Utopie

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calumette
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Utopie

Message par calumette » 03/12/2004 - 15:27:07

Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé par des
étudiants aux Etats-Unis...

A faire suivre... Car la presse nord-américaine a refusé de publier ce
texte.


Internationalisation

Discours du ministre brésilien de l'Éducation aux États-unis.

Pendant un débat dans une université aux États-unis, le ministre de
l'Éducation Cristovam Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait au
sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.

Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il
espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.

Voici la réponse de M. Cristovam Buarque.

En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre
l'internationalisation de l'Amazonie. Quelle que soit l'insuffisance
de l'attention de nos gouvernements pour ce patrimoine, il est nôtre.

En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu
ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer que l'Amazonie soit
internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité.

Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser
l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de
pétrole du monde entier. Le pétrole est aussi important pour le
bien-être de l'humanité que l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et
malgré cela, les maîtres des réserves de pétrole se sentent le droit
d'augmenter ou de diminuer l'extraction de pétrole, comme d'augmenter
ou non son prix.

De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier
des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous les hommes,
elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un
pays. Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par
les décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale. Nous
ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays
entiers pour le bon plaisir de la spéculation.

Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous
les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la
seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles
oeuvres produites par le génie humain. On ne peut pas laisser ce
patrimoine culturel, au même titre que le patrimoine naturel de
l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la fantaisie d'un seul
propriétaire ou d'un seul pays.

Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer
avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il faudrait internationaliser ce tableau.

Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent
le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des
difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières
des États-unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du
siège des Nations unies, soit internationalisé. Au moins Manhattan
devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du reste Paris, Venise,
Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife, chaque ville avec sa
beauté particulière, et son histoire du monde devraient appartenir au
monde entier.

Si les États-unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du
risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des
Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire
des États-unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables
d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille
fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.

Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des
États-unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves
florestales du monde en échange d'un effacement de la dette.

Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les
enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école.
Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent,
comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier. Davantage
encore que l'Amazonie. Quand les dirigeants du monde traiteront les
enfants pauvres du monde comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les
laisseront pas travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.

En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une
internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera
comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et
seulement à nous!


Ce texte n'a pas été publié. Aidez-nous à le diffuser.
rien ne sert de courir, il faut partir à point

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jyb
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Message par jyb » 06/12/2004 - 22:16:11

Ca me fait penser que le Brésil est une puissance montant et une probable grande puissance. Bien des pays, y compris européen envieraient leur industrie aéronautique entre autres ...

wapasha
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Message par wapasha » 20/06/2005 - 19:25:02

pourquoi généraliser ainsi jyb ?

je suis francais et n'envie aucune "industrie" d'aucun pays.
et l'image que l'on peut avoir d'un pays, ne reflettera jamais la façon de penser de ces citoyens.

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jyb
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Message par jyb » 29/06/2005 - 22:42:41

Il ne s'agissait pas de parler d'oppignon mais de bel et bien de comparer les puissances économiques, et seulement elles. Ici, le terme "envieraient" est utilisé comme un terme générique que l'on utilise parfois.

Par exemple, on dit souvent que telle voiture n'a rien à envié de telle autre pour les équipements. Celà veut tout simplemetn dire que le niveau d'équipement de la première voiture est au moins du même niveau de la seconde, rien à voir avec le sens premier du verbe envier ;)

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