le Thunderstar redescend ensuite sur Terre, freiné lui aussi par des parachutes. L'atterrissage se fait sur la terre ferme, la capsule se pose en position horizontale, sur des roues, comme un hélicoptère.

Vols d'essai

Images de la capsule de test:




Le premier lancement est prévu cette année, un test d'atterrissage a été effectué avec succès. La fusée fonctionne déjà pour des missions de lancement d'appareils scientifiques en basse altitude. D'après certaines rumeurs, un essai réel pour le X-Prize (avec passagers) n'interviendrait pas avant 2006.

8 - Armadillo Aerospace

l'équipe


Armadillo Aerospace est une start-up en astronautique. Sa principale activité est la mise au point d'un engin volant à décollage/atterrissage vertical. Le principal fondateur d'Armadillo Aerospace, John Carmack, est l'un des créateurs des premiers jeux vidéo de "shoot" 3D à la première personne avec à son actif Wolfenstein 3D (1992), DOOM (1993), et Quake (1996). Depuis sa création, Armadillo revendique haut et fort un esprit pionnier, pour ne pas dire casse-coup, comme en témoigne les vidéos de l'entreprise que vous trouverez sur leur site Internet (lien et lien).

Même si leur site Internet communique relativement peu sur le sujet, Armadillo est l'une des plus sérieuse équipe participante au Ansari X-Prize avec leur fusée "Black Armadillo".

l'appareil




Le Black Armadillo est un engin de 7,30 m de long sur 1,60 m de diamètre, et peut transporter trois personnes dans un espace habitable relativement réduit. Contrairement aux autres appareils, l'engin est constitué d'un seul bloc tout le long du vol.

Sur une première version de l'engin, le nez de la fusée était l'un des éléments clés du retour sur Terre. Durant la phase de descente, l'engin devait être freiné par un parachute et la pointe de l'engin était sensée amortir le choc final avec le sol. Mais les difficultés de mise en oeuvre de cette solution ont amené l'équipe d'Armadillo à changer de stratégie. Pour que l'amortissement soit réussi, il fallait en effet que la fusée reste parfaitement verticale, ce qui n'était pas le cas avec le parachute.

Dans sa nouvelle configuration, la fusée doit atterrir verticalement, à la manière de celle de Tintin. Pour cela, l'équipe d'Armadillo compte utiliser l'expérience acquise sur leur petit engin à décollage/atterrissage vertical. Cette solution présente l'avantage d'être plus confortable pour les éventuels passagers, mais aussi l'inconvénient d'être complexe et gourmande en énergie.


Charactéristiques

Type: fusée à un étage
Longueur: 7 m
Diamètre: 1.6 m
Masse Maximale: 6350 kg
Altitude: 106,7 km
Nombre de places: 3
Nombre maximal de G: 5 (lors de la descente)

Les essais


L'équipe de Armadillo Aérospace a effectué des essais moteur et des tests dont les succès sont très mitigés. Vous pouvez voir ces tests sur la page suivante: lien

Une vidéo d'un test complet mais raté: lien

9 - Conclusion

Nous n'avons malheureusement pas pu approfondir le dossier sur l'ensemble des concurrents. Mais nous tenterons de vous tenir informé autant que possible.

Une bonne partie des engins imaginés par les compétiteurs peuvent paraître un peu fou, c'est ainsi que seront certainement considérées une partie des personnes qui oseront voler avec. Nombre d'inventions ont connu des aventuriers scientifiques, et si les appareils créés pour le concours Ansari X-Prize peuvent prêter à sourire au vu de leurs faibles performances, je ne peux m'empêcher de penser au début de l'aviation.


Les premiers avions ne faisaient pas le poids devant les trains et les dirigeables d'époques. Pourtant, les descendants de ces premières machines en bois et en toile parcourent les continents, et cela est devenu banal depuis longtemps. Peut-être un jour verrons-nous des vols interplanétaires effectués par les descendants des appareils que nous voyons s'affronter pour le X-Prize !



note: Je remercie Ty pour les précisions qu'il a apporté sur l'équipe Armadillo
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