Trois vues d'Uranus montrant sa calotte polaire brillante, qui apparaît en blanc, vert et bleu dans ces images traitées prises en lumière micro-ondes.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/VLA
Lorsque la sonde Voyager 2 a survolé Uranus en 1986, elle a détecté des changements de vitesse du vent au pôle sud de la planète, indiquant l'existence d'un vortex. Cependant, la sonde n'a pas eu l'occasion d'observer le pôle nord. De plus, en raison de l'inclinaison de l'axe d'Uranus, de près de 98 degrés, l'observation des pôles de la planète depuis la Terre a été longtemps difficile.
Image de la calotte polaire brillante d'Uranus prise par le télescope spatial Hubble en 2022.
Crédit : NASA/ESA/STScI/A. Simon (NASA-GSFC)/M. H. Wong (UC Berkeley)/J. DePasquale (STScI)
Les observations récentes d'Uranus ont mesuré la circulation atmosphérique et le changement de température dans cette calotte polaire. On y a détecté une "colerette sombre" à 80 degrés de latitude et une tache brillante au centre du vortex, où les températures sont de quelques degrés plus chaudes qu'à l'extérieur. Ce signe est typique d'un cyclone.
"Nos observations nous en disent beaucoup plus sur Uranus", explique Alex Atkins, chercheur à la NASA. "C'est un monde beaucoup plus dynamique qu'on ne le pensait". Contrairement aux cyclones sur Terre, ce vortex polaire sur Uranus n'est pas formé de vapeur d'eau, mais de glaces de méthane, d'ammoniac et de sulfure d'hydrogène. Il reste également immobile, ancré au pôle.
Beaucoup de questions demeurent sur ce phénomène. Les scientifiques redoublent d'efforts pour étudier Uranus afin d'apporter des réponses et de préparer les objectifs d'une future mission spatiale. La compréhension des cyclones polaires d'Uranus est un objectif scientifique majeur. Les chercheurs espèrent pouvoir continuer à étudier le vortex polaire nord pendant de nombreuses années et observer d'éventuelles évolutions.
Source: Geophysical Research Letters